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·30 septembre 2022

OL - Jean-François Vulliez : "Créer une passerelle entre le foot à 11 et le futsal"

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Directeur du centre de formation de l’OL, Jean-François Vulliez a été l’un des acteurs de la création d’une section futsal. Quatre ans après, le club lyonnais a de grandes ambitions dans ce projet avec notamment l’arrivée de l’Arena.

Olympique-et-Lyonnais : comment est venue l’idée de pratiquer le futsal à l’OL ?

J.F Vulliez : Quand Amaury (Barlet) et Jacques (Dedola) avaient les U12 en 2011-2012, il avait une salle dans le 8e et chaque semaine, les U12 allaient là bas pendant l’hiver notamment. C’était le lundi. Et comme Amaury était un adepte du futsal et comme on percevait très clairement la valeur ajoutée que pouvait apporter le futsal au niveau des jeunes footballeurs, on a rapidement voulu mettre ça en place avec l’école de foot. Une séance de futsal par semaine mais pas que l’hiver, que ce soit vraiment intégré dans le programme de formation de U8 à U13.


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Comment ces séances ont été accueillies par les enfants ?

C’est une valeur ajoutée pour différentes composantes. Il y a une variabilité par rapport aux séances extérieures. Un autre contexte, une autre ambiance, une autre forme de jouer qui ont été accueillis plus que positivement par les joueurs. On a fait plusieurs années jusqu’aux U13 et après on a eu la volonté de mettre ça en place plus haut. On est un club innovant, qui veut avancer.

Le club a été tout de suite réceptif à votre vision ?

On voyait que le futsal avait une notoriété qui se développait donc on s’est dit que c’était peut-être intéressant d’avoir une équipe futsal et de commencer avec l’équipe sénior et ensuite avoir des jeunes qui jouent au futsal. On a soumis l’idée de ce projet à Jean-Michel Aulas et Vincent Ponsot, qui sont des visionnaires et qui ont tout de suite validé. A un moment donné, il pourrait y avoir un connexion avec un club à la fois formateur sur le football classique et pour le futsal. C’est la 4e saison depuis la création. On a deux équipes dont l’équipe première qui est montée en R1 cette saison.


"Le foot intérieur a complètement disparu des sessions d'EPS"


Comment ce projet a été mis en place ?

On a pu compter sur des soutiens à l’intérieur du club. Claudio Caçapa avait fait son DES sur le projet futsal et Joël Fréchet qui est ancien international futsal. Il y a plusieurs éléments et une synchronicité de ces éléments entre ce qu’on faisait à la formation, la volonté que j’avais afin que le futsal soit inscrit dans le projet de formation, la notoriété de cette pratique qui ont fait que c’était le moment de créer cette équipe de futsal et d’avoir une stratégie à moyen terme pour amener l’équipe au très haut niveau.

Dans un deuxième temps, la question est de savoir comment mettre en place des passerelles entre le foot classique et le futsal. Il y a des jeunes aujourd’hui qui pratiquent le futsal et qui réintègrent le cursus à 17 ou 18 ans comme Ben Yedder mais il y en a d’autres.

Le futsal reste un sport de niche en France quand au Brésil ou au Portugal, c’est une vraie religion…

C’est une autre culture. Il y a le football de rue et là-bas, ils jouent au futsal jusqu’à 13 ans. En Espagne, c’est pareil, ils jouent autant au futsal qu’au foot à 11. Chez nous, ce n’est pas le cas parce que les clubs sont organisés, on joue à 11. Grâce au Pôle France, ça change. Nous, on s’est développé parce qu’il y avait aussi le Pôle France à Lyon. La-bas, il y a des pros en Espagne et tu peux gagner ta vie. Tu apprends le fameux contrôle de la semelle, à jouer sous pression.

Est-ce un problème avant tout culturel ?

On a construit des gymnases pour les sports d’intérieur comme le basket, le hand, le volley et l’Education a mis un gros focus sur le hand dans les écoles. Le foot a complètement disparu des sessions d’EPS. Au Brésil, c’est ancré alors qu’en France pour avoir un gymnase, c’est la croix et la bannière. Le foot intérieur a complètement disparu à l’école alors qu’en étude supérieure, on voit que c’est l’un de ceux qui est le plus pratiqué.


"L'Arena peut favoriser ce développement"


En quoi l’OL peut-il être une locomotive ?

On veut que le club soit leader et moteur sur le plan fédéral comme ça a été le cas avec le football féminin. La fédération nous a bien dit "aidez-nous, aidez-nous" et si l’OL investit vraiment dans le futsal et atteint ses objectifs, le foot spectacle va pouvoir générer des passions auprès des jeunes. Il y a peut-être une réhabilitation du sport et pas que comme sport loisir.

Quatre ans après, quels sont les objectifs de la section futsal à l’OL ?

Continuer à monter au plus haut niveau et trouver une stratégie de formation avec le Pôle France à moyen terme. Le district du Rhône est celui avec le plus de licenciés. Il faudrait qu’on ait un gymnase et qu’on puisse s’y entraîner. Qu’on ait un vrai pôle si on veut vraiment développer la formation de haut niveau. Ca, c’est la vision à long terme.

Comment y parvenir ?

L’arrivée de l’Arena peut favoriser cet engouement. Il y aura deux espaces donc peut-être que l’un sera pour le futsal. Si tu as une équipe professionnelle avec des mecs qui en vivent, tu peux développer cette formation. Le but et l’objectif est d’avoir les filles qui jouent à 14h, le futsal qui joue en Champion’s League à 17h ou 18h et à 21h les pros qui jouent. Faire comme peut le faire le Barça avec des supporters qui puissent faire les 3 matchs dans la même journée.

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