Olympique-et-Lyonnais
·21 janvier 2025
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·21 janvier 2025
On se doutait que l'exercice 2024-2025 ne serait pas un long fleuve tranquille. Les premières sorties estivales le démontraient. Si l'automne et le début de l'hiver ont été bien négociés par l'OL, ce début de 2025 est bien difficile. Un succès en quatre parties, une élimination piteuse en Coupe de France à Bourgoin (National 3), il est dans le dur, clairement.
Maintenant, doit-on s'alarmer de voir ce visage de l'Olympique lyonnais ? La réponse est certainement dans un entre-deux. Pierre Sage, lui, se voulait optimiste après Toulouse (0-0). "Il y a de la déception du résultat. Après, au vu du match, j’ai quand même eu l’impression que les joueurs ont mis en pratique ce à quoi ils s’étaient engagés entre eux et avec nous dans les échanges de jeudi et vendredi. Je pense qu’en jouant avec cet état d’esprit et ces intentions de jeu avec plus de fluidité, on arrivera à redresser la barre, a-t-il affirmé. Je n’aurais pas répondu les mêmes choses après d’autres rencontres [...] On a fait un pas en avant."
Clinton Mata aussi ne souhaite pas tomber de suite dans la sinistrose. "Il ne faut pas parler de crise, car l'année dernière, la situation était pire que celle-ci." Il est vrai qu'en ce 21 janvier 2025, les Rhodaniens sont bien mieux lotis qu'à pareille époque en 2024. Mais peut-on se contenter de cela lorsqu'on parle d'un club septuple champion de France (2002-2008) ?
La réalité du terrain nous renvoie à une donnée que l'on avait peut-être un peu perdue de vue. Au vu des forces en présence, les coéquipiers d'Alexandre Lacazette semblent être à leur place au classement. "Oui, la 9e place n'est pas très loin (quatre longueurs, NDLR), mais la 3e également (trois). L'Olympique lyonnais est là où il doit être. Il faut arrêter d'en vouloir toujours plus avec des joueurs moyens. Cette formation n'est pas taillée pour être en Ligue des champions. Il ne faut pas se mentir ni se voir trop beau, a estimé Nicolas Puydebois dans Tant qu'il y aura des Gones. Il ne faut pas être aveuglé et savoir être juste."
Au fil des dernières journées, l'OL a en effet raté à plusieurs reprises l'opportunité de monter sur la boîte. Une fois, cela peut être une erreur de parcours, mais lorsque ça se reproduit, c'est qu'il y a une raison. "Comptablement, il n'y a pas à s'alarmer, mais c'est encore une occasion manquée. Après Brest (défaite 2-1) et Toulouse, il était possible de s'installer parmi les trois premiers, mais ce sont les limites actuelles de l'effectif, a noté l'ancien gardien rhodanien. Je ne suis pas désabusé ni lassé, mais simplement, il est à sa place. Sur une saison, il va y avoir des coups de moins bien car c'est long, c'est un marathon. Maintenant, il faut vite se remettre à l'endroit s'il ne veut pas vivre une désillusion. On peut rater des tournants, mais si c'est trop le cas, il n'atteindra pas les objectifs fixés."
Forcément, tout cela agite, questionne, et en ce mois de mercato, il n'en fallait pas plus pour faire naître des rumeurs et s'interroger sur la suite pour Pierre Sage. Le nom de Paulo Fonseca, sorti ce lundi, n'est certainement pas un hasard, et la position du technicien originaire du Jura n'en est que plus fragilisée. "Non, je ne pense pas qu'on en soit arrivé au point de non-retour. Seulement, l'équipe est à sa place. L'an passé, il a eu les ressources pour éviter la relégation et terminer 6e, je ne vois pas pourquoi il ne l'aurait pas cette fois-ci en étant déjà 6e. Aux joueurs également de prendre leurs responsabilités, il faut arrêter de se cacher derrière l'entraîneur", a réclamé Enzo Reale, consultant de TKYDG.
En effet, si Sage est loin d'être exempt de tout reproche, les performances des hommes sur le terrain sont aussi à revoir. Au-delà de l'aspect tactique, il apparaît que dans les têtes, les Lyonnais, du moins certains d'entre eux, ne soient pas entièrement tournés vers les ambitions communes, à savoir retrouver la C1. "Oui, c'est mental. Lorsque ton entraîneur a un coup de mou et que tu n'es pas capable de toi, relever la tête... Il ne faut pas oublier que c'est un groupe, et que le coach en fait partie. Parfois, il n'a pas les mots, mais en tant que footballeur professionnel, tu peux te révéler plutôt que de te cacher, a exhorté l'ancien milieu du Goal FC. Il y a des cadres dans ce vestiaire, à eux aussi de prendre les choses en main."
Comptant parmi les éléments importants de l'effectif, Corentin Tolisso reconnaissait les difficultés traversées par sa formation. "C'est un peu compliqué. Surtout qu'on sait que si on gagne un, deux ou trois matchs d'affilée, la confiance est là. Elle vient toute seule et quand on commence une rencontre, on est gonflés à bloc. Après, c'est sûr que lorsqu'on est dans une phase un peu moins bonne, c'est plus dur. Mais on va continuer de travailler. Il n'y a pas de secret, c'est la clé de la réussite. Il faut être fort aussi mentalement parce que ce qui s'est passé mercredi, ça impacte tout le monde dans la tête", a-t-il confié.
L'OL n'est pas largué, puisque la concurrence n'avance pas elle aussi. Ces derniers jours, c'est la principale source de satisfaction. Mais il devra assez rapidement trouver le moyen de sortir de cette spirale négative, sous peine de voir le ventre mou devenir sa réalité. "Il faut vite se remettre au travail, retrouver des automatismes, faire mieux dans le contenu, dans l'attitude pour aller chercher une place européenne, a rappelé Enzo Reale. Le cas contraire serait dramatique." Et ce serait surtout gâcher ce qui a été fait en 2024 pour refaire de l'Olympique lyonnais un club voué à disputer une coupe d'Europe.