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·1 octobre 2022

MHSC 0-0 FCGB : frustration maximale à Grammont

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Au sortir d’une défaite honorable face à l’Olympique Lyonnais (1-3), les joueuses de Yannick Chandioux se devaient de confirmer les attentes générées par cette prestation encourageante en retrouvant rapidement le chemin de la victoire. Enchaînant une deuxième rencontre à domicile d’affilée, cette fois face à Bordeaux, nos féminines ont malheureusement butté sur un adversaire tenace, qui a su les tenir en échec…

Débarquant dans l’Hérault au milieu d’un début de saison en dents de scie (1 victoire, 1 nul, 1 défaite), les Bordelaises abordent néanmoins cette affiche avec beaucoup d’application. Patrice Lair, très loquace sur son banc, dirige d’une main de fer une formation girondine bien en place, qui gêne très vite les sorties de balle adverses. La pression est dans le camp pailladin et ça se ressent. Avec des attentes importantes autour des coéquipières de Marion Torrent, il est difficile pour le MHSC de se découvrir. Aussi, les 20 premières minutes restent fermées, avec une petite frappe au-dessus du cadre pour Amanda Gutierres dès l’entame côté visiteuses (3′) et une tentative de Faustine Robert captée par Chavas côté montpelliérain comme seules petites alertes (12′).


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À l’approche de la demi-heure de jeu, nos féminines retrouvent un peu de verve et le trio de l’arrière-garde Lakrar-Gevitz-Deslandes se met à récupérer des ballons de plus en plus haut. En parallèle, Yannick Chandioux choisi d’intervertir Škorvánková et Robert, replaçant la première devant en soutien de Mondésir, et la seconde au poste de piston droit qu’elle occupe à l’accoutumée. Un choix qui semble être payant, alors que le collectif montpelliérain s’en remet plusieurs fois à la Sétoise, et à ses dribbles, mais ses centres ne trouvent pas preneuse. Les Bordelaises, de leur côté, s’offrent une occasion intéressante sur un centre dangereux que la jeune Fiona Liaigre manque de reprendre devant la cage (34′).

Le jeu devient ensuite assez haché, les deux équipes mettant un impact physique certain dans chaque intervention. Reste qu’à la mi-temps, les adversaires du soir se séparent sur un score de parité. Bousculées, les Montpelliéraines ont clairement du mal à se trouver entre les lignes, les Bordelaises parvenant également à parfaitement museler Nérilia Mondésir, principal atout offensif à la disposition de Yannick Chandioux.

Un constat qui se prolongera au fil d’une seconde période tout aussi crispante. À l’inverse des matchs face à Dijon et Reims (voir même, par moments, contre l’OL), les Héraultaises ne se montrent pas en mesure d’instiller le rythme soutenu qui pourrait leur permettre de faire parler leurs armes devant. Ce sont même leurs opposantes qui s’offrent deux occasions coup sur coup : une frappe de Maëlle Garbino repoussée en corner par Lisa Schmitz (50′), puis une petite tête de Gutierres sur l’action suivante (51′).

Il faut attendre l’heure de jeu pour voir le MHSC relever la tête. Robert, encore, tente d’abord sa chance à l’extérieur de la surface (60′). Puis elle obtient une opportunité sur coup-franc direct, à nouveau sans succès (73′). Le jeu par les côtés commence à gagner en dangerosité, et à la retombée d’un nouveau centre venu de la droite, Esther Mbakem-Niaro, tout juste rentrée, se télescope avec la gardienne Mylène Chavas, sans gravité (76′).

Le temps fort pailladin atteindra son paroxysme dans les minutes suivantes. Maëlle Lakrar loupe d’abord sa tête sur un coup-franc d’Océane Deslandes (81′). Puis c’est la meilleure action du match pour nos joueuses : Mondésir déborde sur la gauche, centre à ras de terre, Mbakem laisse filer le ballon entre ses jambes, Robert le reprend au second poteau, mais voit son tir s’écraser lourdement sur la barre transversale (82′). À peine quelques instants après, Robert tente un nouveau centre, que Mbakem, trop en avance, repousse de la tête dans la mauvaise direction (83′).

Le MHSC semble avoir laissé passer sa chance. Bien qu’en souffrance physiquement, les Bordelaises tiennent, et s’offrent même la dernière occasion dangereuse du match : une frappe enroulée de l’entrante Melissa Gomes, qui surprend Schmitz, contrainte de l’arrêter d’une main puis de la tête dans un ballet quelque peu aléatoire (91′).

Le score en restera là et Montpellier, sonné, perd ainsi deux points dans la course au podium.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar, Gevitz, Deslandes – Bilbault – Škorvánková (Mbakem-Niaro, 67′), Torrent, Boureille, Belloumou (Alexander, 82′) – Robert, Mondésir.

LES DEUX POINTS À RETENIR

1) Faustine Robert, seul détonateur

Fraîchement rappelée en équipe de France A par la sélectionneuse Corinne Diacre (en compagnie de Torrent et Bilbault), Faustine Robert avait visiblement à cœur d’offrir une performance digne de l’occasion, elle qui a dû attendre 4 ans pour retrouver le maillot bleu. D’abord positionnée aux côtés de Mondésir, elle a rapidement été réinstallée sur son aile droite, sur laquelle elle a vite fait office de principal catalyseur du jeu offensif montpelliérain. Impliquée sur la plupart des actions dangereuses, la cruauté du jeu veut que ce soit également elle qui aura loupé la balle de match, avec sa frappe sur la barre en fin de rencontre. Malgré tout, on ne peut pas en vouloir à la Sétoise, qui s’est dépouillée, multipliant les dribbles et les centres pour faire vivre le ballon.

En pointe, Mondésir a en revanche eu beaucoup de mal à exister, souffrant face à une garde très rapprochée de la part des Bordelaises. À l’inverse des trois première rencontres, il fut difficile pour elle de prendre de vitesse une défense très compacte et ses quelques tentatives de frappes furent aussi précipitées qu’inoffensives. Après un début de saison canon, l’Haïtienne se cogne pour la première fois de l’année à un mur, et devra vite rebondir face à Guingamp pour le bien du collectif pailladin.

La torpeur fut malheureusement trop générale sur le plan de la construction offensive. Torrent et Boureille ont peiné à se rendre disponibles au trio défensif Lakrar-Gevitz-Deslandes, lesquelles perdirent elles aussi beaucoup de temps avec certaines transmissions poussives. Et si les Bordelaises ont parfois offert des ballons cadeaux à des Montpelliéraines toujours vaillantes dans les duels, ces opportunités furent souvent bien mal exploitées. Ce fut, enfin, un nouveau match compliqué pour Dominika Škorvánková, qui depuis la reprise peine à se démarquer techniquement et manque de vitesse. Utilisée autant en pointe que sur un côté, on a que trop peu vu la Slovaque. Avec l’intégration progressive de Tinaya Alexander et le retour espéré de Léa Khelifi, il est fort possible que l’ancienne du Bayern Munich finisse bientôt par retrouver le banc.

2) Un statut difficile à assumer

À la suite d’une intersaison marquée par une cascade de départs, engendrant ainsi un effectif extrêmement rajeuni, les objectifs sportifs ont été logiquement revu à la baisse du côté de Bordeaux. Ce faisant, les joueuses de Patrice Lair se payent le luxe d’aborder des rencontres comme celles-ci avec moins de pression qu’à l’accoutumée. Bien que le FCGB demeure une formation de haut de tableau, avec un bon mix entre jeunes pousses et vétéranes de D1, c’était clairement le MHSC qui avait des points à perdre dans le duel l’opposant au club aquitain.

Et force est de constater que les Montpelliéraines ont encore du mal à négocier ces rencontres couperet. Sur la réserve offensivement, nos joueuses auront mis trop de temps à emballer un match où le poids de l’enjeu s’est toujours fait sentir. Déjà, la saison dernière, les Languedociennes avaient laissé filer beaucoup trop de points face à leurs concurrentes directes, que ce soit Bordeaux (1 victoire, 1 défaite), Fleury (2 défaites) ou le Paris FC (1 nul, 1 défaite). Cette année, il sera impératif pour elles d’aborder ces rendez-vous avec un état d’esprit plus conquérant, quitte à offrir des espaces en plus à l’adversaire. La réception du PFC, dans un mois, sera l’occasion d’opérer cette bascule tant attendue. Mais la marge d’erreur s’est déjà passablement réduite ce vendredi soir.

Yannick Chandioux l’avait annoncé au cours de multiples interventions médiatiques dans la semaine : pour que le début de saison du MHSC soit considéré comme réussi, il fallait impérativement prendre les 3 points à Grammont face aux Girondines. C’est donc raté et il sera nécessaire de vite reprendre confiance dans deux semaines à Guingamp (samedi 15 octobre, 14h30). Un déplacement abordable sur le papier, mais où les Pailladines restent sur deux défaites consécutives, l’une comme l’autre assez douloureuses (4-1 en 2020/21, 2-1 en 2021/22). L’occasion de conjurer le signe indien et de repartir de l’avant, dans une saison où rien n’est encore perdu.

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