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·26 janvier 2021

L’influence espagnole sur le football au Qatar

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Depuis le lancement du projet de développement du football qatari, principalement porté par l’académie Aspire, un lien fort avec l’Espagne s’est tissé. Cela s’est traduit par l’arrivée au Qatar de plusieurs grands noms espagnols, comme Raúl, Xavi ou encore Gabi. Cependant, ces quelques arrivées clinquantes ne sont que la partie émergée de l’iceberg, et l’influence espagnole est bien plus marquée que ce que l’on pourrait croire.

L’académie Aspire, élève de la Masia ?

Comme on l’avait déjà évoqué dans un précédent article, l’académie Aspire joue un rôle central dans le projet de développement du football qatari, en vue du Mondial 2022. Lors de la création de l’académie par la famille Al Thani, la famille régnante, Ivan Bravo est nommé à la tête d’Aspire, en provenance du Real Madrid. Ainsi, le recrutement du staff a été fortement tourné vers l’Espagne.


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L’exemple parfait, le sélectionneur actuel de l’équipe nationale, Félix Sanchez Bas, a rejoint l’Aspire Academy en 2006 après 10 ans passés à entraîner la catégorie U19 du FC Barcelone. Il suivra pas à pas l’évolution de ses poulains, tels qu’Akram Afif ou Al Moez Ali, en prenant en main tour à tour les équipes nationales de jeunes jusqu’à sa nomination à la tête de l’équipe A en 2017. Il remporte en 2014 la Coupe d’Asie U-19 et la Coupe d’Asie sénior en 2019, avec le même noyau dur de joueurs lors des deux titres, principalement issus de la formation Aspire. Lors de cette compétition, le Qatar a montré un jeu inspiré de celui du grand FC Barcelone avec une circulation de balle très fluide, un jeu léché, tout en mettant en place une défense de fer autour du trio de défenseurs centraux Tarek Salman, Boualem Khoukhi et Bassam Al Rawi.

En termes de formation des jeunes, Aspire s’inspire de ce qui se fait de mieux : la Masia. En effet, le modèle du centre de formation du Barça est repris à Doha, mais en mieux ! Les joueurs s’entraînent deux fois par jour, font leurs études dans l’école estampillée Aspire, à l’intérieur du complexe, et séjournent également sur place. A l’inverse, les jeunes barcelonais font leurs études et vivent chacun de leurs côtés. Pour permettre aux jeunes de s’aguerrir et de se confronter au plus haut niveau, l’académie organise de nombreux mouvements vers l’Europe grâce à ses relations avec différents clubs, notamment en Belgique ou en Espagne. Akram Afif, Assim Omer Madibo ou encore Tarek Salman ont pu jouir d’une expérience dans le championnat espagnol, principalement dans le club filiale d’Aspire, le Cultural Leonesa, mais aussi à Villareal ou à la Real Sociedad, des clubs bien établis en Liga.

Alors que plusieurs joueurs qataris viennent s’aguerrir en Espagne, d’autres joueurs plus expérimentés font le chemin inverse pour couler de jours heureux en Qatar Stars League au crépuscule de leur carrière, notamment un certain Xavi Hernandez.

Xavi, le plus qatari des ibériques ?

En 2015, après une cérémonie d’adieu vibrante au Camp Nou, Xavi rejoint Al Sadd où il dispute plus de 100 rencontres en l’espace de quatre saisons sous le maillot noir et blanc.

D’un point de vue footballistique, celui qui est surnommé « El Maestro » par les supporters d’Al Sadd marque de son empreinte le championnat qatari, et permet à son club de passer un vrai cap. Grâce à lui, des joueurs comme Baghdad Bounedjah, Hassan Al Haydos ou Akram Afif ont pu se transcender, jusqu’à atteindre un niveau stratosphérique lors de la saison 2018-2019, saison de tous les records dans laquelle Bounedjah et Afif inscriront à eux deux 65 buts en 22 matchs de QSL.

A l’issue de cette saison sensationnelle où le club de Xavi remportera le titre en QSL après 5 ans de disette, il décide de prendre sa retraite pour débuter sa carrière d’entraîneur à la tête de son club actuel. Mais Xavi ne se limite pas à ses fonctions de joueur puis d’entraîneur, et prend part directement au développement du football au Qatar. En effet, il passe très régulièrement à Aspire pour partager sa science du football aux jeunes de l’académie, mais aussi donner un coup de main d’un point de vue tactique aux préparateurs d’Aspire. Depuis quelques temps, il a aussi endossé, bien qu’officieusement, le rôle d’assistant de Félix Sanchez à la tête de la sélection qatarie. Ce dernier déclare d’ailleurs :

« Xavi est d’une grande aide. Il est footballeur 24h sur 24. Il est avec nous dès qu’il le peut car il est toujours avec Al Sadd. Pour nous c’est un privilège. Imaginez ce que cela signifie pour ces joueurs d’avoir quelqu’un comme Xavi qui leur donne des conseils. »

De plus, la grande majorité des joueurs de la sélection évoluant à Al Sadd, sa nomination à la tête de l’équipe fait sens tant son travail main dans la main avec Félix Sanchez est important pour la sélection qatarie. A l’annonce de sa retraite, les médias s’étaient enflammés et l’avaient vu à la tête du Betis, du Barça ou encore de la sélection qatarie mais il a choisi de rester dans son club. Un choix logique et dans la continuité du projet qatari mené depuis maintenant plus de dix ans. L’aura de Xavi a également permis la réalisation de plusieurs transferts, comme celui d’Akram Afif au Sporting Gijon en 2016. Abelardo, entraîneur de Gijon à l’époque, a confié lors de la signature d’Akram : « Il (Xavi) m’a appelé cet été et m’a dit que c’était le meilleur joueur au Qatar », ce qui a permis la signature de ce dernier, preuve de l’importance et de l’aura de Xavi.

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Plus récemment, après sa signature à Al Sadd, Santi Cazorla a avoué avoir été motivé par la légende du Barça pour rejoindre le club qatari. Ce dernier réalise d’ailleurs des débuts encourageants, à l’image de son compatriote à l’époque. Auteur de 9 buts et 9 passes décisives en 14 journées de championnat cette saison, le nouveau venu en provenance de Villareal incarne le renouveau dans l’entrejeu d’Al Sadd.

En définitive, l’influence espagnole sur le renouveau du football qatari est indéniable, tant grâce à Félix Sanchez que Xavi, tous deux anciens du Barça, venus apprendre le football à l’espagnole aux qataris, principalement à travers Aspire. Aspire a d’ailleurs développé un véritable réseau de clubs partout dans le monde pour permettre de perpétuer le programme Football Dreams. Mais ça, c’est une autre histoire…

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