Olympique-et-Lyonnais
·17 mai 2022
Olympique-et-Lyonnais
·17 mai 2022
"Tu m’as déçu, tu m’as trompé mais jamais je ne cesserai de t’aimer". Samedi face au FC Nantes, les Bad Gones ont frappé fort. Dans une banderole déployée en plein match, le groupe de supporters du virage nord a écrit tout haut ce que beaucoup de fans lyonnais ressentent très clairement à l’intérieur d’eux. La saison 2021-2022 qui s’achève n’a pas été la meilleure de l’histoire de l’OL, elle en a même été la pire de ces 25 dernières années. Pourtant, malgré les déceptions, les crises de couple, l’amour des supporters est et sera toujours là "car dans un club, les joueurs et entraîneurs passent mais les fans restent" pour Nicolas Puydebois.
A l’image de tout un club, les Bad Gones ont fait le choix de tourner la page de cette saison chaotique en tout point et de se projeter sur la prochaine. Car après être tombé, il faut désormais se relever et comme il faut. Pour repartir du bon pied, Jean-Michel Aulas, qui attend encore pour confirmer totalement Peter Bosz, a donné de forts indices sur la politique estivale du club. Avec la prolongation de Maxence Caqueret, l’OL a envoyé un signal : la formation et l’ADN lyonnais seront de nouveau au centre du projet. Une vision qui enchante notre consultant Puydebois, qui n’a cessé de loué l’état d’esprit des jeunes comme Malo Gusto et Castello Lukeba tout au long de la saison.
Néanmoins, l’ancien gardien lyonnais estime que le club ne peut pas seulement s’appuyer sur des joueurs du cru. Il faut également recruter des joueurs non pas avec de la bouteille mais un état d’esprit de guerrier. "Les Juninho, les Caçapa même Coupet qui venait de Saint-Etienne, ils n’avaient pas cet ADN lyonnais. Par contre, ils avaient le respect des clubs, ils étaient compétiteurs, ils n’étaient pas là pour prendre un chèque mais pour gagner des matchs et des titres, a-t-il déclaré dans Tant qu’il y aura des Gones. C’est cette mentalité qu’on veut à l’OL. Les supporters préfèrent des joueurs un peu moins bons mais qui ne trichent pas plutôt que des starlettes qui vont jouer un match sur deux."
Dans sa lettre ouverte, Jean-Michel Aulas ne s’était pas caché et avait clairement pointé du doigt l’attitude de certains joueurs durant la saison. Ceux qui ne rentrent pas dans cette case de la culture de la gagne sont donc priés d’aller voir ailleurs. Si dans le fond, tout semble simple, sur la forme ce sera bien plus compliqué de faire partir des joueurs qui n’en ont pas envie et qui restent sous contrat. Ce sera donc à la direction de prendre le taureau par les cornes et de s’imposer. Mais seulement, qui mène la barque ? Aulas est sur tous les fronts et il est difficile de le lui reprocher mais ne pourrait-il pas déléguer ? Lors de la prolongation de Caqueret, il a été demandé qui parlait foot au sein de l’organigramme lyonnais depuis le départ de Juninho. Bien qu’il soit directeur du football à l’OL, Vincent Ponsot assure que le sportif reste le domaine de Bruno Cheyrou, chef de la cellule de recrutement. Des rôles définis sans vraiment l’être, un point qui doit être changé pour retrouver un état-major conquérant.
"Il faudrait qu’il y ait un maillon entre le politique et le sportif, a détaillé Antoine Osanna, ancien journaliste au Progrès et invité de TKYDG. Un interlocuteur aussi bien pour les joueurs que pour le président parce que ça manque cruellement depuis le début de Juninho."
Ayant quitté son poste prématurément durant l’hiver, le directeur sportif brésilien a certainement ses tords dans la situation actuelle mais avait au moins le mérite de taper du poing sur la table quand il le fallait. Le manque de cohésion dans le groupe et l’absence de culture de la gagne, Juninho les avait pointés du doigt depuis sa prise de fonction à l’été 2019. Trois ans ont passé sans que le Brésilien ou la direction lyonnaise n’arrivent à changer les choses et que toutes ces mauvaises habitudes ne coulent le club à une 7e ou 8e place à l’issue de cette saison.
"A l’époque, il y avait Bernard Lacombe, c’était le seul garant de l’identité lyonnaise. A chaque arrivée, il était là, il était respecté pour ce qu’il représentait, il transmettait les valeurs, a poursuivi Nicolas Puydebois. Il était là et légitime mais il n’a pas été remplacé. Aujourd’hui, il manque cette personne-là avec un fort caractère et qui transmet cet état d’esprit."
Quand l’OL s’appuyait sur des hommes du cru à tous les étages, le club lyonnais est aujourd’hui un peu plus "politisé" comme si l’aspect économique avait pris le dessus sur le sportif. Seulement dans le fameux cycle de trois ans, l’OL est entré dans un cercle vicieux où "ce sont les résultats qui engendrent la sympathie des supporters et qui vont les faire dépenser. Tu dépenses à Disney parce que c’est joyeux, là à l’OL en ce moment, c’est le Disneyland du foot mais tu n’es pas joyeux." Le serpent se mord la queue et personne n’a finalement ce qu’il souhaite le plus : retrouver la grandeur lyonnaise.