le11
·27 janvier 2023
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·27 janvier 2023
Frustré par la première partie de saison de l’Amiens SC, sixième avec quatre points de retard sur le deuxième, Philippe Hinschberger paye un déficit de communication et de confiance. De quoi expliquer certains points perdus en route selon lui. Explications.
On a gagné cinq matches sur sept sur le score de 1-0. Contre Annecy, je rappelle que j’ai fait trois changements à la mi-temps. Ce qui prouve que tout n’était pas parfait, bien au contraire. Après, on avait une faculté à ne pas encaisser de but et quand on était battu, Régis savait nous faire un arrêt de Jésus Christ qui nous laissait dans le match. On arrivait aussi toujours à en marquer un. C’est toujours le cas mais on court trop souvent après le score. Dernièrement, on est mené contre Valenciennes, Bordeaux et Guingamp. Comme par hasard, le seul match où on a réussi à mener c’est Laval. A un moment, ça ouvre des espaces, ce n’est pas plus compliqué que ça.
C’est donc important pour nous de retrouver le fait de mener au score.
De notre côté, on n’a pas changé notre fusil d’épaule, peut-être que les équipes se méfient plus. Ils regardent, ils scrutent, ils essaient de fermer un peu plus sur Leautey ou de bloquer Gélin, en fonction de nos forces et de nos faiblesses.. Quand on regarde la première mi-temps de Guingamp, ils sont rentrés qu’une fois dans notre surface mais ils ont quand même réussi à nous mettre un but sur le premier ballon bêtement envoyé en seconde période. C’est ces choses-là qu’il faut réussir à améliorer. On ne va pas revenir sur les décisions des arbitres qui ne nous aident pas non plus. C’est donc important pour nous de retrouver le fait de mener au score.
On a fait une petite séance vidéo avec mes joueurs sur le match de Bordeaux. Aujourd’hui c’est pas compliqué derrière, c’est gagner des duels, communication et couverture. Après quand t’as le ballon dans les pieds, si tu peux aider ton équipe à bien relancer ça arrive après. Là, on a trois internationaux dans une défense à trois, et on doit en imposer, plus que ce qu’on en impose actuellement. Il y a peut-être un excès de confiance, un excès de confiance par rapport à un partenaire. A un moment donné, quand un joueur tout aussi fort soit-il dans les airs, peut perdre son duel aérien. On oublie de communiquer et de couvrir. Surtout, parlons-nous.
Le patron de la défense c’est Nicolas Opoku car il est dans l’axe, c’est lui qui décide, qui fait remonter. Après il a deux fidèles lieutenants à droite et à gauche que sont Formose Mendy et Mamadou Fofana. Ils doivent communiquer aujourd’hui, point, sachant qu’en plus ils parlent tous anglais ! Je leur ai demandé de plus les entendre. On a joué contre Versailles en amical la semaine dernière et la première remarque à la mi-temps a été de leur demander la différence entre les deux équipes. Un de mes joueurs m’a répondu : « ils parlent ». Et c’est ça, c’était même une basse-courre en face, on n’entendait qu’eux ! On n’est pas non plus dans une réunion de lecture mais c’est important de se parler, de communiquer.
C’est leur personnalité qui fait ça. Il faut communiquer plus, faut se forcer comme ça tu peux anticiper.
C’est bien, on a trop parlé de notre langage corporel sur le match de Nîmes, des matches qu’on a mal négociés. On sent qu’il n’y avait plus cette flamme qui t’animait. Je trouve que sur les derniers matches, on est plus en difficulté, on ne gagne mais on est revenu dans les matches sans que ce soit un coup de bol. Aujourd’hui on est sixième, à quatre points de la deuxième place, on n’a pas à raisonner comme une équipe qui est dix-septième. Le match est important mais j’aimerais que mon équipe dégage plus de confiance qu’actuellement. Notamment dans le fait de pouvoir encaisser et de courir après le score.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Clément ROSSI
S’il ne considère pas que ce déficit de communication au sein de la défense de l’Amiens SC comme un problème, même s’il « est vrai que par moments ça peut créer de la confusion le fait de ne pas assez communiquer« , Mattheo Xantippe reconnaît que les choses étaient différentes la saison dernière. « Mateo Pavlovic mettait beaucoup de communication, de voix, se rappelle le piston gauche. Là, Nicho (Nicholas Opoku), c’est un profil différent. En tout cas dans le vestiaire ça parle bien. Après sur le terrain, des fois c’est aussi compliqué d’entendre tout ce que les coéquipiers te disent. » La faute aussi à un problème de langue ? « On se comprend beaucoup mieux qu’au début de saison, assure un Mattheo Xantippe qui rappelle que « tout le monde connaît les mots simples et rapides en anglais« . « Quand c’est nécessaire, je parle donc anglais sur le terrain et il y a aussi des traducteurs dans l’équipe« .
R.P.