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·24 août 2024

LOSC : qui est Osame Sahraoui ?

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Recrue estivale la plus onéreuse du LOSC jusqu’ici, Osame Sahraoui n’est pas pour autant le plus connu des nouveaux Dogues. Avant ce qui pourrait être sa première au Stade Pierre-Mauroy face à Angers, ce samedi soir, découverte de ce virevoltant ailier de 23 ans avec ceux qui l’ont suivi en Norvège et aux Pays-Bas.

Construit en Norvège…

Pour trouver trace de la trajectoire qui a mené Osame Sahraoui jusqu’à la capitale des Flandres, force est de remonter encore un peu plus au Nord, dans sa Norvège natale. C’est à Oslo, où il est né, que le petit Osame tape ses premiers ballons sous la tunique d’Hauteko IF, modeste club local où la formation de Vålerenga le repère à l’âge de 13 ans. Dans cette écurie établie d’Eliteserien (D1 norvégienne) – aujourd’hui à l’échelon inférieur -, l’ailier de poche (1,70m) gravit rapidement les échelons dans l’ancien club d’un certain Andrej Ilic. À peine dix rencontres avec l’équipe réserve, que le voilà déjà propulsé avec les A à l’été 2020.


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Un an plus tard, en déplacement en Norvège, Matthieu Abriat (@MattHagista sur X), qui connaît déjà le joueur, découvre de ses propres yeux le joyau lors d’un palpitant Vålerenga – Viking à l’été 2021. « C’était un bonheur énorme, se souvient ce suiveur assidu des championnats nordiques et de l’Eredivisie. Les Lillois vont l’adorer ! ». Le Français a pu échanger par WhatsApp avec celui qu’il décrit comme « timide mais avec un cœur énorme », et qui lui avait d’ailleurs offert son maillot. Sur le terrain, il continue d’offrir des prestations de haute volée jusqu’en janvier 2023, date de son départ pour Heerenveen et les Pays-Bas.

…révélé aux Pays-Bas et en direction du Maroc ?

Arrivé en cours de saison, à seulement 21 ans, dans un contexte collectif parfois poussif et pour sa première expérience à l’étranger, Osame Sahraoui pourrait avoir besoin de temps pour s’adapter. Il n’en sera rien. « Il a eu un énorme impact dès ses débuts », se remémore Raphaël Bejczy (@ScoutEredivisie sur X), scout amateur spécialisé sur le championnat néerlandais. Matthieu Abriat enchérit : « Dès son arrivée, Osame a vraiment explosé et s’est imposé statistiquement à Heerenveen. Il a amené de la folie à une ligne offensive hyper stéréotypée. Il a pu profiter de très bons joueurs de ballons au milieu, mais a souffert physiquement en enchainant deux saisons sans coupure (en Scandinavie, du fait des conditions climatiques, le championnat se joue sur l’année civile, ndlr) ».

Heerenveen n’a pas été particulièrement performant ces deux dernières saisons, mais l’équipe restait très enthousiasmante à voir jouer grâce à Sahraoui et sa créativité.Raphaël Bejczy, scout amateur néerlandais.

Après six premiers mois plus que convaincants, les cellules de recrutement de certains clubs européens plus huppés surveillent déjà sa situation. Et surtout sa première vraie saison aux Pays-Bas, où une confirmation est attendue. « Les statistiques avancées de sa dernière saison sont à peu près les mêmes que la saison précédente, même s’il a évidemment été beaucoup plus décisif, relate le scout néerlandais au sujet de l’ailier auteur de huit buts et autant de passes décisives la saison passée en championnat (1 réalisation et 5 offrandes en six mois en 2022/2023). Heerenveen n’a pas été particulièrement performant ces deux dernières saisons, mais l’équipe restait très enthousiasmante à voir jouer grâce à Sahraoui et sa créativité. »

L’attraction s’est désormais déplacée au LOSC, et elle pourrait même refermer le chapitre norvégien de manière brutale. International avec son pays natal depuis septembre 2023 à l’occasion d’un match amical face à la Jordanie (6-0), son compteur de sélection est pourtant resté bloqué depuis. La raison ? Une volonté de son entourage, et notamment de sa famille, de se tourner vers le Maroc, son pays d’origine, après avoir représenté la Norvège chez les Espoirs et les Lions de l’Atlas chez les U17.

Osame Sahraoui, dribbleur patenté et déjà prêt

« C’est un joueur qui te donne envie de regarder son équipe ». Ces mots de Raphaël Bejczy résument assez fidèlement l’impression laissée par Osame Sahraoui. « Sahraoui est un ailier moderne, très créatif et qui aime repiquer dans l’axe depuis le côté gauche, poursuit l’observateur néerlandais. Il était le seul joueur d’Eredivisie à avoir réussi plus de 100 dribbles la saison passée. Il est aussi très rapide avec le ballon. » Matthieu Abriat acquiesce et approfondit : « Osame est un ailier de petit gabarit, très fin dribbleur, avec des appuis courts et une conduite de balle qui peut faire penser au futsal parfois. C’est un ailier droitier exclusif, qui joue faux pied et qui aime percuter le long de la ligne. Il est extrêmement fort en un-contre-un, avec une vitesse d’exécution très importante. »

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Excellent avec le ballon et provocateur hors-pair, Osame Sahraoui est néanmoins limité (pour l’instant ?) par un aspect prépondérant à son poste : la vélocité. « Ce n’est pas l’ailier le plus impressionnant en vitesse pure, confirme le fin connaisseur du joueur. Mais il prend de plus en plus les bonnes décisions lors des contres, ce qui lui permet de se mettre dans les bonnes dispositions. Il a un pied droit très soyeux, qui lui permet de trouver des centres dangereux dans le jeu et sur CPA. » Globalement, l’ailier fait face à un certain déficit athlétique du haut de son mètre 70 : « Il manque clairement de puissance, et même s’il est dur à bouger sans faire de faute car il utilise bien son jeu de corps, il gagnerait à développer son explosivité et prendre de la masse au niveau du haut du corps car il se fait souvent dominer à l’épaule ».

En revanche, si l’exigence physique de la Ligue 1 et du foot européen devront le contraindre à monter en puissance sur ce point, le Maroco-Norvégien s’est sérieusement développé dans l’aspect cognitif. « Aujourd’hui, il prend de meilleures décisions que par rapport à son passage en Norvège, “tricote” moins, et lâche plus facilement et mieux son ballon, liste Matthieu Abriat. Il a gardé son caractère imprévisible et l’a encore plus développé en ajoutant la passe à sa panoplie quasi complète. Il gagnerait donc maintenant à prendre de la densité physique et en efficacité. »

Au LOSC, le pendant âme-sœur d’Edon Zhegrova ?

Un descriptif qui rappelle vaguement le profil d’un autre ailier bien connu du microcosme lillois : Edon Zhegrova à son arrivée en provenance de Bâle, en janvier 2022. « Tous les deux sont d’excellents dribbleurs, Osame comptant comme l’un des plus efficaces d’Europe depuis plusieurs saisons. Il a cette capacité à faire la différence avec le ballon aux 25 mètres, mais manque d’efficacité, un aspect sur lequel Zhegrova s’est beaucoup développé la saison passée, différencie l’observateur français, alors que le Kosovar apparaît aussi un cran au-dessus athlétiquement. Osame a tendance à être un peu plus passif à la récupération également, et va un peu moins redescendre à la construction. Il a une excellente vision de jeu, qu’il a beaucoup améliorée en transitionnant souvent dans le coeur du jeu ces dernières saisons – parfois même en 10 -, ce qui lui a permis de bien plus lâcher son ballon, mais il reste assez faible dans le jeu long. Personnellement je le comparerai davantage à un joueur que les Lillois connaissent bien aussi : Sofiane Boufal. »

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Nos deux interlocuteurs sont unanimes : entre la perspective de jouer la Ligue des champions, de passer un cap dans un club à la dynamique positive et faisant sa place aux jeunes, « le LOSC est un très bon choix pour sa carrière ». Et ses premiers pas, prometteurs à Reims, ne viennent pas contredire ce sentiment. « Il a été très bon, appuyait Bruno Genesio en conférence de presse à son sujet. Il est prêt puisqu’il a repris l’entraînement très tôt et fait beaucoup de matches de préparation avec Heerenveen. C’est un garçon qui amène beaucoup de percussion, qui va très vite. Il a besoin de s’adapter au championnat français, notamment dans l’intensité et les efforts défensifs. Pour l’instant, il répond aux attentes qu’on avait pour lui lorsqu’on l’avait observé. »

« Je pense qu’il sera rapidement un titulaire au LOSC. Il n’a quasiment jamais été blessé durant sa carrière et il est habitué à jouer 90 minutes tous les week-ends. Il a les qualités pour s’imposer et avoir ce statut », estime Raphaël Bejczy pour celui qui a été acheté une dizaine de millions d’euros par le LOSC, bonus compris. « C’est globalement le prix d’un joueur ultra-dominant sur beaucoup d’aspects aux Pays-Bas, avec une marge de progression importante mais opérationnel quasi immédiatement, analyse Matthieu Abriat. Il a le profil pour ajouter une grosse plus-value à l’attaque du LOSC, et voir sa valeur s’envoler. » Et des premiers battements d’ailes dès ce samedi soir face à Angers ?

Crédits photo : ANP | Hollandse Hoogte | GERRIT VAN COLOGNE / Icon Sport

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