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·23 janvier 2022

Philippe Hinschberger (Amiens SC) : « Je craignais énormément ce match »

Image de l'article :Philippe Hinschberger (Amiens SC) : « Je craignais énormément ce match »

Reconnaissant que l’ampleur du score était assez sévère pour Guingamp (3-0), Philippe Hinschberger est tout de même ressorti soulagé du cinquième succès de la saison en championnat pour l’Amiens SC. Le tout au terme d’une partie abordée avec beaucoup de prudence par le coach amiénois. Entretien.

Philippe Hinschberger, comment expliquez-vous cette première mi-temps même si la victoire est à la clé ?

On a joué contre une bonne équipe. Vous avez été rapides à tirer des enseignements sur la journée en disant que le match serait facile. C’est vrai qu’ils étaient décimés derrière mais ceux qui ont joué ne sont pas des débutants, on a joué des garçons qui évoluent en N2, ce ne sont pas non plus des peintres en bâtiment. Ils ont mis beaucoup d’ouvrage à la bataille et je craignais énormément ce match d’autant plus qu’on nous prédisait une victoire facile. Ils ont un certain niveau et leur seul problème c’est qu’ils ont tous joué en même temps sans personne pour un peu les guider. Ils ont quand même tenu une heure en nous posant de gros problèmes. On a beaucoup parlé de leur défense, mais au milieu et devant, ce sont des joueurs habitués à ce niveau. Dans mon esprit, c’était tout sauf établi et les faits m’ont donné raison. Le premier but nous a fait du bien, a débloqué la situation, mais j’ai quand même bien aimé les vingt premières minutes où on a des situations pour se mettre en position de tir. On a été parfois trop altruiste dans la surface adverse. Notre début a été plutôt bon mais l’adversaire s’organise ensuite et j’étais content de revenir à 0-0 à la mi-temps.


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A ce moment-là, ce n’était clairement pas gagné…

C’est un match qui m’a toujours fait peur. On a eu la chance de battre Guingamp trois fois, mais à chaque fois ça a été très dur, notamment en coupe quand on menait 3-0 et qu’ils ont commencé à lâcher les chevaux sur la dernière demi-heure durant laquelle on aurait pu prendre quatre ou cinq buts. Je suis content d’avoir gagné avec ce style de préparation qui n’est jamais évident. On avait besoin de ces trois points, on y a mis du cœur pour y arriver, ça a été très compliqué, le score est sévère pour Guingamp par rapport à ses occasions de buts et on a certainement eu l’efficacité qu’on n’a pas eue contre Ajaccio.

Quel regard portez-vous sur ce péché d’altruisme en première période, où personne n’a vraiment pris sa part de responsabilité ?

Bien sûr, on manque parfois d’un peu tout dans les trente derniers mètres et c’était plus facile une fois que l’on a ouvert le score parce qu’on avait plus d’espaces. Il faut aussi reconnaître que Guingamp avait un bloc très hermétique devant nous à chaque fois et si on n’arrive pas à trouver une première passe qui fait la différence, on se heurte quasiment à un bloc de onze joueurs. En partant de là, je sais que c’est très compliqué pour nous. On manque de qualité technique, on a mis cinq centres en première mi-temps, ce qui est complètement insuffisant, notamment en jouant avec deux grands attaquants qui sont bons de la tête. J’ai trouvé que l’on avait fait des choses assez intéressantes en entrée de match mais qu’on les a mal fini. Entre altruisme et mauvais choix, le curseur est très léger mais il y a eu des choix surprenants de notre part et j’aurais bien aimé qu’on termine quelques actions sur notre premier quart d’heure.

Cette première période a également été marquée par un important déficit technique…

Parce que tu n’as pas beaucoup de place pour jouer. Notre côté gauche a été assez actif avec pas mal de place, étant bien aidé par Kader Bamba qui était souvent dans la bonne zone. Mattheo Xantippe a été actif sur son côté et a été récompensé par un bon centre en fin de match. Sur le côté droit, on a vu que c’était complètement verrouillé. De temps en temps, on manque un peu de mouvement, quand on touche nos attaquants, ils perdent le ballon aussi dans des conditions un peu bêtes. Notre qualité technique a pu faire défaut par moment quand on joue contre des blocs regroupés. Guingamp défendait beaucoup et ce qui m’a fait peur – à l’image de l’occasion de Cathline – c’est de voir cette équipe qui sortait de plus en plus.

Remonter à la treizième place doit donner un peu de confiance…

Quand tu as passé les quatre-cinquièmes de ton temps dans le bas, tu préfères te voir vers le milieu de tableau ! Après, il y a des matches qui n’ont pas eu lieu, des équipes ont des matches en retard, nous aussi, donc on fera le bilan dans quelques semaines. D’une manière incontournable, si tu ne gagnes pas dix matches dans la saison, mis à part si tu fais beaucoup de nuls, tu te retrouves en difficulté. On sait qu’on a encore quelques matches à gagner pour sauver cette saison. Le classement est une chose, le nombre de points que tu as en est une autre.

Au-delà de la victoire, ressortez-vous avec beaucoup de motifs de satisfaction au sujet du contenu proposé par vos joueurs ?

En certaines circonstances, oui. Notre deuxième mi-temps a été meilleure parce que l’ouverture du score a fait que l’on a pu trouver plus d’espaces. Notre début a été assez conséquent dans ce que l’on voulait faire et je pense que l’on peut marquer d’entrée de match. On a des situations, le premier coup franc. On ne l’a pas fait et on s’est heurté à ce genre de mésaventures comme des contres ou la qualité technique adverse. Le contenu, au regard de notre situation, tant qu’on n’aura pas la tête, les épaules et le torse hors de l’eau, on sera toujours un peu fébrile, on s’énerve, on va forcer, faire des choses que l’on jouerait différemment que si l’on jouait avec plus de confiance. Je ne dis pas qu’on n’en a pas, mais il faut qu’on en ait un maximum. C’est vrai que le match de mercredi ne nous a pas mis dans les meilleures dispositions non plus.

Propos recueillis par Romain PECHON

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