Preolímpico 2024 : guide du tournoi | OneFootball

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Lucarne Opposée

·20 janvier 2024

Preolímpico 2024 : guide du tournoi

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La jeunesse sud-américaine a rendez-vous au Venezuela pour un tournoi qui définira l’année 2024 de toute une génération, le tournoi qualificatif aux Jeux Olympiques 2024.

Dix équipes pour deux places. L’heure est venue pour la confédération sud-américaine de définir qui seront ses représentants à Paris l’été prochain. Les dix sélections U23 se donnent ainsi rendez-vous au Venezuela, hôte du quatorzième tournoi préolympique de l’histoire. Trois villes accueilleront la compétition, Caracas et Valencia pour le premier tour, Barquisimeto pour la phase finale. Car la lutte promet d’être intense au vu du format (et du peu de tickets disponibles, les « Américains » (nord et sud) n’ayant traditionnellement droit qu’à deux places chacun quand l’Europe en dispose de quatre, l’Asie et l’Afrique de trois voire quatre en fonction du vainqueur en barrage) : les dix formations ont été réparties en deux groupes de cinq desquels émergeront deux équipes pour un quadrangulaire finale qui attribuera donc les deux places pour Paris. Le tout disputé à un rythme fou puisque chaque sélection va jouer tous les trois jours du 20 janvier au 11 février.


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Groupe A : Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Venezuela

Le groupe A est certainement le groupe le plus ouvert sur le papier avec quatre formations qui vont clairement jouer la qualification pour le tour final. On peut en effet d’ores et déjà écarter la Bolivie qui a donc entamé un autre énième nouveau cycle. Antônio Carlos Zago, sélectionneur des A, sera en charge de l’équipe, il devra donc s’appuyer sur la génération des U20 privée de rencontres internationales depuis près d’un an – la fédération décidant d’annuler au dernier moment la participation de ces jeunes au Revello – et privée de l’homme qui les connait parfaitement, Pablo Escobar. Qu’attendre donc de la Bolivie ? Qu’elle se montre au niveau de celle vue au dernier Sudamericano, entreprenante dans le jeu et intéressante dans son organisation. On y suivra avec attention deux de ces représentants, Fernando Nava et le superbe maître à jouer Lucas Chávez, ainsi que les rares expatriés autorisés par leur club à jouer avec la sélection : Gabriel Villamíl, récente recrue de la LDU, et Daniel Ribera, propriété de Talleres.

La mission s’annonce d’autant plus compliquée que la Verde débute par un duel face au pays hôte, toujours très ambitieux chez les jeunes, le Venezuela. Une Vinotinto que l’on espère voir dirigée de manière plus sereine et « footballistique » par Ricardo Valiño que celle qu’il avait conduite au dernier Revello. D’autant que la qualité est là dans ce groupe, la génération qui avait justement disputé la finale de l’édition 2022 du tournoi se montrant à ce stade à l’image d’Andrés Ferro, son capitaine et joueur Lucarne Opposée du tournoi, ou les excellents Samuel Rodríguez, Matías Lacava et Telasco Segovia. Aux côtés de ces « anciens », on trouvera la promesse Frankarlos Benítez dans les buts ou les deux joyaux, Kevin Kelsy devant et surtout David Martínez au milieu. Si Valiño parvient à donner une idée claire de jeu à sa sélection, le Venezuela sera sans aucun doute l’un des épouvantails de ce groupe, capable de venir lutter pour l’une des deux premières places.

Il faudra être solides car les trois autres membres sont redoutables. À commencer par l’Équateur. La Tri s’est clairement installée dans la case des redoutables, que ce soit via ses clubs ou via ses sélections, et a depuis gagné en ambition. Reste que pour ce tournoi, Miguel Bravo s’est vu privé d’une grande quantité de joueurs clés, le trio de la LDU Sebastián González, Óscar Zambrano, Daykol Romero, Jhoanner Chávez (propriété du City Group et envoyé à Lens) ou encore Nilson Angulo (Anderlecht), tous retenus par leur club, mais on y ajoute bien évidemment la merveille Kendry Páez, au motif qu’il serait déjà trop grand pour les sélections de jeunes, ou encore les Moisés Caicedo, Piero Hincapié, Willian Pacho, tous sélectionnables pour ce tournoi, mais pas absents. Un drame quand on mesure l’immensité de ce que cet Équateur serait avec eux, un sérieux coup de frein à l’idée d’écrire l’histoire, la Tri n’ayant jamais connu de tournoi olympique, la Coupe du Monde des U23. Il reste tout de même à la disposition de Miguel Bravo, l’un des meilleurs gardiens de la zone dans cette catégorie d’âge, Gilmar Napa, que l’on avait déjà vu au Sudamericano, quelques milieux de très grande qualité, on pense notamment au duo Patrik Mercado, Pedro Vite, et surtout un sacré potentiel offensif, de Justin Cuero à Christhoper Zambrano en passant par le très attendu Allen Obando, U18 sur qui l’Europe a déjà porté son dévolu. Reste désormais à savoir si ce sera suffisant pour aller chercher le top 2, difficile à dire.

D’autant que son premier adversaire est tout aussi rempli d’ambition. Après un Sudamericano qu’elle a organisé et terminé à la troisième place derrière les deux intouchables, la Colombie veut retrouver les JO après ceux de 2016 (et un quart de final atteint) et doit, elle aussi, composer avec quelques absences de poids : ceux non libérés, Jhon Jáder Durán, Yaser Asprilla, Gustavo Puerta y Kevin Mantilla ; ceux blessés Kener Valencia, Edwin Mosquera, Yani Quintero ; ceux à cours de forme Tomás Ángel, Jersson González et Fabián Ángel. Il reste cependant de la qualité à disposition du sélectionneur Héctor Cárdenas, qui fait des Jeux Olympiques l’objectif numéro 1 de cette génération après la quatrième place du tour final lors du dernier tournoi préolympique pour Tokyo. Il pourra pour cela s’appuyer sur des éléments tels que Cristian Castro Devenish, Carlos Gómez, Juan Castilla, Devan Tanton et un trio offensif à surveiller de près, constitué de l’excellent Daniel Ruiz, de jeune buteur de l’Atlético Nacional Óscar Perea et du Lensois Óscar Cortés.

Enfin et surtout, le Groupe A accueille un monstre qui a défendre sa double couronne olympique : le Brésil. Vainqueur à Rio et à Tokyo, le Brésil se présent au Venezuela pour décrocher sa place à Paris et viser ce qui n’a jamais été fait auparavant : le triplé. Première étape donc, le Preolímpico. Pour parvenir à remplir cette mission, Ramon Menezes s’appuie sur les vainqueurs du dernier Sudamericano, même si quelques-uns, retenus par le club, manquent à l’appel, et y adjoint le facteur X que tout le Brésil attend : Endrick. Privé du rendez-vous continental l’an passé, la merveille palmeirense sera donc le leader de cette génération au Venezuela, le guide d’une sélection qui déborde de talent à chaque ligne : Mycael, impressionnant dans les buts lors du dernier Sudamericano, un milieu d’une folle densité avec le duo Andrey Santos – Marlon Gomes, complété par Alexsander, parfait à Fluminense, et une ligne offensive synonyme de grandes difficultés pour les adversaires, car derrière Endrick, et si Vitor Roque n’est pas là, on retrouver les hyperactifs Guilherme Biro, Giovane, le facteur décisif John Kennedy. Personne n’imagine le Brésil ne pas se hisser au tour final, moment où les choses très sérieuses commenceront et que tout un pays attend.

Groupe B : Argentine, Chili, Paraguay, Pérou, Uruguay

Si le Groupe A est dominé par trois voire quatre sélections, le Groupe B semble dévolu à deux équipes. Au point que pour trois des cinq nations présentes, la grande question est de savoir quelles ambitions nourrir, d’autant que deux d’entre elles sont entrée dans une grave crise de leur football, que ce soit en club mais aussi et surtout en sélection.

Cette crise, le Pérou la vit à fond. Sa sélection A est à la dérive, ses jeunes ont totalement coulé au dernier Sudamericano. Ajoutez à ce contexte des clubs qui ne veulent libérer leurs jeunes, qu’ils soient à l’étranger comme l’excellent Piero Quispe, retenu par les Pumas, ou à la maison, Catriel Cabellos, Jostin Alarcón ou encore Kenji Cabrera ayant été retenu par des clubs locaux, et vous comprendrez rapidement que les Jeux Olympiques ne sont clairement pas un objectif pour la fédération. Conséquence, Chemo del Solar a dû bricoler une sélection incroyablement jeune, intégrant par exemple neuf U19 dont quatre U18 (Brian Arias, Bassco Soyer, Víctor Guzmán et Jhefferson Rodríguez). Le Pérou sera donc présent pour faire de la figuration et préparer l’avenir, si tant est que la fédération veuille bien en donner un à ces jeunes.

La crise est également bien présente au Chili, en particulier chez les A où la transition avec la génération dorée peine à se faire et qui ne parvient toujours pas à se trouver un nouveau sélectionneur. Chez les U23, Nicolás Córdova a été nommé pour ce tournoi et il a d’abord dressé un bilan inquiétant à l’heure de retrouver ses joueurs, estimant que plus d’un tiers n’avait pas les conditions physiques compatibles avec le haut niveau (citons ainsi Marcelo Morales et Tomás Ahumada, écartés par Córdova pour ces raisons). Puis l’ancien coach de Palestino et des Wanderers a construit son groupe, cherchant à lui donner de la confiance. Une certitude, la qualité est là. S’il ne peut compter sur les « retenus par leur club » que sont Dario Osirio (quatre titularisations avec Midtjylland et dont le championnat ne reprendra que le 16 février prochain) ou encore Bruno Barticciotto, Córdova dispose de quelques éléments très intéressants et attendus : Jeyson Rojas derrière, le joyau Damián Pizarro côté colocolino ou le trio de la Católica Alexander Aravena, Clemente Montes, Gonzalo Tapia, en sont quelques exemples. Sera-ce suffisant pour venir se mêler aux deux géants du groupe ? Difficile de l’envisager.

Troisième membre de ce petit groupe, le Paraguay. Là aussi, les espoirs semblent réduits, les médias locaux semblant plus préoccupés par les actualités transferts et préparation du prochain tournoi national plutôt que par le destin des hommes de Carlos Jara Saguier. Pourtant, les U20 avaient réussi à se hisser à l’hexagonal final du dernier Sudamericano et, il y a vingt ans, leurs ainés avaient réussi l’exploit de décrocher une place aux Jeux où ils se hissaient en finale. La préparation n’augure cependant rien de fantastique, le dernier amical disputé face à l’Uruguay s’étant terminé sur une débâcle (1-4). Pas plus que la liste des absents, menée par Julio Enciso, auquel s’ajoutent les « retenus par leur club » que sont Romeo Benítez (Athletico Paranaense), Damián Bobadilla (São Paulo), Matías Segovia (Botafogo), Diego González (Lazio), Hugo Cuenca (Milan), Sebastián Olmedo (Puebla), Matías Galarza (Talleres), Agustín Sández (Central) et Santiago Ocampos (Flamengo). Qu’espérer dans ces conditions ? Sans doute un exploit. On en profitera cependant pour suivre avec attention Diego Gómez (Inter Miami) et Enso González (Wolves).

Reste que ce groupe compte donc deux immenses favoris. Tout d’abord un premier véritable candidat aux Jeux, si ce n’est plus. Un siècle après son premier titre mondial, l’Uruguay n’a qu’une obsession, venir de nouveau séduire les tribunes de France et célébrer au mieux l’année olympique. Tous les ingrédients sont présents pour alimenter cet immense espoir : un maître à la baguette, Marcelo Bielsa, une génération folle sur le terrain. La Celeste s’appuie en effet en grande partie sur la génération U20 championne du monde et qui avait dominé (mais perdu) le Sudamericano U20 2023, quand les clubs les ont libérés. Par exemple, on ne retrouvera ainsi pas l’âme de cette équipe, Fabricio Díaz, non libéré par son club qatari, sans doute pour mieux suivre la Coupe d’Asie, la Qatar Stars League ne reprenant que le 14 février, soit trois jours après la fin du Preolímpico. Mais on croisera tout de même Randall Rodríguez, qui devra lutter avec le gardien du rival, Ignacio Suárez, pour conserver sa place, Sebastián Boselli, Rodrigo Chagas, ou encore l’exceptionnel Luciano Rodríguez, qui devrait être le facteur X d’une ligne d’attaque privée sur le fil de Cristian Olivera, que la LAFC a finalement décidé de ne plus libérer, mais dans laquelle on suivra avec attention des joueurs comme Anderson Duarte. La mission est donc simple pour cette ambitieuse et excitante Celeste : décrocher un ticket olympique. Une mission finalement loin d’être impossible.

Ensuite, une sélection qui fait office de grandissime favori du tournoi et qui est attendue avec une grande impatience : l’Argentine. Sur le papier, la jeune albiceleste est un monstre, le talent débordant de toute part : Di Cesare, Valentini, Barco en défense, Redondo, Sforza, Equi Fernández, Medina, Nardoni et le facteur X Thiago Almada au milieu, Gondou, Santi Castro, Pablo Solari et le Diablito Echeverri devant, pour ne donner que quelques exemples, les ressources semblent infinies, sans comparaison possible. Mais finalement, la plus grande interrogation reste l’homme qui est chargé de diriger cette incroyable armada : Javier Mascherano. Dépassé avec son équipes au Revello en 2022, horrible durant le Sudamericano U20 2023, propulsé sélectionneur de la tête de série numéro 1 de la Coupe du Monde de la catégorie à laquelle il ne s’était pas qualifié mais grâce à l’ingérence politique qui a coûté l’organisation à l’Indonésie, le Jefecito n’avait pas non plus réussi à faire briller les Barco, Redondo et autre Soulé, l’Argentine tombant piteusement dès les huitièmes de finale après une phase de groupes sans grand relief, faute de véritable concurrence à l’exception d’un Ouzbékistan battu sur le fil. Celui qui a déjà annoncé vouloir presque céder sa place à Lionel Scaloni s’il envoyait l’Argentine à Paris joue probablement sa dernière carte à la tête de cette incroyable génération. Reste à lui d’enfin démontrer qu’il a une idée claire de la manière dont il veut les faire jouer et surtout, que son message soit reçu et compris par ses joueurs. Car en cas de nouvel échec, on pourra une fois encore parler de génération sacrifiée.

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