OnzeMondial
·26 juin 2025
OL : la punchline monumentale de Domenech au groupe Eagle

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·26 juin 2025
L'OL en Ligue 2, de nombreuses voix s'élèvent pour dézinguer la politique menée par la direction sportive depuis quelques années. Raymond Domenech, quant à lui, ne s'en est pas pris uniquement à John Textor mais tout un système.
Les voix s'élèvent depuis l'annonce de la rétrogradation de l'Olympique lyonnais en Ligue 2 mardi soir par la DNCG. Après Jean-Michel Aulas et Sydney Govou qui ont réagi, c'est au tour de Raymond Domenech de faire part de sa tristesse dans les colonnes de L'Equipe : "De la tristesse. Il y avait tout à Lyon, on n'avait pas besoin d'un fonds de pension. Il y avait tout à Lyon pour faire que l'OL reste un grand club. Ce qu'il s'est passé s'est passé dans d'autres clubs, arrivera encore dans d'autres clubs, parce qu'on est dans une stratégie financière et plus dans une stratégie sportive" a-t-il regretté, lui qui a passé douze ans de sa vie (joueur et entraîneur) dans le Rhône.
Pour lui, cette décision n'est malheureusement pas si surprenante : "Ce n'est pas surprenant que ça arrive parce que ce n'est pas une vraie politique sportive de construction. Ils ont tué le centre de formation, ils ont vendu le foot féminin, ils ont vendu la salle à côté (LDLC Arena). Tout ce qui était rentable, ils ont découpé ça en rondelles. Après, s'il n'y a pas de résultats sportifs qui permettent d'être au plus haut niveau, ils sont en difficulté. Bordeaux a fait pareil, pour d'autres raisons. Mais c'est inévitable. Quand on veut vivre au-dessus de ses moyens, un moment, il faut payer."
Malgré tout, l'ancien sélectionneur des Bleus veut encore croire à un maintien : "Je me dis encore comme il y a sept jours, j'ai envie d'y croire. J'ai envie de croire qu'à un moment, ils se disent : "Là, vraiment, c'est grave". Jusqu'à présent, ils avaient réussi à jongler, à faire croire que... Là maintenant, soit ils ont l'argent et ils le mettent, soit ils ne l'ont pas et le club va crever gentiment. J'ai envie de croire que le fonds (le groupe Eagle) qui a investi dans l'OL se dise : "Si mon produit est dévalorisé, j'aurai plus de mal à le vendre" et qu'il fasse l'effort pour le remettre à flot. J'espère."
Par ailleurs, il ne veut pas que John Textor soit considéré comme l'unique responsable : "Que ce soit Textor ou un autre, ce sera pareil. Ce n'est pas Textor qui décide, c'est le fonds américain (Ares). Pour eux, il faut mener une politique de rentabilité financière. Et celui qui sera en place sera là pour ça. Ils ne comprennent pas qu'un club de foot, ce n'est pas une entreprise comme les autres, ce n'est pas qu'un bilan financier tous les ans. Ça se construit, ça met du temps. Tout compte : la formation, la revente des joueurs, les compétences des entraîneurs, les bons choix de recrutement. Ça ne se construit pas en arrivant à coups de fusil ou avec un lasso où on attrape tout ce qu'on veut."
"Je n'ai pas les tenants et les aboutissants de la décision de la DNCG mais c'est le système qui est en cause, ce système des capitaux avec des présidents qui jonglent avec de l'argent à droite, à gauche. Ce sont des fonds qui viennent pour faire de l'argent, qui veulent juste de la rentabilité. Il n'y a plus de politique, il n'y a plus de stratégie, il n'y a plus de coeur de club. Ils ont investi pour faire de l'argent en espérant revendre dans quatre, cinq ou six ans" a-t-il poursuivi.
Pour rappel, l'OL a désormais sept jours pour faire appel de cette décision. Sans surprise, le club rhodanien a déjà annoncé qu'il le ferait hier soir dans un communiqué où il remettait en cause "la décision incompréhensible" du gendarme financier du football français. Outre la Ligue 2, c'est une exclusion des compétitions européennes qui menace les Gones.
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