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·27 janvier 2023

Mercato : une jeunesse qui n'a plus le temps d'éclore à l'OL

Image de l'article :Mercato : une jeunesse qui n'a plus le temps d'éclore à l'OL

Entre Malo Gusto pisté par Chelsea, Cherki observé par le PSG, la formation à la lyonnaise a encore de beaux jours devant elle. Seulement, ces dossiers hivernaux mettent en lumière des stratégies de plus en plus précoces.

Malo Gusto à deux pas de Chelsea, Rayan Cherki dans le viseur du PSG. Dans ce mercato hivernal, les gros titres de l’OL ne sont pas forcément sur les joueurs espérés. Karl Toko-Ekambi a bien rejoint Rennes pour un prêt de six mois. Mais la plupart des indésirables d’un jour sont toujours là et le 31 janvier approche à grand pas. Face à cette situation qui traine en longueur et surtout avec des prêts comme unique solution, la possible vente de Malo Gusto pourrait être une vraie bouffée d’oxygène dans les finances lyonnaises. Quand des efforts devaient être faits pour renforcer l’effectif, l’OL pourrait se retrouver finalement affaibli sportivement mais surtout institutionnellement.

On en a déjà parlé ces derniers jours mais en voyant partir Malo Gusto, c’est aussi une partie du projet mis en avant par Jean-Michel Aulas et sa direction qui en prendrait un coup. Le président a assuré que le latéral restera au moins jusqu’en juin mais le mercato nous a appris à faire fi de ce genre de promesses. Si ce n’est pas pour cet hiver, le sujet reviendra forcément cet été à un an de la fin de son contrat. Le club voulait revenir à certains fondamentaux et notamment la formation lyonnaise. Les prolongations de Maxence Caqueret et Rayan Cherki et les retours de Lacazette et Tolisso sont d’ailleurs allés en ce sens et salués. L’arrivée de John Textor plutôt sensible sur la question de la formation était d’ailleurs vu aussi comme un point positif dans ce projet. Seulement ce dernier risque de prendre du plomb dans l’aile d’ici une semaine.


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Des départs de plus en plus précoces

Entre les réalités sportives et économiques, l’OL marche sur des oeufs au moment de faire des choix. Ils pourraient être contestables et contestés pour les supporters lyonnais qui se voyaient revivre une épopée 2017 avec les Castello Lukeba, dont les rumeurs de transferts sont encore étrangement calmes, Malo Gusto, Rayan Cherki chaperonnés par les anciens que sont Lopes, Lacazette et Tolisso. Seulement, cette réalité n’en est plus une à l’OL depuis déjà quelques temps et les moeurs ont également bien changé. L’heure n’est pas à remettre en cause le choix de Gusto qui a rapidement compris que sa situation contractuelle allait en faire un candidat sérieux à un départ l’été prochain, d’autant plus si l’absence d’Europe est une nouvelle fois au rendez-vous.

Seulement entre la volonté d’un club et l’envie d’un joueur, difficile de pouvoir revivre ce qui a été vécu au milieu des années 2010. Quand Lacazette, Tolisso, Umtiti et Fekir ont quitté leur club formateur, ils avaient finalement fait le tour du propriétaire malgré l’absence de titres pour les trois derniers. Plus d’une centaine de matchs, des rendez-vous européens mais aussi internationaux leur avaient permis d’être prêts pour le grand saut vers 23-25 ans. Aujourd’hui, tout est différent. "La génération Lacazette et celle d’aujourd’hui sont totalement différentes. Le marché a changé, le statut de l’OL aussi, nous souffle un agent. Sans Europe, il est plus dur de garder ses joueurs même ceux qui ont l’amour du blason."

L’OL pris à son propre jeu ?

Les débuts sont plus précoces à l’image de Rayan Cherki ayant connu le monde professionnel à 16 ans et la patience peut-être moins au rendez-vous. Le football a changé et l’on peut le regretter encore plus à Lyon. Voir les joueurs du cru quitter les cocons a toujours été ancré dans les moeurs. Hormis Anthony Lopes qui devrait y faire toute sa carrière, aucun joueur formé n’est resté entre Rhône et Saône de A à Z. Si l’OL aimerait certainement pouvoir y parvenir, il sait depuis toujours qu’il ne gardera jamais ses pépites. C’était déjà le cas à l’époque des Maurice et Giuly, c’est encore et toujours le cas. Sauf que ce tremplin semble désormais être devenu une norme de plus en plus précoce.

Face aux multiples talents sortis par l’Académie, ne pas les voir tous réussir au club est forcément logique, onze joueurs ne pouvant être alignés sur le pré. Mais voir Gusto qui pourrait partir après seulement 54 matchs, Amine Gouiri qui a plié bagage à seulement 20 ans (15 matchs) et un Rayan Cherki dans le viseur du PSG avec un contrat qui court jusqu’en 2024 (plus une en option) peut laisser des regrets. Ceux de ne plus pouvoir voir l’éclosion totale et le fruit de tant d’années de formation à l’OL sacrifiés sur l’autel des finances.

Le club a forcément sa part de responsabilité avec des joueurs recrutés et aujourd'hui traînés comme des boulets et qui font de l'ombre à certains talents lyonnais. Mais aussi avec des contrats de jeunes qui semblent ne pas avoir été bien gérés malgré l’intérêt de cadors européens et une situation sportive sans Europe qui ne pousse forcément à la réflexion. Mais les joueurs ne sont pas exempts non plus. A vouloir trop, trop vite et à avoir les yeux plus gros que le ventre, certains peuvent se brûler les ailes et des exemples récents l'ont montré. Ce n’est évidemment pas ce qui est souhaité à Malo Gusto s’il vient à rejoindre les Blues. La formation à la lyonnaise sera toujours une fierté même aux quatre coins du Vieux Continent. Il est juste dommageable désormais de ne pas pouvoir compter dessus plus longtemps.

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