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·1 octobre 2019
Muslera et Galatasaray, la noblesse du gardien

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·1 octobre 2019
Ce soir, au TT Arena, Galatasaray reçoit le PSG pour la deuxième journée de Ligue des Champions. Les Parisiens seront favoris et promettent une soirée difficile à Fernando Muslera. Mais l’Uruguayen est l’héritier de grands noms pour faire face à tout et tous.
Galatasaray aura fort à faire contre le PSG et ce n’est pas un leurre de le dire. En effet, face à une des meilleures équipes d’Europe, Younès Belhanda et les siens devront élever leur niveau de jeu. Pour cela, ils pourront compter sur le gardien du temple, Fernando Muslera. Le gardien uruguayen perpétuant une certaine tradition du poste dans le club d’Istanbul.
Fernando Muslera, en Turquie, est devenu au fil des années, un exemple chez les gardiens. Un symbole de la longévité et un vrai leader dans un équipe pas réputée pour sa défense. Ce faisant, un palmarès non négligeable chez les « Rouges et Jaunes » à faire pâlir d’envie plus d’un.
Mais surtout, le titre honorifique de joueur étranger ayant porté le plus de fois la liquette du club. Tant est si bien que même chez le rival honni, Fenerbahçe, l’homme ne laisse pas indifférent. Pour preuve, entre l’ancien gardien du Fener, le néo-retraité Volkan Demirel, pas connu pour être un amoureux de Galatasaray et lui, toujours ce respect ancré.
Muslera inspire le respect donc et il perpétue cette capacité d’adaptation et cette réussite hors du commun des gardiens non-turcs. En effet, avant « Nando » Muslera, Galatasaray a eu d’autres gardiens tout aussi connus et talentueux. Des hommes qui, en Turquie et/ou en Europe auront porté haut le drapeau du club et dont il est le dernier avatar sur la scène nationale.
« Je te remercie vraiment pour ces 8 années durant lesquelles nous aurons lutté l’un contre l’autre. Je te souhaite tout le bonheur pour la suite de ta carrière » Fernando Muslera souhaite tout le bonheur du monde à son meilleur adversaire, l’ancien gardien de Fenerbahçe, Volkan Demirel, désormais retraité (Internet Haber)
Aussi loin que l’on puisse aller, si l’on demande à tout supporter de Galatasaray quel gardien a eu le plus d’aura, un nom revient. Après Turgay Şeren, décédé en juillet 2016, ancien gardien et capitaine de la sélection et connu comme la légendaire « Panthère de Berlin » (surnom de Şeren en raison d’un match d’anthologie de la Turquie face à l’Allemagne de l’Ouest en 1951, NDLR), ce serait celui d’un Yougoslave devenu depuis lors Monténégrin.
Zoran Simović, pur produit de l’école yougoslave à son poste, aura marqué toute une génération. Coéquipier et grand facilitateur de l’arrivée d’une autre légende « Made in Yougoslavia » en la personne du milieu Cevat Prekazi. Simović fera parti de l’équipe de Galatasaray demi-finaliste de la la Ligue des Champions en 1989 après avoir sorti l’AS Monaco en quart de finale (0-1/1-1, NDLR). Un homme calme et qui a su maîtriser son poste, son club et s’adapter à la Turquie.
Tant est si bien que le bonhomme avait rapidement appris le turc et pouvait communiquer aussi bien avec la presse que ses coéquipiers. Homme de base de l’entraîneur de l’époque, l’allemand Jupp Derwal. Encore aujourd’hui, il est toujours autant respecté par les supporteurs des « Lions ».
Dès lors, après le départ de « Simo » (son surnom au club, NDLR), Galatasaray aura connu davantage de problèmes à ce poste sensible. Qu’ils soient turcs, tels que Hayrettin Demirbaş (qui sera licencié plus tard pour avoir insulter son entraîneur, l’allemand Reinhart Saftig, NDLR), ou étrangers, (l’Américain Brad Friedel ou le Lituanien Gintaras Staučė, NDLR) tous se casseront les dents à ce poste.
Jusqu’à la finale de Coupe du monde 1998 en France. À l’époque gardien de la Seleção, Taffarel est dans le creux de la vague. Titulaire en sélection nationale mais plus en difficultés au niveau de son club, le bon Claudio ne rassure pas les foules. Dès lors, son arrivée dans l’équipe de Fatih Terim sera davantage regardé comme celle d’un finaliste de Coupe du monde que d’un gardien compétent. Pourtant, en football, comme en amour, une rencontre peut faire changer de vie.
Ce bouleversement aura donc lieu à Galatasaray, et le fait de voir « Taffi », 32 ans à l’époque, venir sur la pointe des pieds sera une aubaine pour les deux parties. Une rencontre qui sera auréolée de succès, de victoires et d’une puissance nationale et continentale sans précédent en Turquie.
En point d’orgue, une Coupe de l’UEFA en 2000 face à l’Arsenal d’Arsène Wenger viendront parachever ce succès. Un trophée remporté aux tirs aux buts (0-0, 4-1 TAB) par Galatasaray qui sera une première Coupe d’Europe pour la Turquie au niveau des clubs au football. Cette finale ayant grandement contribué à mettre en place la légende de Taffarel.
L’attaquant d’Arsenal, Thierry Henry ne dira pas le contraire puisque le Français verra le Brésilien faire un arrêt digne de Gordon Banks face à Pelé lors la Coupe du monde 1970. Un exutoire finalement pour le gardien Auriverde puisqu’il prendra sa revanche symbolique sur le Français Henry qui l’avait privé de Coupe du monde, deux ans auparavant.
Galatasaray aime les gardiens étrangers mais davantage les gardiens sud-américains. Outre Muslera aujourd’hui et Taffarel hier, un autre Sud-Américain aura laissé une trace indélébile au club. Bien connu par les suiveurs de la Ligue 1 puisque cet ancien messin n’est autre que le Colombien Faryd Mondragon.
Durant six années, Mondragon participera lui aussi à une moisson de trophées en Turquie. En compagnie d’un autre ancien messin notamment, le jeune Franck Ribéry, Mondragon restera lui aussi en mémoire. Face à Fenerbahçe en Coupe du Turquie en 2005, la victoire 5-1 sera un des matchs les plus mémorable des « Lions ».
Doté d’un solide sens du placement, capable d’effectuer de nombreux arrêts durant une rencontre, son style ne pouvait que plaire aux supporteurs. Gardien durant une période de troubles et de d’arrivées de nombreux joueurs, la stabilité faisait défaut à Galatasaray. Mais là encore, son charisme fera de Mondragon, un des joueurs les plus aimés par le public des « Sarı- Kırmızı ».
Effectivement, jouer le PSG de Thomas Tuchel n’est pas aisé, loin de là. Face à Kylian Mbappé et les siens, aucune erreur ne pardonnera. En attaque, Falcao devra se rappeler au bon souvenir du club de la Capitale. Quand, derrière, Muslera devra assurer et rassurer son équipe en tant que capitaine du club. Lui qui est l’écume de la vague qui submergera (ou pas) le PSG.
Difficile mais pas impossible entre la verve de Terim qui retrouvera le banc de touche pour l’occasion (il est suspendu en championnat, NDLR). Le sens du but du Colombien Falcao et l’expérience et le talent de Muslera. Un combiné entre le précurseur Simović pour sa longévité, sa joie de vivre à la Taffarel et les arrêts de Mondragon. Les Parisiens feraient donc bien de se méfier car sous la glace apparente couve le feu. Gageons qu’Edinson Cavani justement saura avertir ses coéquipiers de s’en méfier. Mousse est là et bien là.