Pourquoi Gérard Lopez a-t-il mis fin au statut pro des Girondins de Bordeaux ? | OneFootball

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·27 juillet 2024

Pourquoi Gérard Lopez a-t-il mis fin au statut pro des Girondins de Bordeaux ?

Image de l'article :Pourquoi Gérard Lopez a-t-il mis fin au statut pro des Girondins de Bordeaux ?

Quelles sont les motivations de l'homme d'affaires pour supprimer l'essence du club, à savoir son centre de formation qui a donné au football français ses plus beaux joueurs ? Le centre de formation est sans doute une victime collatérale d'une décision purement financière au détriment de ce que sont les Girondins de Bordeaux. Détails.

Raison principalement financière

L'idée des cerveaux du Haillan, les mêmes qui ont fait perdurer la gabegie financière pendant trois ans, est de se libérer les joueurs pros de leurs contrats, et d'alléger la masse salariale avant le rendez-vous au tribunal de commerce mardi prochain.


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En tapant dans le sportif et en mettant fin au statut pro du club, qui avait été acquis en 1937, le club décharge les finances bordelaises de 30M€ de masse salariale. Peu importe les conséquences humaines et financières collatérales sur le centre de formation. C'est une vision courtermiste et économique.

Le discours de la boite de communication externe du club indique dans un communiqué qu'il s'agit de le faire pour le bien du FCGB et qu'il "doit notamment permettre de limiter les conséquences sportives de cette situation, le Club ayant pour objectif d’évoluer en National 1 la saison prochaine, pour permettre, au plus vite, le retour du Club, avec des finances assainies et une ambition renouvelée, au plus haut niveau." Bullshit.

Le club espère toujours repartir en National 1. Mais avec quelle équipe et quels joueurs ? On le voit plus bas.

De plus, avec un plan social prévu pour prêt de 100 de salariés selon L'Équipe, le club va aussi faire des économies de structure. Sans parler de la suppression de l'équipe féminine qui est souhaitée.

Au final, c'est une décision purement financière, sans vision sportive. Or ce qui fait l'âme d'un club c'est le rectangle vert.

Une décision aussi motivée par l'égo du président ?

Du côté des candidats à la reprise, cette décision est très mal vécue. L'un d'entre eux a témoigné auprès de WebGirondins.

"Nous avions budgétisé des solutions pour conserver le statut pro", confie un participant à un projet de reprise des Girondins de Bordeaux.

Il poursuit, "Avec cette décision de libérer tous les contrats pros, cela peut remettre en cause notre engagement pour une reprise de Girondins. Nous avions la volonté de nous appuyer sur les joueurs formés à Bordeaux pour retrouver cette identité bordelaise. Nous avions un plan financier pour ça. Maintenant, comment retenir des joueurs sans contrat professionnel ? C'est vraiment un coup terrible porté par Gérard Lopez à notre dossier de reprise", conclut-il.

L'égo du président et propriétaire a-t-il aussi joué dans cette décision ? Jusqu'où ira-t-il ?

Comme l'a déclaré hier soir le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, il existait des solutions : "Des multiples contacts que j'ai depuis plusieurs jours me confirment que d'autres options étaient et seraient encore possibles pour sauver le club (...) Si la gouvernance actuelle n'a plus le ressort, les moyens, l'envie de défendre avec énergie la survie de notre club centenaire, patrimoine commun de notre territoire, alors, elle doit en tirer toutes les conséquences."

Conséquences importantes pour l'avenir du club

Les conséquences négatives de cette décision seront trop nombreuses pour espérer un retour à moyen terme dans l'élite du foot français.

Financière d'abord. C'est un non-sens économique cette fermeture du centre de formation. En effet, il est ce qui rapportait de l'argent au club, un savoir-faire local, qui rendait fiers les supporters et les éducateurs du club. Cela représente depuis 2017 110M€ de ventes, ce qui prouve que cette décision est une aberration financière et sportive.

Le centre de formation à Bordeaux c'est presque 60 aspirants, 7 surveillants de nuit, des éducateurs, plus d'une 20 aines d'internes. Au total, nous dit l’Équipe. C'est 285 joueurs formés à Bordeaux qui sont devenus professionnels. Avec cette décision, le club se prive de son joyaux, et aussi de ressources financières.

Sportive ensuite. Les joueurs ne pourront signer que des contrats fédéraux plafonnés à environ 4000€ en National 1 ou National 2. Avec la perte de ce statut, il est donc impossible d'attirer des joueurs professionnels confirmés. Bordeaux va perdre ces joueurs De Amorim, Angely, De Lima, Tebili, Biumla... Il sera impossible de les retenir.

La chute n'est pas encore terminée, et les supporters ne sont pas à l'abri de prise de décision encore plus dévastatrice de la part du propriétaire du club. Mais comment l'arrêter ?

N.P

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