God Save The Foot
·9 juin 2021
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·9 juin 2021
«Billy Connolly ! Robert the Bruce ! Braveheart ye bastards ! Alex Ferguson ! We are the fucking champions !», s’écrie le personnage d’Albert dans le film The Angels’ Share, énumérant quelques grands noms écossais. «David Marshall !» pourra-t-on désormais ajouter. Le gardien de Derby County a en effet repoussé le dernier tir au but serbe lors de la finale des play-offs pour l’Euro, le 12 novembre 2020. Un an et demi auparavant, Marshall n’était plus en sélection et l’Ecosse perdait 3-0 au Kazakhstan.
En effet, le 21 mars 2019, pour le premier match des éliminatoires pour l’Euro, l’Ecosse s’est pris une rouste au Kazakhstan, alors 117ème au classement FIFA (qui vaut ce qu’il vaut mais ça donne une idée). L’Ecosse était, elle, classée 40ème. 3-0 donc, avec deux buts marqués dans les dix premières minutes. 3-0, avec un premier tir écossais cadré à la 55ème minute. 3-0, qui efface d’un coup les bons résultats en Nations League (1ère place du groupe).
Certes, les chances de se qualifier pour le Championnat d’Europe des Nations étaient plus grandes grâce à la Ligue des Nations et la qualification pour les play-offs mais cette défaite était humiliante pour une Ecosse qui se voyait plus belle qu’elle ne l’était après plusieurs succès. La petite victoire contre Saint-Marin (2-0) quelques jours plus tard n’a rien arrangé. Résultat : Alex McLeish est débarqué.
En mai, la fédération prouve qu’elle peut avoir de bonnes idées en choisissant cette fois un entraîneur compétent et pas un copain qui n’arrive plus à trouver de clubs à coacher (coucou Gordon Strachan et McLeish). L’élu se nomme Steve Clarke. Son excellent bilan à Kilmarnock a redonné le sourire à la Tartan Army, qui s’est remis à croire à un possible rebond de la sélection.
Les débuts ont été compliqués : une victoire 2-1 contre Chypre puis quatre défaites contre la Belgique (3-0 et 4-0) et la Russie (2-1, 4-0). Par contre, Saint-Marin a ensuite été battu d’une manière bien plus convaincante (6-0), Chypre à nouveau défait 2-1 et enfin la revanche contre le Kazakhstan a été prise (3-1). Tout ça nous donne une troisième place au classement final, qui ne permet pas de se qualifier directement pour l’Euro.
Heureusement, on l’a vu, l’Ecosse avait une chance supplémentaire grâce aux play-offs de la Ligue des Nations. Il a fallu attendre l’automne 2020, à cause de la pandémie de Covid-19, pour voir l’Ecosse jouer les barrages. Evidemment, c’est Israël qui s’est présenté en premier adversaire. Pourquoi évidemment ? Parce que les deux sélections ne se quittent plus : elles étaient dans le même groupe de Nations League 2019-2020 et ont été mises à nouveau ensemble pour la saison 2020-2021. Et, mais ça on ne l’a su qu’en décembre dernier, elles sont dans le même groupe pour les qualifications pour la prochaine Coupe du Monde.
Bref, Israël donc. Hampden Park est malheureusement vide pour ce match. De plus, il manque plusieurs joueurs majeurs (Tierney, Christie, Forrest, Armstrong…). Les deux formations sont crispées : un seul tir cadré sur l’ensemble de la rencontre, et une tête de Liam Cooper sur le poteau à la dernière seconde. On se dit que l’histoire se répète : la victoire est proche mais finalement, elle ne viendra jamais. Direction les tirs aux buts, une première pour l’Ecosse.
Le suspense est insoutenable. Surtout que le premier tireur, John McGinn, s’en sort très bien : le ballon passe sous le bras d’Ofir Marciano, le gardien d’Hibernian. Et puis David Marshall repousse le tir d’Eran Zahavi. Callum McGregor, Scott McTominay et Lawrence Shankland mettent ensuite leur tirs au fond. Alors, on y croit. Kenny McLean s’élance, tire et marque. Les joueurs et le staff explosent de joie. L’Ecosse jouera la finale des play-offs contre la Serbie.
Le 12 novembre 2020, c’est enfin le moment. Nous sommes au stade Rajko Mitić, à Belgrade. Le public est encore absent. Ryan Christie et Kieran Tierney sont de retour. L’Ecosse domine les débats mais ne trouve pas la faille. Jusqu’à la 52ème minute : Callum McGregor récupère un ballon mal dégagé et le transmet à Christie qui profite de la passivité de la défense serbe pour tirer. Un tir parfaitement placé qui donne l’avantage aux Ecossais.
Le joueur du Celtic n’est pas loin de doubler la mise un peu plus tard mais c’est la Serbie qui se fait pressante en fin de match. Pressante au point d’égaliser à la 90ème minute grâce à une tête de Luka Jović, qui peut remercier Scott McTominay, lequel a oublié de le marquer. Là, vous vous dîtes que c’est triste. Mais en fait, il faut que vous sachiez que c’est typiquement écossais ce genre de scénario. Quoi qu’il en soit, on est reparti pour des prolongations et un suspense que n’aurait pas renié Alfred Hitchcock.
David Marshall endosse à nouveau l’habit du sauveur sur un tir de Nemanja Gudelj. Les deux équipes n’arrivent pas à se départager. Alors, les tirs au but vont le faire pour elles. Leigh Griffiths lance parfaitement la séance. Callum McGregor ne change pas de méthode par rapport au match contre Israël et met le deuxième tir au but. Scott McTominay décide lui aussi de refaire le même tir que lors de la demi-finale et ça passe encore. Oli McBurnie fait trembler les filets pour la première fois avec la sélection, et on peut dire qu’il a choisi le moment idéal. Enfin, Kenny McLean imite McGregor et McTominay et exécute un tir quasi identique à celui qui a envoyé l’Ecosse en finale de play-offs.
Les hommes de Steve Clarke sont donc reçus 5/5. Reste un dernier tir, celui du serbe Aleksandar Mitrović. Il s’élance et l’impensable se produit : David Marshall repousse la balle. S’ensuivent quelques secondes suspendues où personne ne semble vraiment comprendre ce qu’il se passe. Oui, David, tu peux exulter. Tu viens d’envoyer l’Ecosse à l’Euro.
On l’a vu, lorsque Steve Clarke est arrivé à la tête de la sélection, tout n’était pas rose. L’ex-manager de Kilmarnock a su redonner de la confiance aux joueurs, mettre sur le banc quelques cadres et donner sa chance à tout le monde.
Il a surtout enfin trouvé une défense. L’un des points noirs de l’Ecosse depuis plusieurs années, la défense a souvent été remaniée, à cause notamment de nombreuses boulettes.
Une bonne défense n’est rien sans un bon gardien et Scott Bain, titulaire lors de la défaite au Kazakhstan, est rapidement écarté. A la place, Clarke décide de rappeler David Marshall (Derby County), qui n’avait plus porté les couleurs de l’Ecosse depuis 2016. Force est de constater qu’il a eu une excellente idée. De plus, il peut compter sur un n°2 très solide en la personne de Craig Gordon, qui revit avec Heart of Midlothian (champion de D2 écossaise cette saison). Jon McLaughlin, remplaçant d’Allan McGregor aux Rangers, est le troisième gardien. S’il n’a joué que 14 matches depuis août 2020, il n’a encaissé que 3 buts. Là encore, du solide.
Passons maintenant à un gros chantier : la défense centrale. Au moment du 3-0 au Kazakhstan (oui, on en revient encore et toujours à ce match), Scott McKenna et David Bates forment la charnière. Ils représentent l’avenir, ayant alors tous deux 22 ans. Steve Clarke ne les alignera jamais ensemble. S’il garde McKenna pour ses deux premiers matches, il lui associe Charlie Mulgrew, bien plus expérimenté (il est né en 1986). Il doit à nouveau changer lorsque McKenna est indisponible à cause d’une blessure pour un match contre la Russie en septembre 2019. Liam Cooper prend alors sa place. Le capitaine de Leeds United (en Championship à l’époque) est l’un des meilleurs défenseurs de son championnat. Sauf qu’il est directement impliqué sur plusieurs buts en deux rencontres et Mulgrew aussi.
De plus, ils n’ont pas le temps de trouver des automatismes car Cooper se blesse. Clarke place alors sa confiance en Mikey Devlin. Un choix désastreux : l’Ecosse s’incline 4-0 en Russie. Le troisième but est un bon résumé : Mulgrew et Devlin vont au duel aérien avec Dzyuba sans se parler et c’est Dzyuba qui en sort vainqueur et marque. Lors du match suivant, face à Saint-Marin, Devlin est associé à Stuart Findlay, un joueur que Clarke a eu sous ses ordres à Kilmarnock. L’Ecosse n’encaisse pas de but (le contraire aurait été gênant) et Findlay fait même trembler les filets. Un mois plus tard, McKenna est de retour et est aligné avec un nouveau venu, Declan Gallagher de Motherwell. Ils font deux matches ensemble, ça se passe plutôt bien.
Mais, en 2020, on change le système de jeu : Clarke décide de passer à trois derrière. Exit Gallagher, McKenna prend place au centre, encadré par Kieran Tierney et Scott McTominay. Oui, le milieu de terrain de Manchester United joue à droite de la défense. C’est un choix tactique, pas décidé par des blessures (Cooper et Gallagher sont disponibles). Cela permet surtout de faire jouer en même temps les deux phénomènes Tierney et Andy Robertson. Ce dernier est alors piston gauche. La défense à trois est installée pour de bon même si les joueurs échangent de poste.
Ainsi, par exemple, en demi-finale de play-off contre Israël, Gallagher est entouré de McTominay et Cooper alors que lors du match contre la Serbie, Tierney est à gauche et McTominay à droite. Ces deux-là étaient devenus indiscutables à leur poste, jusqu’à ce que plusieurs blessures n’affectent des milieux. Du coup, si Clarke conserve son système, qui pour accompagner Tierney ? Grant Hanley certainement, lui qui a pris l’ascendant ces derniers temps, Jack Hendry, Gallagher, McKenna ?
En tout cas, ça ne sera pas Andy Considine, non sélectionné, et on est un peu triste. Ce dernier a très peu joué mais son apport a été autre : une vidéo de son enterrement de vie de garçon où il fait un playback sur «Yes Sir, I Can Boogie» de Baccara a tourné en boucle et la chanson est devenu l’hymne de l’équipe.
Cette défense à trois, on l’a dit plus haut, autorise Clarke à jouer avec Kieran Tierney et Andy Robertson. Ils sont tous deux titulaires dans de gros clubs anglais et réalisent de très bonnes performances. Alors, ils devraient être les guides de la sélection. Si Tierney est quasiment toujours irréprochable, c’est moins le cas pour Robertson, pourtant le capitaine. Il semble parfois dépassé et peut être absent sur les plans défensif et offensif. Il a du mal à trouver sa place car Tierney continue de monter pour effectuer ses merveilleux centres. L’arrière-gauche de Liverpool reste donc collé à la ligne de touche. Mais difficile de se passer d’un tel joueur quand même car, lorsqu’il est dans un bon jour, il inspire très clairement ses coéquipiers.
Pour le poste de piston droit, Stephen O’Donnell, passé par… Kilmarnock, a pris l’avantage sur tous les autres prétendants. Un joueur sérieux, qui n’a pas peur de monter tout en assurant défensivement. Toutefois, il pourrait bien se retrouver dans la défense à trois et laisser sa place de piston à Ryan Fraser, mais ça, on en parle un peu plus tard.
Autre arrière-droit, Nathan Patterson, 19 ans, 16 matches professionnels avec les Rangers au compteur. Sa présence est une surprise. Il a énormément de talent mais très peu d’expérience. De plus, il n’avait jamais été appelé chez les A jusqu’ici. Il permet cependant à Clarke d’avoir une doublure pour O’Connell et surtout de se laisser la possibilité de remettre McTominay au milieu, ayant donc désormais deux vrais arrière-droits dans le groupe.
En parlant du milieu de terrain, l’Ecosse a du talent. En premier lieu, on doit parler de John McGinn. Il n’était pas un cadre à proprement parler lorsque Steve Clarke est arrivé. Il en est devenu un. Il n’avait jamais marqué avec la sélection avant la venue de Clarke. Il a désormais 10 buts à son compteur. McGinn a trouvé sa place dans le collectif écossais sans avoir de poste fixe : le plus souvent 8, il a aussi évolué comme 10 et sur le côté. Bref, un couteau suisse qui, en plus, donne satisfaction à chaque match.
Les absences sur blessure de Ryan Jack et Kenny McLean auraient pu pousser Clarke à le mettre en 6. Donc, Clarke a décidé de renoncer à McTominay en défense pour le replacer au milieu du terrain et permettre à McGinn de rester plus haut. Ce qui nous ravit au vu des qualités évidentes de McTominay, qualités moins visibles quand il joue en défense.
Callum McGregor est l’autre cadre du milieu. Le futur capitaine du Celtic a en effet disputé 18 matches sous Clarke, autant que McGinn (sur les 19 matches dirigés par l’ancien assistant à Chelsea et Liverpool). Il a dépassé les 50 matches joués avec son club lors des trois saisons précédentes. Cette saison, il en est à 49 matches. Pourtant, il ne semble jamais fatigué. Tant mieux, l’Ecosse va avoir besoin de ses passes millimétrées et de sa maîtrise du tempo.
Puisqu’on parle du milieu du Celtic, il y a aussi Ryan Christie. Le buteur de la finale des play-offs est plus offensif, pouvant jouer derrière le ou les attaquants mais également aussi sur les côtés. Crucial chez les Bhoys (2ème meilleur passeur ex æquo de Premiership), il apporte sa technique et sa créativité en sélection. Et quand on voit son interview post-match en Serbie, on sait qu’il donnera tout sur le terrain. Enfin, Stuart Armstrong (Southampton) a aussi une carte à jouer pour s’imposer dans le onze de départ si Clarke conserve sa défense à trois et les deux pistons. A condition d’augmenter son niveau de jeu.
John Fleck, bien connu des amateurs de Football Manager, a fait récemment son retour dans le paysage footballistique écossais après des années où les grands espoirs qu’il a suscité s’étaient évaporés. Il fait partie du voyage et pourrait même être titulaire en 6 vu le manque à ce poste. Pas forcément une bonne nouvelle tant il a été souvent décevant avec le maillot de la sélection.
Sur le banc, il y aura David Turnbull, l’une des rares satisfactions du Celtic cette saison. Le jeune (21 ans) milieu n’avait encore jamais été appelé mais le passage de 23 à 26 joueurs lui a profité. Tout comme il a bénéficié à Billy Gilmour (19 ans), très impressionnant avec Chelsea. Difficile d’imaginer qu’on verra beaucoup les deux pépites mais ils engrangeront une expérience inestimable. Le futur de la sélection, ce sont eux.
Enfin, le Moussa Sissoko écossais, c’est Greg Taylor. Clarke l’apprécie beaucoup (il l’a eu sous ses ordres à Kilmarnock). Sa force surtout, c’est qu’il est polyvalent : arrière-gauche, milieu défensif ou milieu gauche. Il a même déjà dépanné comme arrière-droit. Le joueur de complément parfait en somme.
On continue ce tour d’horizon avec les ailiers. Le nouveau dispositif bloque un peu Ryan Fraser (Newcastle) et James Forrest (Celtic). En effet, il leur faut défendre et ce n’est pas leur point fort. Celui qui a tiré son épingle du jeu, c’est Fraser. Il a joué dans les différents systèmes mis en place dernièrement (3-4-2-1/3-1-4-2), s’en sortant avec les honneurs, marquant même deux buts.
A droite, O’Donnell avait une longueur d’avance pour être le piston droit, mais les absences au milieu auront sans doute pour résultat de voir O’Donnell redescendre d’un cran et Fraser être positionné en piston. A gauche, c’est de toute façon bouché avec Robertson ou alors il doit être recentré, ce qui a été le cas contre Israël en mars. Il a montré qu’il savait faire. De plus, sa vitesse serait très utile pour les contre-attaques contre les Anglais et les Croates à l’Euro. Quant à Forrest, il est de retour de blessure et son apport offensif peut changer le cours d’un match. L’un des rares dans le groupe à avoir cette force. Alors, il devra peut-être se contenter d’un rôle de supersub.
On termine avec les attaquants. Ils sont trois dans la liste : Ché Adams (Southampton), Lyndon Dykes (Queens Park Rangers) et Kevin Nisbet (Hibernian). C’est assez peu, surtout qu’un Lawrence Shankland (Dundee United) aurait eu sa place dans ce groupe de 26 joueurs. Les deux Oli (Burke et McBurnie) sont eux blessés. L’Ecosse joue le plus souvent avec une seule pointe, et la tentative d’association Adams-Dykes lors du dernier match disputé n’a pas vraiment convaincue. On vous prépare un article complet sur l’attaque écossaise pour développer ce sujet. Stay tuned, comme on dit.
L’Ecosse (44ème au classement FIFA) est dans le groupe D, avec l’Angleterre (4ème), la Croatie (14ème) et la République tchèque (40ème). Sur le papier, l’Ecosse est donc le petit poucet du groupe. Sauf qu’il y a des motifs d’espoirs.
L’Ecosse débute son Euro le 14 juin en recevant la République Tchèque à Hampden Park, qui ne sera pas plein certes mais il y aura enfin du public. En 2020, les Tchèques ont perdu trois matches (sur huit) : un contre l’Allemagne et deux contre… l’Ecosse. C’était en Nations League, donc dans un contexte de compétition. Il faut quand même apporter un bémol : lors du match du 7 septembre, la Tchéquie a aligné de nombreux joueurs qui n’avaient jamais joué en sélection.
Malgré ça, ce sont eux qui ont ouvert le score. Les Ecossais ont égalisé grâce à Lyndon Dykes mais ont beaucoup souffert, à l’image d’Andy Robertson. Pourtant, c’est lui qui va obtenir le penalty de la victoire, transformé par Ryan Christie. Sous la pression tchèque, les Ecossais plient fort mais ne rompent pas et réussissent à s’imposer 2-1. Une prestation décevante dans le jeu, une défense à trois (McKenna, Cooper, McTominay) peu rassurante mais, et c’est très important, l’Ecosse a su tenir le résultat et ne pas commettre une faute bête en fin de match.
Au contraire, le second match contre la République Tchèque fut bien plus abouti, bien que les Tchèques aient récupéré leurs habituels titulaires. Une passe décisive de Dykes, qui marche sur l’eau lors de ses premières sélections, et un but de Ryan Fraser suffisent au bonheur écossais. La défense a été mise à mal en deuxième période mais, encore une fois, elle a tenu. Une défense remaniée avec Andy Considine, Declan Gallagher et McTominay qui ont évidemment manqué d’automatismes.
L’Ecosse peut donc aborder ce match avec confiance face à une équipe qu’elle connaît bien. La grosse inconnue sera la gestion de la pression : jouer un match d’une grande compétition dans son stade, plus de deux décennies après sa dernière rencontre de Coupe du Monde, ce n’est pas simple émotionnellement.
Après la République tchèque, ce sera l’Angleterre qui se présentera. Un morceau de choix, le favori du groupe. La dernière fois que les deux équipes se sont affrontées, ça s’est terminé par un nul 2-2 à Hampden Park avec une fin de match de folie : menée 1-0 jusqu’ à la 87ème, l’Ecosse égalise puis prend l’avantage en trois minutes grâce à deux coup-francs de Leigh Griffiths mais les Anglais parviennent à égaliser à la 93ème (pourquoi Armstrong n’a pas balancé le ballon loin devant juste avant, on ne saura jamais).
Ce match est comme aucun autre, la passion qui l’entoure est énorme. Les Ecossais rêvent de faire tomber les Three Lions à Wembley. La dernière fois, c’était en 1999. Ça remonte.
Il faudra faire un match parfait, avec une défense solide et une attaque qui n’aura pas besoin de 36 occasions pour marquer. Sur le papier, rien de tout ça ne correspond à l’Ecosse. L’absence de Ryan Jack au milieu sera en plus préjudiciable pour la récupération de la balle. Mais l’Angleterre aura aussi la pression et si jamais le premier match s’est mal passé, cette pression sera doublée.
L’Ecosse peut se sublimer comme lors du 2-2 en 2017. Elle peut aussi sombrer comme lors de deux matches récents contre la Belgique. Alors, il faut voir ce match comme un bonus. Surtout si la République tchèque a été battue quelques jours plus tôt.
Enfin, la Croatie est le troisième adversaire. L’Ecosse est invaincue contre les Croates mais ça ne veut pas dire grand-chose quand le dernier match remonte à 2013. L’intérêt de ce match reposera sur les deux résultats précédents. Mais, même si l’Ecosse est déjà éliminée à ce moment-là, il restera l’envie de ramener quelque chose de positif de cet Euro, surtout que ça se jouera à Hampden. Face à la Croatie du joueur des Rangers Borna Barišić, ce ne sera pas évident mais les difficultés récentes de cette équipe laissent penser qu’il y a la place pour arracher au moins un point.
Le fait que quatre des meilleurs 3ème sortent de la phase de poules laisse davantage d’espoirs. Cependant, il faudra impérativement battre la République tchèque pour croire à une possible qualification en 1/8ème de finale. C’est faisable. Pour le reste, il faudra des joueurs à 100% et un peu de chance.
La Tartan Army a tellement souffert pendant des années, entre des résultats décevants et un jeu parfois proche du néant. Les sélectionneurs se sont succédés sans trouver la bonne formule. Alors, être à l’Euro est déjà un accomplissement exceptionnel.
Quoiqu’il arrive pendant ce tournoi, les Ecossais auront réussi leur pari. Il y a une possibilité que l’aventure ne s’arrête pas au soir du 22 juin et ce serait si beau mais on ne peut pas trop en demander : l’Ecosse reste l’Ecosse, une équipe donnant de l’espoir avant de s’effondrer au dernier moment. Les habitudes ont la vie dure mais on espère que cet Euro sera une parenthèse enchantée. Et que les Ecossais danseront dans les rues de Glasgow au son de «Yes Sir, I Can Boogie».
La composition probable (3-5-2) : David Marshall – Kieran Tierney, Grant Hanley, Jack Hendry – Andy Robertson, Stephen O’Donnell, John McGinn, Ryan Christie, John Fleck – Lyndon Dykes, Ché Adams.
Gardiens : David Marshall (Derby County), Craig Gordon (Heart of Midlothian), Jon McLaughlin (Rangers FC).
Défenseurs : Stephen O’Donnell (Motherwell), Andrew Robertson (Liverpool), Grant Hanley (Norwich City), Kieran Tierney (Arsenal), Greg Taylor (Celtic FC), Declan Gallagher (Motherwell), Liam Cooper (Leeds United), Nathan Patterson (Rangers FC), Jack Hendry (Celtic FC, prêté à Ostende), Scott McKenna (Nottingham Forrest).
Milieux : Scott McTominay (Manchester United), John McGinn (Aston Villa), Callum McGregor (Celtic FC), Ryan Christie (Celtic FC), John Fleck (Sheffield United), Stuart Armstrong (Southampton), David Turnbull (Celtic FC), Ryan Fraser (Newcastle United), Billy Gilmour (Chelsea), James Forrest (Celtic FC).
Attaquants : Ché Adams (Southampton), Lyndon Dykes (Queens Park Rangers), Kevin Nisbet (Hibernian).
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