LOSC : Benjamin André, le capitaine aux réalisations maudites | OneFootball

Véritable pitbull chez les Dogues, Benjamin André sait également faire preuve d’adresse devant les cages adverses. Pour autant, presque toutes ses réalisations ont abouti à des résultats frustrants, malgré lui évidemment…

Du haut de ses 33 ans, Benjamin André a vécu de sérieux challenges tout au long de la saison. Membre expérimenté du vestiaire, tant par l’âge que par la longévité, il a succédé à José Fonte en récupérant le brassard de capitaine. Voix porteuse, souvent jusqu’au corps arbitral lorsqu’il foule le terrain, il a également dû accompagner une jeunesse décomplexée. Celle-ci s’est matérialisée par certains renforts, tels que Tiago Santos ou Hakon Haraldsson, mais aussi par l’émergence de certains talents issus du centre de formation lillois. Cette année, c’est Ayyoub Bouaddi qui est venu se frotter aux plus anciens pour poursuivre un apprentissage accéléré, mais il n’est pas le seul. Au cours de l’année, Angel Gomes confiait toute son admiration pour son aîné : « Benjamin (André) est un joueur en qui on peut avoir une totale confiance et sur lequel nous pouvons nous appuyer à tous les matchs. Il est toujours là. C’est un joueur de haut niveau, qui donne toujours tout. C’est un exemple pour moi, pour de nombreux joueurs dans l’équipe, et aussi pour les jeunes qui grandissent en regardant le championnat », lançait-il en mars dernier.

Leader par l’exemple, maudit par le sort

Capitaine accompli, leader par l’exemple, Benjamin André a brillé dans de nombreux secteurs de jeu tout au long de la saison. Il a fait partie du top 10% des milieux en termes de passes interceptées, de tacles réussis, de duels défensifs joués, de récupérations de ballons ainsi que de pourcentage de duels aériens remportés cette saison. Pitbull, mais pas que, il a également été un membre actif du jeu. Dans le système de Paulo Fonseca, il a disposé d’un rôle prépondérant à la relance, réalisant plus de 250 passes progressives, tout en se montrant capable de faire trembler les filets. Au cours de l’exercice écoulé, il a inscrit 5 réalisations soit autant que ce qu’il avait pu faire ces cinq dernières années chez les Dogues. Ironie du sort, ses buts ont presque constamment été inscrits lors de rencontres aux scénarios défavorables pour ses coéquipiers, et lui-même.

Le 26 septembre, Benjamin André ouvrait son compteur en réduisant l’écart avec le Stade de Reims. Une réalisation insuffisante, le LOSC s’inclinait pour la première fois dans son antre depuis plus d’un an (1-2). Quelques semaines plus tard, il envoyait un coup de tête rageur pour doucher le Stade Bollaert-Delelis dans le Derby du Nord (45+2′). La victoire a néanmoins fini par échapper aux Lillois, malmenés durant l’ensemble du second acte jusqu’à l’égalisation de Machado (70′) pour un résultat nul engrangé (1-1) en terres hostiles. Finalement, il a fallu attendre la réception du Clermont Foot, le 04 février, pour voir Lille empocher un succès suite à une réalisation de son capitaine. Il s’agissait d’une première, mais sans doute aussi de la fois de trop. Par la suite, chaque dénouement fut cruel.

Bis repetita

La fin de saison s’approchait à grandes enjambées, et des enjeux de plus en plus forts avec elle. Sur la scène européenne, le LOSC parvenait à gravir les échelons un à un, jusqu’à atteindre un quart de finale historique. Opposée à Aston Villa, la formation lilloise a fait le show, parvenant à limiter la casse à l’extérieur tout en se montrant particulièrement brillant à domicile. Sur la pelouse de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy, justement, Benjamin André inscrivait un deuxième but qui fit rugir son enceinte et près de 50 000 supporters en tribunes. Le dénouement, tout le monde le connaît. A l’issue d’une cruelle séance de tirs au but, le LOSC était éliminé de la Ligue Europa Conférence. Un énième coup du sort, mais pas le dernier pour le capitaine lillois, qui récidiva lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1. Là encore, cette fois-ci face à l’OGC Nice, le pitbull pensait avoir suffisamment mordu (73′). C’était sans compter sur les Aiglons, et une réalisation dans le temps additionnel (90+2′) pour un résultat nul (2-2) aux lourdes conséquences. Relégués à la quatrième place, les Dogues mettaient en péril leur avenir en Ligue des Champions. Comme quoi, un but n’est pas toujours annonciateur de bonne nouvelle. Concours de circonstances ou de simples coïncidences, Benjamin André n’a jamais eu la chance, cette saison, de pouvoir porter les siens jusqu’aux sommets. Il a pourtant, à chaque fois ou presque, été à l’initiative des premières marches gravies.