Marcelo Gallardo, un magnifique chef d’orchestre | OneFootball

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AS Monaco

·18 janvier 2022

Marcelo Gallardo, un magnifique chef d’orchestre

Image de l'article :Marcelo Gallardo, un magnifique chef d’orchestre

Il est de la race de ces joueurs qui vous marquent, que vous n’oubliez pas. Ces artistes qui vous font aimer le football quand il est bien joué, parfaitement récité, comme un musicien exécute sa partition. L’un des derniers numéros 10 dignes de ce nom, qui n’avaient pas peur de prendre le jeu à leur compte. De retourner la situation d’un match mal embarqué. Le genre de joueur qui prend ses responsabilités. « El Enganche » comme on a coutume de dire en Argentine.

Dans la droite lignée des numéros 10 argentins

Dans l’ombre de son intouchable aîné Diego Maradona, Marcelo Gallardo fait donc partie de ces meneurs de jeu argentins qui ont marqué, chacun à leur niveau, l’histoire du football. Mario Kempes, Ariel Ortega, Pablo Aimar, Juan Roman Riquelme, Lionel Messi… Ils ont tous ébloui les amateurs de football ces cinq dernières décennies. Milieu de terrain de poche (1,65 m) très technique formé à l’école River Plate, « El Muñeco », qui est aussi à l’aise ballon au pied que sur coups de pied arrêtés, débarque en Principauté à l’été 1999.


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Arrivé en provenance de son club formateur, « El Millonario », dont le maillot est également frappé d’une diagonale avec les couleurs rouge et blanche, le jeune milieu offensif n’a que 23 ans lorsqu’il pose ses valises non loin du Stade Louis-II. Pourtant, il est déjà international argentin, et a participé à la Copa América en 1995 et en 1997 ainsi qu’au Mondial 1998 avec sa sélection. En parallèle il s’est constitué un bagage intéressant en club, puisqu’il dispute en tout 158 matchs (27 buts) en sept saisons avec River Plate.

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Lancé par Daniel Passarella en club et en sélection

Lancé chez les pros par Daniel Passarella – vainqueur de la Coupe du Monde en 1978 et en 1986 en tant que joueur avec l’Argentine -, qui lui donnera aussi sa chance pour la première fois avec l’Albiceleste en 1994, Marcelo Gallardo s’est d’ailleurs construit un beau palmarès dans son pays. Façonné au Monumental aux côtés d’une génération exceptionnelle emmenée par les Enzo Francescoli, Ariel Ortega, Marcelo Salas et Hernan Crespo, le milieu de poche remporte le championnat argentin à plusieurs reprises (Tournoi d’ouverture en 1994, 1996 et 1997 ; Tournoi de clôture en 1997).

Mais il soulève également la plus belle des récompenses pour un joueur sud-américain, la Copa Libertadores 1996, équivalent de la Ligue des Champions en Europe. C’est avec la fougue de sa jeunesse mais avec une riche expérience qu’il décide alors de rejoindre l’Europe et l’AS Monaco en 1999. A cette époque, Jean Tigana vient de quitter le club, laissant un titre de champion de France derrière lui (1997). C’est donc sous les ordres de Claude Puel qu’El Muñeco, démarre sa carrière sur le Vieux Continent.

Un chef d’orchestre au milieu des stars

Arrivé telle une star, fort de sa réputation en Argentine, le meneur de jeu ne met que peu de temps à s’adapter à la Division 1. Il faut dire qu’il a la chance d’avoir autour de lui des joueurs comme David Trezeguet, Marco Simone, Ludovic Giuly ou encore Sabri Lamouchi. Derrière, il retrouve une autre star latine, Rafael Marquez, ainsi qu’un champion du Monde 1998 dans les buts, Fabien Barthez. Du lourd.

Doté d’une remarquable lecture et vision du jeu, d’un jeu de passes qui frise le sublime, d’une touche de balle à faire frémir ses adversaires, Marcelo Gallardo devient très vite une icône du championnat hexagonal. Celui qui organise le jeu de l’AS Monaco, donne le tempo, oriente, distille des caviars, c’est lui. Son duo avec Ludovic Giuly, au gabarit comparable (1,64 m), fonctionne à merveille dans un championnat de France qui ne résiste pas au club de la Principauté.

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Un titre de champion… et de meilleur joueur

Là où David Trezeguet (22 buts) et Marco Simone (21 buts) talonnent le grand Sonny Anderson (23 buts) en tête du classement des buteurs, Marcelo Gallardo n’est pas en reste. En plus de soulever le titre avec les Rouge et Blanc, le 7e de l’histoire du club, l’Argentin est sacré meilleur joueur du championnat tricolore, dès sa première saison. Comme Delio Onnis et Ramón Díaz avant lui, il s’inscrit d’emblée dans la lignée des joueurs argentins qui se sont parfaitement acclimatés au club du Rocher. Qui plus est avec un caractère bien trempé, qui en fait une cible toute trouvée pour certains adversaires un peu trop échaudés par son jeu.

Trois mois après avoir remporté le championnat de France, le meneur de jeu décroche une deuxième coupe, en remportant le Trophée des Champions. Pour sa deuxième saison sur la Côte d’Azur, il participe ensuite à sa première campagne de Ligue des Champions. Malheureusement les Rouge et Blanc ne parviennent pas à sortir de leur poule, pour seulement un point. Avec le départ de David Trezeguet et Fabien Barthez, les deux champions du Monde français, l’AS Monaco a du mal aussi à assumer son titre de champion.

Deux saisons de transition puis la renaissance

Malgré tout Marcelo Gallardo arrive à régaler les supporters monégasques avec des gestes venus d’ailleurs. On se souvient notamment de cet enchaînement contrôle poitrine – reprise de volée de l’extérieur du pied contre Bordeaux au mois de septembre 2000. Une des rares joies vécues par les soutiens du club de la Principauté, qui voient leur équipe enchaîner deux saisons très moyennes, en terminant 11e puis 15e de l’élite. L’arrivée de Didier Deschamps, novice sur un banc, et le renouvellement de l’effectif y sont pour beaucoup.

Mais la monotonie est de courte durée, puisque l’équipe renaît de ses cendres pour le premier exercice de la Ligue 1, en 2002-2003. L’AS Monaco retrouve ainsi des couleurs et de la fierté, avec des joueurs comme Flavio Roma, Patrice Evra ou encore Jérôme Rothen. Mais aussi avec l’avènement de joueurs formés au club, Gaël Givet et Sébastien Squillaci (post-formation), qui permettent à la défense de Didier Deschamps d’être enfin imperméable. Une équipe qui pose les bases de la saison 2003-2004.

Marcelo Gallardo est mon idole, que ce soit en tant que joueur ou entraîneur. En Argentine, c’était le meilleur joueur à l’époque. Numéro 10, capitaine et avec un style de jeu qui me plaisait. Il dribblait, faisait des petits-ponts, avait un super pied droit et tirait très bien les coups-francs. J’ai aussi toujours aimé le fait qu’il provoque les adversaires, il y a plusieurs histoires avec lui

RaphaëlSupporter de l'AS Monaco et de River Plate

Un dernier titre avant le come-back à River

Au point que les partenaires de Ludovic Giuly, capitaine de l’équipe, disputent le titre 2003 à l’Olympique Lyonnais jusqu’à la dernière journée. Battus en finale de Coupe de la Ligue par cette même équipe en 2001, les Monégasques se vengent face au FC Sochaux qu’ils terrassent quatre buts à un au Stade de France. La première et la seule victoire du club dans la compétition, et le moment pour Marcelo Gallardo de dire adieu à l’AS Monaco, trop embêté par une blessure qui l’empêche de revenir à son pic de forme.

Avant de retourner dans le club qui l’a révélé, River Plate, El Muñeco aura donc disputé son 126e match avec la Diagonale rouge et blanche sur les épaules (23 buts, 7 passes décisives). Plus que par ses statistiques, Marcelo Gallardo aura surtout marqué les esprits des supporters par ses débuts fracassants dans le championnat de France, et son toucher de balle reconnaissable parmi des milliers. L’histoire retiendra que l’international argentin (45 sélections, 16 buts) aura surtout été prophète en son pays.

Le retour du fils prodigue

Après avoir annoncé la fin de sa carrière en 2011, il commence une carrière d’entraîneur à Montevideo en Uruguay, son dernier club. Mais c’est deux ans plus tard qu’il fait un nouveau clin d’oeil à l’histoire, en revenant une nouvelle fois à la maison, chez lui… à River Plate ! Alors que le club Millonario remonte tout juste du purgatoire en deuxième division en 2012, grâce notamment à David Trezeguet, venu finir sa carrière dans son pays d’origine, Marcelo le remet rapidement sur la carte du football argentin.

Dès sa première année, comme à l’AS Monaco, il est couronné de succès puisqu’il remporte la Copa Sudamericana, équivalent de la Ligue Europa sur le Vieux Continent. L’année suivante il soulève carrément la Copa Libertadores, qu’il avait déjà gagnée en tant que joueur. Une consécration pour un si jeune entraîneur, qui s’offre la Ligue des Champions sud-américaine. Il ouvre alors la voie à un autre numéro 10, emblématique, désireux d’entraîner : Zinedine Zidane. On connaît la suite.

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Un destin (d’entraîneur) à la Zidane

Elle sera galactique pour le champion du Monde tricolore, trois fois champion d’Europe d’affilée. Brillante aussi pour Marcelo Gallardo, qui pose son empreinte jusqu’aux équipes du centre de formation de River Plate, en plus de gagner des titres à la pelle. Son sens tactique, son goût pour le football offensif, celui qu’il a pratiqué, transpire de ses équipes. Et pourtant il est pillé chaque année par des clubs européens dont les offres sont bien souvent impossibles à décliner.

Aujourd’hui encore, six ans après son retour, il fait le bonheur des supporters Millonarios, avec pas moins de quatorze titres glanés sur le plan national et continental. Dont le plus important, celui gagné face à l’ennemi numéro un, l’autre club de Buenos Aires, Boca Juniors en 2018.

Une finale rocambolesque, finalement disputée à Santiago Bernabeu à Madrid, après le caillassage du bus de Boca sur la route qui menait à l’Estadio Monumental pour la manche retour. Un événement, comme ce premier triomphe dans le championnat argentin en 2021, à l’image de Marcelo Gallardo, le joueur, qui n’a jamais laissé personne indifférent à Monaco. Vingt ans plus tard, on se souvient encore de son pied droit, soyeux. Une étoile filante dans le ciel azuréen. Feliz Cumpleaños Marcelo !

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