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·28 mai 2025

Piquionne : "Dans quelque temps, il y a quelque chose qui sortira"

Image de l'article :Piquionne : "Dans quelque temps, il y a quelque chose qui sortira"

Dans un entretien accordé à la chaîne YouTube Footballdayy, Frédéric Piquionne a replongé dans ses souvenirs stéphanois. L’ancien attaquant, aujourd’hui âgé de 46 ans, est revenu sans filtre sur son passage à l’ASSE, entre attachement profond, débuts compliqués, vestiaire soudé et départ douloureux.

Recruté en 2004, Piquionne se souvient avoir d’abord été prêté : “Je n’étais que prêté au départ. Si ça ne marchait pas à Sainté, je revenais en Bretagne. Mes agents avaient vu que l’ASSE était bien placée pour monter.” L’attaquant évoque ensuite un déclic à Geoffroy-Guichard : “Il y a eu un match aussi que je suis allé voir incognito. Je voulais sentir l’atmosphère, voir le club, les supporters. Ça m’a plu tout de suite.”


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Alors que l’ASSE valide sa montée en Ligue 1, Piquionne entre en contact avec Elie Baup et Roland Romeyer : “On a conclu très rapidement en se disant que Sainté, c’était quand même une place forte dans le football français, qu’il fallait se maintenir et que j’étais quand même un renfort assez important du fait de mes 3 saisons en Ligue 1.”

“J’étais un peu la tête de Turc”

Mais ses débuts sous le maillot vert ne sont pas simples. “Ce n’était pas simple de se faire accepter par les supporters car on a perdu le premier match à domicile” [ndlr : contre Monaco]. “Ensuite on va à Ajaccio, on fait 1-1.” [ndlr : Il s’agissait de la 6e journée. Entretemps, l’ASSE avait perdu à Lens (0-3) et enchaîné trois nuls contre Strasbourg (1-1), Paris (2-2) et Nantes (0-0)]

Piquionne confesse avoir été la cible des critiques : “J’étais un peu la tête de Turc car j’avais pris la place d’un joueur très apprécié des supporters” [ndlr : Lilian Compan], “et je n’avais pas encore marqué donc c’était très compliqué.”

Il rend néanmoins hommage au groupe : “On avait une très belle équipe : Zokora, Feindouno, Ilunga, Diawara, Papus Camara, Jérémie Janot, Julien Sablé et j’en passe. On avait quand même une équipe assez performante et très joueuse. Il y avait aussi beaucoup de camaraderie. Ça dansait, ça chambrait. Il n’y avait pas les réseaux sociaux pour montrer tout ça. On avait vraiment une équipe soudée.”

Les résultats à domicile renforcent le lien avec le public : “À partir du moment où on a commencé à gagner à Geoffroy-Guichard, c’était compliqué pour les équipes adverses. On a battu beaucoup d’équipes cette année-là qui sont venues chez nous, même si à l’extérieur c’était un peu plus compliqué.” [ndlr : 10 victoires à la maison, 5 à l’extérieur, toutes compétitons confondues, sur la saison 2004-2005] “Il y avait déjà une ambiance très forte à Geoffroy-Guichard, clairement ! Il y avait du spectacle, des buts. C’était vraiment une belle année, on finit à la 6e place et ça, on s’en rappellera, c’est sûr ! Sainté, je l’ai toujours dit, je pense que c’étaient les meilleurs moments de ma carrière.”

“La deuxième saison a été hyper mitigée”

La suite est plus complexe. “Je suis dans ma 5e saison dans le monde professionnel. Je me dis que je suis béni, jamais je n’aurais cru vivre des moments aussi extraordinaires. J’ai gagné à Sainté 2 trophées de meilleur joueur de Ligue 1 mais c’est le collectif qui m’a permis d’avoir ces trophées.”

Mais il enchaîne : “La deuxième saison à l’ASSE a été hyper mitigée. On avait pratiquement la même équipe mais on n’a pas réussi à confirmer ce que l’on a fait la première saison.” [ndlr : l’ASSE termine 13e en 2005-2006]

Il évoque les tensions : “Il y a eu des banderoles sur moi, je crois que c’est là que je me suis tapé avec un supporter. Pas mal de choses ont fait que cette saison-là ne s’est pas très bien passée.”

Piquionne : “Si c’est moi qui gêne, laissez-moi partir !”

À l’intersaison, il demande à quitter le club : “J’ai dit au club : ‘si c’est moi qui gêne, laissez-moi partir !’ Peut-être que je l’ai dit sur un coup de tête car à un moment donné, il y a des choses qui se passent et qui ne sont pas pardonnables.”

Finalement, il reste. “En discutant avec mes agents, en discutant aussi avec le club, à la fin on s’est dit : ‘Bon, on va repartir sur une page blanche.’ Et la 3e saison, finalement, c’est une saison de consécration même si je n’ai fait que 6 mois. On a joué avec Ilan tous les deux devant, on avait Ivan Hasek, un super coach. Ça s’est super bien passé sur les 6 premiers mois.”

Mais malgré ses bonnes performances, l’alerte est lancée : “Mes agents avaient dit au club : ‘attention, il ne lui reste pas beaucoup de temps de contrat.’ Faites attention, il peut y avoir des choses qui peuvent arriver.”

Il regrette un manque de reconnaissance : “Ils n’ont pas voulu comprendre, ils ont voulu attendre. Ils m’ont traité comme, euh… ce que j’ai dit.” [ndlr : à l’époque, Piquionne avait déclaré avoir été traité “comme un esclave”]

“Ils m’ont dit : tais-toi, y’aura rien du tout”

Le ton se durcit : “Toutes les discussions que j’ai eues, c’est : ‘tais-toi, y’aura rien du tout, et si t’es pas content, tu vas jouer en réserve.’”

Finalement, il part à Monaco. [ndlr : prêt à 1 M€, transfert finalisé pour 6 M€] “Quand un joueur performe dans une équipe, quelles sont les deux solutions s’il ne lui reste pas beaucoup de temps de contrat ? On le prolonge avec une revalorisation salariale ou on le vend. Au minimum, on discute.”

Il se projette un instant : “On était à ce moment-là 3e du championnat. Si j’étais resté, est-ce qu’on aurait encore plus performé ? Est-ce qu’il y aurait eu la Ligue des Champions ?”

Frédéric Piquionne n'a encore pas tout révélé...

Le départ laisse des cicatrices. “C’est ce que j’ai ressenti moi. J’ai essayé d’expliquer, mais personne ne veut le comprendre. Enfin, certains l’ont compris, mais pas d’autres. Dans quelque temps, je pense qu’il y a quelque chose qui sortira par rapport à tout ça…”

Il évoque enfin Roland Romeyer : “Il a été un acteur principal de ce départ, même s’il ne s’en rend pas compte. Il avait dit : ‘Il ne partira pas, c’est irrévocable.’ Mais finalement, le dernier jour, je suis parti. Même si c’était à la dernière seconde.”

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