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·3 juin 2025
Nouvelle ère au RC Lens : alignement, cohérence et ambition

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·3 juin 2025
Une nouvelle équipe dirigeante prend les rênes du Racing Club de Lens, rassemblée autour d’une volonté commune : travailler dans la même direction. La conférence de presse de présentation a d’ailleurs rappelé, par bien des aspects, les discours fondateurs prononcés il y a quelques années par le trio Arnaud Pouille, Florent Ghisolfi et Franck Haise. Le cap désormais fixé semble ramener le club à son ADN d’origine.
Avec les départs conjoints de Will Still, Pierre Dréossi et Diego Lopez, figures de proue de la saison 2024-2025, une page s’est tournée. Le président Joseph Oughourlian n’a pas tardé à installer leurs remplaçants. Benjamin Parrot, jusqu’ici directeur général adjoint, prend du galon en accédant à la direction générale du club. Jean-Louis Leca devient directeur sportif, tandis que Pierre Sage arrive pour prendre les commandes de l’équipe première.
Le nouveau DG du club détaille dans un premier temps la manière dont s’est noué le départ de Will Still, annoncé dès la fin du match face à Monaco lors de la dernière journée de championnat. « Au sortir de cette J34, le coach Will Still a annoncé son départ. Comme on n’a pas eu le temps de revenir sur ce départ-là, il convient pour nous de préciser que ce départ a été fait contre une indemnité. Quand on a été tout de suite en mission avec Jean-Louis (Leca), la première a été de gérer cette sortie du staff, et donc le départ de Will Still en Angleterre s’est fait contre une indemnité. C’est un élément important pour respecter le club. Dès lors, notre deuxième mission a été de travailler de manière mécanique, avec des jalons : première semaine, mettre fin à la relation contractuelle, de manière officielle, avec le staff, et deuxième semaine, se lancer dans la recherche d’un nouveau coach. Et naturellement, l’évidence, c’était Pierre Sage. On l’a vu, les rumeurs ont précédé les contacts. »
Jean-Louis Leca poursuit avec la méthode de recrutement du nouveau coach du Racing Club de Lens. Oui, le nom de Pierre Sage a rapidement tourné à droite et à gauche, comme une évidence. Parce que l’ancien homme fort de l’OL remplissait pas mal de cases. « Ça a été très rapide, très fluide, et c’était clair surtout. On avait listé tout un tas de choses de par notre histoire commune à Ben’ (Benjamin Parrot) et moi. Qu’est-ce que c’était, l’entraîneur du Racing Club de Lens ? Et quand on a posé les mots sur ça, il y a quelques noms qui sont sortis, il y a eu des rendez-vous de faits avec plusieurs personnes. Et puis après, quand j’ai fait les premiers calls avec Pierre (Sage), ça a matché direct : quand on a parlé de jeu, quand on a parlé de système, quand on a parlé de connaissances de notre effectif, quand on a parlé de pourquoi il nous avait embêtés tant avec Lyon, même si on avait gagné ce match 3-2 la première fois qu’il était venu à Bollaert… J’avais ce sentiment que c’était l’équipe qui nous avait le plus embêtés. C’était fluide. » Le profil de Pierre Sage a également été validé en amont par le président Oughourlian dès l’issue du « premier processus de sélection et qu’il en est sorti cette position unanime ».
La nouvelle direction a rapidement évoqué « l’évidence Pierre Sage » pour prendre la suite de Will Still. « Je pense que dans le portrait-robot, dans l’ADN, dans le parcours, qui est taillé dans la sueur, dans le travail, dans l’envie, dans la détermination, il y a une analogie qui est tout à fait possible. Mais après, j’ai bien précisé qu’il faut toujours se méfier des évidences. C’est pourquoi on a ressorti sept critères qui étaient beaucoup plus rationnels. Parmi lesquels l’adaptation à un système de jeu avec une prédominance de défenseurs à trois, parce que la valeur d’effectif a été constituée sur ce système-là. Il fallait aussi l’âme formatrice, enfin tout un tas d’éléments sur lesquels Jean-Louis a commencé à parler, et il cochait toutes les cases. C’est bien de rendre rationnelle une évidence qui était plus narrative. »
Pierre Dréossi et Diego Lopez n’ont pas laissé une page blanche en quittant le club après une année de service. La nouvelle direction en place va prendre la main dans les dossiers déjà ouverts ces dernières, voire derniers mois. Jean-Louis Leca l’assure : « On ne part pas de zéro. Malgré ça, il était important pour moi de ne pas commencer avec une prise de fonction et de prendre des joueurs sans qu’un entraîneur les ait validés, vus, étudiés. On a déjà commencé à échanger depuis l’accord qu’on a verbal, et où on s’est tapé dans la main, sur plusieurs joueurs, plusieurs possibilités pour le club. Et ces choses-là arriveront bien sûr très rapidement sur la table, à partir de demain, après-demain, pour pouvoir être le plus pertinent possible et amener de l’expertise qu’a Pierre, de ce qu’a vu Pierre durant l’attention qu’il a prêtée à l’équipe pendant son repos, et ma connaissance du club et de l’équipe, de ce qui s’est passé sur mon vécu de l’année dernière et de l’année d’avant en tant que joueur. » On semble bien, en l’état, s’orienter vers l’une idée d’une équipe basée sur un schéma à 3 défenseurs. Benjamin Parrot a expliqué que l’un des critères importants dans le choix du coach résidait dans la capacité du technicien nommé à pouvoir travailler avec un effectif qui est actuellement construit sur cette base. Si Pierre Sage a beaucoup joué avec 4 défenseurs à Lyon, il a aussi usé de ce type de systèmes. Interrogé sur cette probabilité de voir Lens rester à 3 derrière, le technicien a confirmé :« Si la conjoncture de l’effectif le permet, oui », a-t-il déclaré.
Jamal Alioui accompagne Pierre Sage au Racing Club de Lens. Les dirigeants ont confirmé que Cédric Berthelin, l’entraîneur des gardiens, va bien rester en poste. Eric Sikora, jusque-là responsable de la post-formation, voit ses fonctions évoluer. « Ça avait été déjà prévu avec l’autre staff, Eric Sikora sera entraîneur adjoint de l’équipe première, plus ciblé sur le développement de nos jeunes, commente Jean-Louis Leca. Parce qu’on s’est aperçus que l’année dernière, on avait un manque sur ces gamins-là, quand ils arrivaient à l’échelon professionnel, où des fois on avait des manques, il faut vraiment dire la vérité, sur ces gamins-là, où on n’était pas trop centrés sur eux. Maintenant, ça va encore bouger. Vous savez que Benoît Delaval (responsable performance), on va rechercher quelqu’un, c’est en très bonne voie aussi. Et puis, éventuellement, après, on est ouvert à tout, et on va se poser avec Pierre pour vraiment bien penser, parce que je sais très bien que dans ce club, quand les choses sont très alignées, et qu’un staff est uni et fort avec sa direction, ça peut vraiment faire des étincelles. »
Le nom de l’ancien adjoint de Franck Haise au RC Lens a été cité ces derniers jours, mais pour l’heure, Yannick Cahuzac est engagé avec le FC Lorient, promu en Ligue 1 la saison prochaine. « Le staff tel qu’il a été composé et défini avec le coach comporte un adjoint, Jamal Alioui, donc qui est l’adjoint numéro 1, et un adjoint numéro 2 qui est un adjoint club, détaille Benjamin Parrot. Ça, c’était dans le cahier des charges du club. C’est-à-dire que nous, on souhaite un adjoint club qui connaisse l’effectif, qui connaisse le club. Après, oui, le portrait-robot, quand on parle de Yannick Cahuzac qui vient de faire une saison de premier plan avec le FC Lorient, forcément il coche ces cases-là, mais c’est justement parce qu’il vient de faire de belles choses au FC Lorient et qu’on respecte son engagement contractuel qu’on n’a rien de plus à dire à ce stade. Il est sous contrat. Mais voilà, le portrait-robot de cet adjoint numéro 2 est fixé. Quelqu’un qui est un adjoint club, c’est important pour le club d’avoir des hommes qui restent. On a vu, je pense qu’on est un club qui a connu, sans précédent, des mouvements dans ses staffs, et on a besoin d’une stabilité aujourd’hui, et on a besoin d’adosser des profils qui soient fidèles au coach mais qui soient aussi liés étroitement à la structure. »
La réserve descend, les U19 descendent, pourtant, le club n’avait jamais autant prêté ses jeunes joueurs dans des structures professionnelles. « On ne peut pas juger une formation que sur une descente, malgré le fait qu’aujourd’hui, c’est la moindre des choses qu’on demande à notre formation, reprend Jean-Louis Leca. C’est un peu contradictoire. Mais il n’y a jamais eu autant de jeunes qui ont joué avec l’équipe première et qui se sont montrés dans d’autres clubs. Je pense à Yannick Pandor (USBCO), à Ismaëlo Ganiou (Annecy), à Anthony Bermont (Annecy). Je pense au petit Kembo Diliwidi qui a fait la montée sur les six mois avec Le Mans. Malgré tout ça, on est défaillants parce qu’on est descendus. On sait qu’il y a des choses à améliorer, et on doit les améliorer, et on va les améliorer. Mais après, il n’y a pas tout non plus qui est à jeter sur la formation. On ne s’arrête pas qu’au simple résultat de “je finis troisième, c’est une super saison”, “je finis dixième, c’est nul”, et “je descends, c’est catastrophique”. »
Mais pour l’heure, la priorité ne se trouve pas là. Le directeur sportif a indiqué que rien n’est défini sur la composition des staffs de chaque équipe jeune.
« Si des changements ont été opérés, c’est que, manifestement, le souhait présidentiel s’est confronté à une analyse de la situation », explique Benjamin Parrot. « Moi, le seul point fondamental, c’est qu’on crée une ligne. On est alignés. Jean-Louis, on se connaît parfaitement. J’ai eu la possibilité d’être son partenaire de bus, d’avion, donc on a eu des débats philosophiques. J’ai même eu l’occasion de le voir post-carrière, pendant sa formation, car Jean-Louis s’est structuré. C’étaient des échanges toujours très forts. Aujourd’hui, c’est simple : ma mission, c’est d’avoir une vue générale. La direction sportive, c’est Jean-Louis. Et le coach, c’est lui qui entraîne. Ça peut sembler évident, mais cette ligne-là est fondamentale pour performer. Il faut respecter nos expertises respectives et vouloir avancer dans une ligne unie, sincère. C’est ce qui nous anime et nous donne beaucoup de confiance et d’espoir pour la suite. »
Jean-Louis Leca embraye et clarifie : « J’ai lu pas mal de gros titres du type “le patron du sportif”. Moi, je ne suis le patron de rien du tout. Je suis le patron du padel, à Arras, oui, là il n’y a pas de problème, c’est chez moi. Je suis quelqu’un qui partage, qui discute, qui adore débattre. Et quand j’ai autour de moi des gens réfléchis, calmes, posés… Parce que oui, j’ai parfois des dérives, je pars un peu dans tous les sens, ça va vite dans ma tête, j’ai ce côté encore un peu hyperactif, comme quand j’étais gamin dans une cour d’école. J’adore être entouré, échanger, débattre, avancer, chercher comment on peut être toujours meilleurs. Chercher comment faire avancer ce club, comment le faire grandir. Je suis animé par ça depuis sept ans. Et aujourd’hui, c’est encore quelque chose de nouveau. Ce sera difficile, oui, mais je suis porté par cette énergie. Les nuits sont un peu plus courtes, c’est vrai, mais j’ai envie de démarrer cette aventure avec les deux personnes à ma droite. »
Depuis le départ de Benoît Delaval, désormais à Nice auprès de Franck Haise, le RC Lens cherche son nouveau responsable de la performance. « Les recherches sont bien avancées, confirme Leca. Bien évidemment, le coach a son mot à dire. Ce sera quelqu’un qui travaillera pour tout le club, en instaurant une méthodologie globale, mais qui sera en lien 90 % du temps avec le coach.
Dans ma vision des choses, pour que ce soit clair : j’apporte des idées à tout le monde — à mon directeur général, à mon entraîneur, à mon staff. Je défends mes idées. Et si quelque chose ne passe pas, on ne forcera pas. On avance ensemble. Mon entraîneur est posé, réfléchi. S’il y a un désaccord, c’est qu’il y a un argument, et on en tient compte. Le but n’est pas d’imposer, de montrer les muscles. Le but, c’est d’avancer ensemble — et de passer en force sur les adversaires, pas entre nous. »
Depuis son retour en Ligue 1, le RC Lens s’est toujours hissé dans le Top 8. « Si on fait la même chose cette saison, pour moi ce sera une réussite, ajoute Leca. On ne s’est même pas fixé d’objectif. Les premières années, je me rappelle, on parlait de maintien. Et à la fin, contre Monaco, si Seko Fofana ne tape pas le poteau, on finit européen. Une saison se construit, avec du positif et du négatif. Ce que je veux aujourd’hui, c’est qu’on soit tous alignés, qu’on avance. Et si on est dans un état d’esprit positif, de travail, comme on l’a toujours été, et dans l’alignement dont parlait Benjamin, je ne vois pas comment ça pourrait mal tourner. »
Benjamin Parrot poursuit : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on a toujours été dans le Top 8, comme l’ont dit le coach et Jean-Louis. Il y a des traces visibles, beaucoup de personnes sont toujours là, donc le mouvement continue. Ce club est porté par un capital humain puissant, une force de caractère incarnée — on le voit avec Jean-Louis, mais pas seulement. Ça nous pousse à être positifs. Et ce n’est pas une posture de communication. On croit en ce qu’on fait. On croit en cette réussite, celle du passé, et celle à venir. »
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