Olympique-et-Lyonnais
·26 décembre 2024
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Six. Six, c'est le nombre de rencontres manquées par Corentin Tolisso en 2024, sur les quarante-cinq jouées par l'Olympique lyonnais. En tant que titulaire (trente) ou remplaçant (neuf), il a donc participé à 87% des affiches de son club formateur. Une statistique qu'il fallait voir venir tant il n'était plus que l'ombre de lui-même depuis son retour en 2022.
Déjà mieux au cours de la seconde moitié de la saison 2023-2024, il avait toutefois connu un petit pépin physique à la cuisse, l'écartant pour trois matchs. Mais depuis cette blessure en février, plus rien, et l'ancien footballeur de Bayern Munich peut enfin enchaîner les confrontations.
Forcément, laissé tranquille par son corps, le gamin de Tarare peut faire parler ses immenses qualités footballistiques. "Je suis bien, je me sens bien. Ce qui a changé par rapport aux années précédentes, je suis vraiment prêt physiquement et je le sens, je suis capable de répéter les efforts, confiait-il mi-décembre, après le succès contre Francfort (3-2). J’enchaîne les apparitions et ça fait énormément de bien. Ça me donne confiance. Si je ne suis pas loin de mon meilleur niveau ? Je ne sais pas. La dernière année à l'OL en 2017, je mets quatorze buts, je n'y suis pas encore. J’aurai un meilleur niveau quand j’aurai passé ces quatorze réalisations."
Véritablement étincelant tout au long de la première partie de l'exercice en cours, hormis à Paris (3-1), comme tous ses coéquipiers ou presque, Tolisso est sans conteste sur le podium des meilleurs Rhodaniens sur les premiers mois de compétition. "Il est très performant. Il fait une première partie de saison de très haut niveau. On a retrouvé le joueur qu’il était avant, même si on avait aucun doute sur son potentiel. Ce qui est remarquable, c’est qu’il enchaîne les bonnes prestations semaine après semaine, ce qui est de très bon augure pour l’Olympique lyonnais", se réjouit Philippe Violeau, ancien milieu de terrain de l'OL (1997-2003).
On aurait même aimé en voir encore plus de la part du membre de la génération 1994 (30 ans), mais il était tout de même temps que l'année se termine pour lui et ses partenaires. Le 32e de finale de Coupe de France contre l'Entente Feignies-Aulnoye a en effet semblé de trop (1-2). Pierre Sage l'a d'ailleurs remplacé à la demi-heure de jeu suite à une alerte à la cuisse. Il va ainsi pouvoir se reposer et souffler après avoir disputé 21 des 22 rencontres de sa formation depuis mi-août. Seul Malick Fofana (22 sur 22) fait mieux.
Au quotidien, l'évolution est impressionnante, et ses plus proches amis du vestiaire la salue. "Tous les matins, il fait énormément de gainage, plaisantait récemment Rayan Cherki. Plus sérieusement, je pense qu'il est dans une très belle forme, et j'espère qu'il va rester comme ça jusqu'à la fin de la saison. Quand il a ce niveau, il aide tellement l'équipe qu'on ne peut pratiquement pas se passer de lui." Alexandre Lacazette aussi soulignait l'impact de ce travail invisible. "Corentin a toujours été un grand joueur. Il retrouve son vrai niveau et bosse tous les jours pour ça. Il a eu de grosses blessures et des pertes de confiance, mais son travail fait qu’il est de retour au top", appréciait-il.
Le staff aussi a certainement eu un rôle dans cette renaissance, rien que par la gestion de son temps de jeu, même si Pierre Sage loue avant tout le dévouement de Tolisso. "Dans ce cas de figure, il n’y a que lui qui est responsable de ce qui lui arrive, expliquait l'entraîneur rhodanien. C’est lui qui est 100% de ce qu’il choisit de faire, donc tout le mérite lui revient." Et avec un élément de sa trempe en excellente forme, l'OL en tire forcément du positif, aussi bien dans le contenu que dans les résultats.
"Il a retrouvé ses facultés à la récupération, et ensuite, à mettre dans de bonnes dispositions ses partenaires. Lorsqu’on a un élément aussi rassurant autour de nous, cela permet de mieux s’exprimer, donc il déteint aussi sur ses coéquipiers, il les bonifie, ajoute Philippe Violeau. De plus, il évolue à un poste ultra-important pour la stabilité et l’organisation de l’équipe. L’Olympique lyonnais bénéficie de ses performances aujourd’hui."
Sur le plan statistique, il compile deux buts et quatre passes décisives depuis août. En préparation, il avait aussi inscrit un doublé contre le WSG Tirol (2-3). Autres signes qu'il revient à un niveau proche de celui qu'il avait dans ses meilleures années, ses tentatives lointaines. Capable de faire mouche en dehors de la surface grâce à ses frappes puissantes, il en a tenté plusieurs ces dernières semaines. Buteur de cette manière contre Qarabag (4-1), il a aussi touché le montant à Nice le match suivant par exemple (4-1). Des images très encourageantes pour la suite.
Reste à savoir jusqu'où ira Corentin Tolisso dans cette inattendue mais fort appréciable montée en régime. Pourrait-il retrouver l'équipe de France ? "Il a le niveau, pour moi, il n’y a pas de débat, il pourrait largement y prétendre, affirme Philippe Violeau. En revanche, je ne pense pas que ce soit dans la politique de Didier Deschamps de rappeler comme cela un "ancien"."
Son coach est lui un peu moins catégorique sur ce dernier point. "Je pense qu'il postule. Aujourd'hui, il y a d'autres joueurs qui sont appelés et qui ont fait partie des sélections précédentes, mais si on regarde un petit peu plus loin dans le rétroviseur, il faisait aussi partie de ces effectifs-là. S'il continue, à un moment ou à l'autre, l'opportunité viendra", a-t-il assuré. En attendant, le champion du monde 2018 a apporté toute son expérience et son talent à l'OL, en espérant que 2025 suive le même chemin.