OL : un centre de formation en perdition face aux difficultés du club | OneFootball

L’Olympique Lyonnais, longtemps référence incontournable en matière de formation, traverse une crise sans précédent. Entre déménagement, gestion financière chaotique et déclin sportif, le club rhodanien doit désormais reconstruire un centre de formation en perte de vitesse.

Pendant des années, l’OL faisait figure de modèle dans le paysage français et européen de la formation. C’était même un objectif pour beaucoup de clubs : reproduire l’excellence lyonnaise dans le développement des jeunes talents. Mais aujourd’hui, l’image a changé. L’AS Monaco et le Stade Rennais, notamment, sont devenus les nouvelles références, laissant Lyon en retrait. Ce déclin soulève une question majeure : comment un centre autrefois si florissant a-t-il pu en arriver là ? L’un des tournants remonterait à 2016 avec le transfert du centre de formation de Tola-Vologe à Meyzieu. Ce déménagement aurait entraîné un bouleversement dans le fonctionnement et la gestion du centre. Les difficultés financières du club pèsent lourdement sur l’ensemble de la structure.

Selon le journal L’Équipe, John Textor, l’actionnaire majoritaire, met à disposition des moyens limités, qualifiés "d’aléatoires". Cette précarité se traduit par des factures qui s’accumulent sans être réglées, notamment pour l’intendance : repas, transports… Des besoins pourtant basiques qui devraient être assurés par un club de ce calibre. La situation est si tendue que le recrutement de jeunes joueurs hors de la région a dû être interrompu faute d’hébergement disponible. Dernièrement, une séance de détection a été organisée pour l’équipe U19, pourtant censée être la pépinière de l’équipe première. Pourtant, aujourd’hui, certaines catégories peinent à réunir une dizaine de joueurs à l’entraînement, ce qui rend difficile la constitution d’équipes compétitives.

Sportivement, la chute est tout aussi nette. Le rapport de la Fédération Française de Football révèle que l’OL ne décroche que deux étoiles et demie pour le temps de jeu accordé aux jeunes en équipe première, un des plus mauvais classements en Ligue 1. Cette saison, seuls trois joueurs formés au club ont fait leurs débuts professionnels, dont Alejandro Gomes Rodriguez, arrivé d’Angleterre en 2024. Ce recul illustre un cercle vicieux : moins de jeunes intégrés, moins d’identité et des résultats sportifs en berne. L’OL doit faire face à un double défi. D’une part, convaincre la DNCG de lever la menace de relégation administrative. D’autre part, il lui faudra impérativement redonner vie à son centre de formation, qui fut jadis l’un des fleurons du football français. Reste à savoir si la nouvelle direction saura relever ce pari crucial, au risque de voir s’éloigner définitivement un pan essentiel de l’âme lyonnaise.

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