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·12 janvier 2024

National : après 16 journées, où en est-on ?

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Alors que la France a les yeux rivés sur le PSG éternel leader, les exploits Français en coupe d’Europe et les défaillances Lyonnaises, un championnat passionnant dans l’ombre du football professionnel bat son plein : le National. Point sur la troisième division du football Français à quelques heures de la reprise du championnat.

Red Star : l’étoile filante

Quelques mois après avoir manqué la montée en Ligue 2 pour deux points, le Red Star semble sur une autre planète : les hommes d’Habib Beye n’ont été défaits que deux fois cette saison, par le GOAL FC et Dijon, sont la co-meilleure attaque du championnat avec Sochaux (29 buts) et l’une des meilleures défenses. L’étoile rouge est notamment portée par son expérimenté gardien Quentin Beunardeau, des attaquants efficaces comme Achille Anani et Hacene Benali et surtout par son capitaine, l’inépuisable Cheikh Ndoye.

Avec 9 points d’avance sur son dauphin et un titre de champion d’automne déjà acquis à une journée de la fin, difficile de voir comment le Red Star pourrait manquer le train du retour dans l’antichambre de l’élite du football Français, d’autant plus qu’il n’aura pas la Coupe de France pour lui mettre des bâtons dans les roues, suite à une élimination au 7e tour par Châteauroux. En plus d’être performants, les Audoniens sont disciplinés, étant une des équipes qui ont écopé du moins de cartons depuis le début de la saison. Reléguée en 2019, l’Étoile Rouge file vers la Ligue 2.


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Une course à la montée palpitante

Loin derrière le Red Star, de nombreuses équipes se battent pour la montée. On peut citer Niort, lanterne rouge de la dernière édition de Ligue 2, qui, malgré une gestion douteuse et une dette sur le loyer du stade (qui a fini par être réglée), a pu repartir en N1 et se ressaisir avec brio étant aujourd’hui dauphin du Red Star avec l’une des meilleures attaques de D3 (27 buts), et ce malgré deux revers récents contre des concurrents directs à la montée (Rouen et Martigues). Les Chamois ne sont plus descendus du podium depuis la 5e journée.

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On peut également citer Villefranche, habitué à jouer les premiers rôles (deux barrages perdus ces trois dernières saisons). Les Caladois, actuellement 11e, ont récemment été sanctionnés de trois matchs à rejouer (contre Avranches, Le Mans et Villefranche), pour avoir fait jouer un joueur non-qualifié, mais restent de sérieux concurrents à la montée, d’autant plus qu’ils peuvent récupérer les sept points acquis lors de ces matchs.

Avec un budget de promu (4 M€ selon Sportune), le petit FCVB pourrait bien jouer les trouble-fêtes parmi les gros clubs de D3, mais aussi jouer le maintien, l’affaire Benaïssa n’étant pas terminée, exposant potentiellement Villefranche à d’autres sanctions (matchs perdus, points de pénalité…). De plus, la révélation de la saison Claudy M’Buyi (6 buts) est pistée par plusieurs clubs professionnels, en France et à l’étranger (selon nos confrères de Foot Mercato) et pourrait bien aller voir ailleurs.

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Comment ne pas citer le FC Sochaux Montbéliard, au bord de la disparition il y a quelques mois, qui a fini par gagner le droit d’évoluer en National grâce au rachat par le projet FCSM2028 dirigé par l’historique président du club Jean-Claude Plessis et Pierre Wantiez ? Le plus gros budget (15 M€) et sans doute le plus gros club du National est désormais libéré des casseroles laissées par l’ancienne direction et est porté par un des meilleurs effectifs du championnat (2e plus valeureux selon Transfermarkt).

Mélangez dans une équipe un jeune capitaineformé au club, Malcolm Viltard, des joueurs expérimentés comme Thomas Fontaine, Julien Dacosta ou Roli Pereira de Sa, et des joueurs du cru Franc-Comtois revenus ou restés par amour du maillot tels que Kevin Hoggas, Sidy Diagne ou Nolan Galves, vous obtiendrez la recette parfaite pour redorer le blason d’un grand club déchu, sali par son ancienne direction. 4e à deux points de Niort, Sochaux pourrait bien revenir en Ligue 2 plus tôt que prévu.

Il y en aurait d’autres à citer comme Martigues qui a manqué la montée d’un cheveu la saison dernière, le promu surprise Rouen et son public de feu, Dijon qui a l’équipe la plus chère du championnat, ou encore Le Mans et Versailles. Le National est un véritable marathon.

Nancy et Nîmes : monuments en péril

Mal gérés depuis plusieurs années par leurs propriétaires, respectivement New City Capital et Rani Assaf, l’AS Nancy Lorraine et le Nîmes Olympique sont aujourd’hui au bord du gouffre. Les premiers ont été à deux doigts de la rétrogradation. D’abord relégués sur le terrain en National 2, les chardons ont ensuite été rétrogradés en National 3, le cinquième échelon du football Français, alors qu’ils étaient en Ligue 1 en 2017. Les Nancéiens ont finalement vu leur rétrogradation administrative annulée avant d’être même repéchés en National suite à l’exclusion des championnats nationaux du CS Sedan Ardennes.

Mais l’ASNL n’est pas tirée d’affaire, leurs masse salariale et indemnités de mutations étant encadrées par la DNCG et les résultats en National n’étant pas au rendez-vous. Nancy est actuellement 10e devant plusieurs équipes ayant des matchs en retard (Villefranche, Avranches, GOAL), une position pas favorable dans un championnat où les six derniers sont relégués en N2. Néanmoins, les Nancéiens semblent se ressaisir et restent sur trois victoires de rang avant la trêve, poussés par un des meilleurs publics de National (8500 spectateurs par match à domicile).

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La situation Nîmoise est en revanche bien plus délicate. Relégués de Ligue 1 en 2021, les crocos ont d’abord fait une saison moyenne dans l’antichambre de l’élite, terminant 9e sans se montrer très dangereux pour les leaders du championnat, avant de vivre une saison cauchemardesque, marquée par la destruction de l’ancien Stade des Costières (qui devrait être reconstruit d’ici l’année prochaine) et surtout par une relégation en National, une première depuis la saison 2011-2012.

La gestion du club par Rani Assaf est probablement l’une des pires du football professionnel en France. Le Franco-Libanais laisse le club à l’abandon, n’injecte plus d’argent au point que les joueurs n’aient pas d’eau chaude et de chauffage dans les vestiaires, aient eu à dormir dans leurs voitures lors du déplacement à Avranches et n’aient même pas de médecin, mettant certains joueurs dans le flou quant à leur condition physique.

L’oncle Picsou du Gard fait des économies au centime près, se plaignant même de payer 15 euros d’essence, et a annoncé ne plus vouloir investir dans le club. Le NO n’a plus que 18 mois de trésorerie et est, sauf rachat, condamné au dépôt de bilan. Le rapport entre le club et les supporters est également rompu, les Gladiators ayant été interdits de stade durant plusieurs années. Les ultras Nîmois ont également déjà été interdits de rentrer leur matériel de supporter dans le stade.

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Et sportivement ? À l’image de la situation économique, délétère. Les Nîmois sont 15e de National et restent sur cinq défaites de suite en N1. Parmi les défaites marquantes on peut citer celles à domicile contre deux promus, GOAL et Épinal, ainsi qu’un 6-0 (!) subit sur la pelouse de Versailles. Le Nîmes Olympique a l’une des pires attaques ainsi qu’une des pires défenses du championnat (-10 de différence de but). Les crocos semblent plus que jamais condamnés à une chute libre dans la hiérarchie du football Français.

Quel avenir pour le championnat ?

Si le championnat est toujours aussi passionnant et attire de plus en plus, entre les gros clubs descendant dans ce championnat, les matchs diffusés sur Canal+ et DAZN et l’affluence dans les stades qui explose ces dernières années (2900 spectateurs par match cette saison contre 1400 en 2016-2017) l’avenir n’est pas forcément radieux pour l’antichambre du football professionnel. Les présidents du National font le forcing pour obtenir la création d’une Ligue 3 professionnelle, ce qui ne serait pas absurde, la moitié des clubs étant pros et les joueurs, même de clubs amateurs, pouvant tous vivre du football.

Seulement, la FFF ne semble pas soutenir la démarche. Nicolas Leroux, président de l’US Avranches : ‘’Il y a une vraie demande de création de cette L3 pro et je serai du côté de ceux qui la défendront. Même si les premiers retours émanant de la présidence de la FFF sont plutôt négatifs.’’, de plus, les clubs, ayant des infrastructures et des joueurs de plus en plus onéreux, ont besoin de plus de soutien des instances.

Mais paradoxalement, les aides de la FFF ont même diminué, passant de 280 000 à 180 000 euros, et ce sans concertation avec les clubs. Philippe Diallo s’est montré clair quant à la création de ce championnat : ‘’Aujourd’hui, [la Ligue 3 professionnelle] n’est pas d’actualité, parce que les conditions ne sont pas réunies pour la créer’’.  À en croire le journaliste Romain Molina, plus de la moitié des clubs de National sont dans le rouge financièrement. L’avenir de la troisième division est donc plus qu’incertain.

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