Pedro Martins, le nouveau coach à la mode | OneFootball

À l’instar de José Mourinho, Paulo Fonseca ou encore Jorge Jesus, Pedro Martins perpétue la tendance de l’entraîneur portugais en vogue. Avec un style de jeu caractéristique et des résultats impressionnants, le coach lusitanien réalise un travail formidable à l’Olympiakos et partout où il est passé. Retour sur le début de la longue carrière de ce fin technicien.

Un début de carrière en fanfare au Portugal

Comme de nombreux entraîneurs actuels, Pedro Martins a d’abord été sur le terrain avant d’exercer en tant que coach. Ancien international portugais (1 sélection face à l’Irlande du Nord le 29 mars 1997), il a notamment fait les beaux jours de Feirense ou encore du club mythique du Sporting Portugal. Il raccroche les crampons en 2004 et dès sa retraite en tant que joueur il devient entraîneur adjoint de José Couceiro pendant 2 ans. D’ailleurs, dans une interview donnée à Tribuna, il disait que Couceiro était l’un de ses modèles d’entraîneur au même titre que Henrique Nunes, Carlos Queiroz ou Otávio Machado. Ensuite il enchaîne les baux de courte durée avec 6 mois au Vitória Setúbal, puis 6 mois au FC Porto et près d’une saison à Belenenses. Il obtient son premier poste d’entraîneur principal en 2006 à l’União Lamas en troisième division portugaise. Il enchaîne les clubs dans cette division avec Lusitânia pendant 2 ans puis 6 mois à Espinho et enfin 6 derniers mois à la tête de l’équipe B de Marítimo.

Lors de la saison 2010-2011, l’équipe première démarre avec 1 point en 4 matchs de championnat et une élimination contre le BATE Borisov en barrages de la Ligue Europa. Mitchell Van Der Gaag, alors entraîneur de l’équipe première de Marítimo, est licencié et Pedro Martins prend sa relève et commence véritablement sa carrière d’entraîneur. Sa première saison se solde par une décevante neuvième place mais le club lui laisse une seconde chance. Cette chance, Pedro Martins la saisit parfaitement en obtenant une cinquième place au terme d’une saison maîtrisée (cinquième place obtenue dès la 4e journée puis jamais perdue), synonyme de qualification pour le troisième tour de qualification de la Ligue Europa. Lors de sa troisième saison à la tête du club de la ville de Funchal, l’équipe recommence à alterner le bon et le très mauvais et c’est finalement cette deuxième caractéristique qui se marquera sur le classement avec une place de dixième au terme de la saison et une élimination en phase de groupes de Ligue Europa. Pedro Martins entame alors sa quatrième et dernière saison avec Marítimo et conclue celle-ci à une rageante sixième place de Liga Sagres, insuffisante pour une qualification en coupe d’Europe. À la fin de cette saison, Pedro Martins quitte le club et l’île de Madère pour se poser à Vila Do Conde, dans le club du Rio Ave.

Dans son nouveau club il réalise une première saison moyenne. Il finit dixième du championnat portugais et l’inquiétude monte quand de nombreux titulaires quittent le club à la fin de la saison. Ederson, l’actuel gardien de Manchester City, rejoint Benfica, Ahmed Hassan, meilleur buteur du club la saison dernière s’envole vers Braga ou encore, Diego Lopes, deuxième joueur le plus utilisé signe à Kayserispor. Finalement cette deuxième saison sera un véritable succès. Avec pas moins de 8 nouveaux joueurs dans l’effectif, l’équipe se hisse à la sixième place du championnat et se qualifie pour la première fois de son histoire en coupe d’Europe. Fort de son succès, Pedro Martins quitte le club et continue sa progression en allant s’installer au Vitória Guimarães. Durant la première saison à la tête de son nouveau club, Pedro Martins réalise un exercice incroyable. Le club termine quatrième du championnat, soit le meilleur classement depuis près de 10 ans et qui plus est, devant Braga, le rival de toujours, et accède à la finale de la Coupe du Portugal, perdue face à Benfica (1-2). Sa deuxième saison fut décevante et de mauvais résultats le forcent à quitter le club en février 2018. Malgré cette contre-performance, Pedro Martins garde une belle côte. Le Sporting au Portugal, ou encore Nantes et l’Olympiakos à l’étranger tentent de s’arracher ses services. Il choisit l’option grecque et s’envole pour Athènes seulement 3 mois après sa démission de Guimarães.

Une philosophie de l’entraîneur moderne

Avant de se pencher sur son expérience en Grèce, voyons ce qui fait de ce nouveau coach portugais un entraîneur à la mode. Tout d’abord, un jeu léché et offensif peu importe les circonstances. Cette saison par exemple, l’Olympiakos a inscrit 36 buts en 13 matchs (et 3,17 buts par rencontre de son équipe). Pedro Martins est arrivé en Grèce avec comme idée de mettre un 4-2-3-1 mais pour favoriser une assise défensive, il s’est mué en 4-3-3 qui demande une rigueur supplémentaire. Cette rigueur justement, Pedro Martins en fait un de ses axes principaux de travail. Il a pour objectif d’installer une “discipline forte” et favorise toujours le travail est la discipline : “celui qui s’entraîne mal, il ne joue pas dans l’équipe” disait-il dans une interview donnée à FootMercato.

Pedro Martins a aussi la volonté de faire monter des jeunes joueurs en leur laissant du temps de jeu. Dans tous les clubs où il a entrainé, on peut trouver des joueurs lancés par Pedro Martins et qui sont devenus des joueurs de référence. Par exemple, l’actuel milieu du PSG, Danilo Pereira qui a joué 28 matchs en une saison alors qu’il en avait joué une trentaine en 3 saisons auparavant. On peut aussi parler d’Ederson qui rejoint Benfica dès la fin de la première saison de Pedro Martins et de Moussa Marega qui rejoint le FC Porto après sa première saison avec le technicien portugais ponctuée de 17 buts en 34 matchs. Cette tradition continue à l’Olympiakos où on voit notamment l’éclosion de Mady Camara cette saison. Le joueur qui montre le plus cette spécialité est Konstantinos Tsimikas. Le joueur enchaînait les prêts jusqu’à l’arrivée de Pedro Martins où il joue 51 matchs (pour 51 titularisations) en 2 saisons avant de s’envoler pour Liverpool à l’été 2020.

La confirmation en Grèce

Lors de son arrivée dans la capitale grecque, l’Olympiakos sort d’une saison décevante ponctuée d’une troisième place derrière le PAOK Salonique et l’AEK Athènes. Oscar Garcia, déjà limogé de l’ASSE cette saison, quitte son poste et est remplacé par son homologue portugais.

Pour sa première saison, Pedro Martins demande le recrutement d’un joueur en particulier, Daniel Podence. Il aidera le club en étant deuxième meilleur passeur du championnat (derrière son coéquipier Fortunis). L’équipe termine deuxième du championnat permettant au club grec de se retrouver la Ligue des Champions et réalise aussi un parcours en Ligue Europa en étant éliminé en 16e de finale par le Dynamo Kiev.

Pour la deuxième saison, on sent encore la patte du technicien portugais dans le recrutement. Le club du Pirée accueille le défenseur Ruben Semedo, mais surtout obtient le prêt d’Ahmed Hassan, déjà dans l’équipe de Martins lors de son passage à Rio Ave. On note aussi l’arrivée de plusieurs anciens pensionnaires de Ligue 1 avec Youssef El-Arabi, Yassine Benzia et Mathieu Valbuena. On déplore tout de même le départ de la recrue phare de la saison dernière, Daniel Podence, pour Wolverhampton et 20M d’euros. Et malgré cette perte, l’Olympiakos réalise une saison exceptionnelle. Un doublé coupe/championnat avec 15 points d’avance sur le deuxième, la meilleure attaque (53 buts inscrits) et la meilleure défense (9 buts encaissés en 26 matchs). Ajouté à ça, un parcours européen exemplaire, troisième en poule de LDC derrière le Bayern et Tottenham puis reversé en Ligue Europa, le club grec élimine d’abord Arsenal et chute en 8e de finale face aux Wolves.

Après cette saison de haut niveau, l’Olympiakos tente un mercato avec de nombreux joueurs d’expérience. Yann M’Vila, Holebas et Rafinha viennent renforcer les rangs du club grec et Ahmed Hassan débarque officiellement après une succession de prêts. L’équipe entame de nouveau une campagne impressionnante. Après 14 matchs en championnat, le club grec compte 2 matchs nuls et 12 victoires ainsi que la meilleure attaque avec 40 buts et la meilleure défense (5 buts encaissés) Seul point noir de ce début de saison, la campagne de Ligue des Champions. L’Olympiakos termine troisième de son groupe derrière Manchester City et Porto et se fait basculer en Ligue Europa et devra affronter le PSV Eindhoven en février. On notera tout de même l’année 2020 exceptionnelle avec une seule défaite en championnat, un 8e de finale de Ligue Europa et le doublé coupe/championnat.

Quelles perspectives d’avenir ?

À court-terme, Pedro Martins à signé un nouveau bail de 2 ans avec le club grec à la fin de la saison dernière. On peut néanmoins supposer qu’avec de tels résultats (67,18% de victoires depuis son arrivée au club) de nombreux clubs européens viennent taper à la porte. C’est néanmoins son objectif déclaré lui qui souhaite “entraîner dans un club qui lutte pour le titre”. L’Olympiakos est d’ailleurs plus une passerelle qu’un club pour y rester à long-terme. Ces dernières années, de nombreux entraîneurs sont passés et ont quitté le club quelques mois plus tôt pour un club plus huppé. Ernesto Valverde pour Valence et Villareal, Leonardo Jardim pour l’AS Monaco, ou encore Míchel pour l’OM. Aucun de ses entraîneurs n’est resté plus de 2 saison au sein de la capitale grecque. Reste à savoir combien de temps Pedro Martins va-t-il résister aux sirènes des cadrons européens.

Credits photo (1) : VirginieLefour/EuroFootball

Crédits photo (2) : P. de Melo Moreira / AFP

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