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·6 septembre 2024

Lindsey Horan (OL) : "Je suis devenue une meilleure leader avec les Jeux"

Image de l'article :Lindsey Horan (OL) : "Je suis devenue une meilleure leader avec les Jeux"

En plein stage à Tignes qu'elle avait rejoint en cours de route, Lindsey Horan s'est assise pendant de longues minutes pour parler avec Olympique-et-Lyonnais de son été avec les États-Unis, de son rôle de leader en sélection comme à l'OL, mais aussi de son envie d'être pourquoi pas coach. Le tout dans la bonne humeur qui la caractérise.

Olympique-et-Lyonnais : Lindsey Horan, comment se passe ce retour dans le groupe de l'OL ?

Lindsey Horan : Ça se passe très bien. Je suis revenu il y a seulement quatre jours (entretien réalisé l'avant-dernier jour du stage à Tignes). Je suis venue directement ici dont j’ai eu mon premier entrainement estival ce mardi. Ça fait du bien de retrouver à nouveau mes coéquipières.


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Ça n’a pas été trop dur de revenir si vite après le titre olympique, sans forcément avoir eu le temps de se reposer ?

Si, c’est un peu difficile, mais c’est plus une question mentale. Jouer les Jeux olympiques est vraiment éprouvant, tant mentalement que physiquement. Donc quand vous les terminez, vous êtes très content d’avoir gagné. Mais l’enthousiasme retombe vite quand on se rend compte qu’on doit directement se préparer pour la prochaine saison. C’est dur, mais une fois que j’ai vu l’équipe et qu’on a commencé à jouer, ça m’a directement remotivé.

On a vu aujourd’hui que le nouveau coach fait beaucoup de jeu avec le ballon. Est-ce plus facile de se remotiver quand on sait qu’on va jouer au football, plutôt que de faire un entrainement physique ?

Exactement, je n’en peux plus des entrainements physiques (rires). C’est plus amusant de jouer.

"On ne se rend pas compte de ce que fait un capitaine dans un tournoi"

Pour en revenir sur les Jeux olympiques… Est-ce une fierté, en tant que capitaine, d’avoir gagné cette médaille d'or ?

Oui, c’est le plus grand des honneurs d’être capitaine d’une équipe qui a reçu la médaille d’or. Ce n’était pas simple. C’était un des tournois les plus mémorables. C’était une grande aventure et l’équipe était vraiment en forme. Je suis très fière de l’équipe et d’avoir reçu la médaille d’or.

Les joueurs masculins disent souvent que les Jeux olympiques n’ont pas la même saveur que la Coupe du monde. Est-ce le cas pour vous ?

Non, c’est juste différent. C’est dur de comparer les sensations. Évidemment, gagner la Coupe du monde était quelque chose d’incroyable pour moi. Mais la seule chose qu’il me manquait était la médaille d’or des Jeux olympiques. C’est différent, car on représente notre pays d’une autre façon, avec la team USA et ses athlètes. Et comme je l’ai dit, c’était très dur de jouer six matchs en seulement deux semaines et demie. Donc mentalement, avoir triomphé de ce défi en gagnant la médaille d’or est une sensation incroyable.

Emma Hayes a dit beaucoup de bonnes choses sur vous après la finale. Comment jugez-vous votre évolution en tant que capitaine entre la Coupe du monde et les JO 2024 ?

Il faut prendre du temps avant la compétition pour se rendre compte des énormes responsabilités qu’un capitaine doit assumer pendant une Coupe du monde. Les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu’un capitaine doit faire durant un tournoi. J’ai appris de la Coupe du monde et Emma (Hayes) m’a aussi énormément appris à être un bon leader. J’ai beaucoup évolué, et ce même durant le tournoi. J’ai accumulé beaucoup de responsabilité. C’est pour cela que j’ai été très émotionnelle pendant la conférence de presse. Les gens ne se rendent pas compte de ces responsabilités. C’est pourquoi entendre ces propos de la part de la coach m'a touchée. Elle n’avait même pas à le dire, et c’est pour cela que j’ai été très contente de l’entendre me féliciter.

"Je m'inspire de ce que fait Wendie ici à Lyon"

Entre la préparation et la compétition, les Jeux ont duré deux mois. Aviez-vous finalement plus un rôle mental que de joueuse dans le groupe ?

Oui, c’était un peu difficile, car on avait un nouveau staff. C’était le premier tournoi d’Emma et elle a apporté beaucoup de staff avec elle. Donc, je pense qu'adapter notre ancien staff et nos anciennes joueuses aux nouveaux principes n'était pas facile. J’espère que j’ai pu aider à repousser le stress de mon équipe et surtout de mon coach. Les compétitions sont aussi très stressantes pour les coachs, mais Emma ne stresse jamais. Elle est très calme et enjouée, donc c’est très réconfortant pour les joueuses.

Comment faire pour rester concentrée sur le football, étant donné que vous perdez beaucoup d’énergie en aidant les autres ? Est-ce qu’il y a des personnes qui vous ont aidé ?

C'est dur (rires). Celle qui m’aide le plus n’est pas dans l’équipe. Il y a une personne en dehors qui s’appelle Tobin Heath (ancienne joueuse de l'OL Reign) et qui est d'un grand soutien. Quand on est capitaine, personne ne pense que tu pourrais avoir besoin d’aide. C’est dur, car je ne pense pas que j’ai joué du mieux que je pouvais à chaque match. Mais si je peux aider l’équipe à jouer de la meilleure des façons, c’est remarquable. C’est pour cela que j’ai cherché de l’aide à l’extérieur de l’équipe, même si Emma m’a aussi beaucoup soutenue.

Le fait de couper entre les Jeux Olympiques et la reprise à l'OL est-il aussi un moyen pour être mentalement en forme ?

Oui, je suis allé à San Diego avec mon fiancé, qui est aussi devenu directeur sportif. Ça ne veut pas dire que je vais partir à San Diego, même si beaucoup de gens pourraient le penser (rires). Je suis allée le voir et assister à ses conférences de presse, puis on est allé quelques jours à la plage. C’était vraiment bien, ça permet de décompresser après une longue saison.

"J'aime l'énergie positive du coach Montemurro"

Pour revenir sur l’OL, ça va bientôt être votre 3e année complète. Est-ce que vous prenez aussi plus le leadership ici aussi, ou Wendie s'en occupe très bien seule ?

Après la 1re année déjà, j’ai commencé à devenir un peu plus leader dans le groupe. Je pense que ça se voit davantage dans la façon dont je joue sur le terrain. Je travaille plus en dehors du terrain pour m'améliorer, car c’est différent avec le langage et la culture. On a d’incroyables leaders dans cette équipe, dont Wendie (Renard) qui m’a beaucoup appris, parce que c’est la capitaine la plus professionnelle avec qui j’ai joué. J’apprends beaucoup d’elle, ça m’aide à développer mon leadership. J’essaye aussi d’apporter à l’OL ce que j’ai appris avec l'équipe nationale.

L’année dernière, il y a eu la déception de la Ligue des champions, mais aussi celle de la Coupe de France. Cette année encore, l’objectif est-il de gagner les trois ?

C’est important de ne pas prendre ça pour acquis. Il faut rester humble, car ce n’est pas facile, comme le montre la Coupe de France de la saison passée. Une équipe peut avoir parfois du mal. Le niveau évolue tellement qu’on n’est jamais sûr de gagner un championnat. Pour nous, ça reste l’objectif chaque saison : on veut tout gagner. C’est comme ça que chaque club compétitif devrait penser. Mais il faut rester humble : on sait qu’on doit travailler dur toute la saison. On ne veut pas ressentir à nouveau de la déception. On se fait des nouveaux objectifs pour nous motiver.

Sonia Bompastor est partie, connaissiez-vous le coach Montemurro avant qu'il ne signe à l'OL ?

Un tout petit peu. J’ai entendu de très bonnes choses. On a joué contre lui avec la Juventus. J’ai entendu parler de son style de jeu et comment il entraînait les joueuses. On l’a aussi entendu parler de ce qu’il voulait. J’ai beaucoup aimé son énergie positive. Évidemment, on doit attendre de s’entraîner pour tout voir, mais il nous a donné une bonne impression. On va travailler dur, afin de jouer selon sa stratégie.

C'est un entraîneur qui aime avoir la possession. C'est forcément une philosophie qui doit vous plaire et vous parler...

Lorsqu’on voit la façon dont le jeu est en train de changer actuellement, avec des clubs qui misent de plus en plus sur les transitions rapides, c’est intéressant de voir un coach qui promeut la possession. C’est très important de ne pas perdre ça, de savoir quand aller, quand être en transition, quand garder la balle. Tactiquement, le coach apporte quelque chose de différent que cette équipe n’a peut-être jamais vu. Ça me donne envie d’apprendre.

"Entraîner dans le futur ? J'y pense"

Même en étant une des meilleures joueuses du monde, a-t-on encore des choses à apprendre ?

Je vois certaines choses quand je joue, et je me demande toujours s’il y a quelque chose de mieux à faire. Est-ce que je dois passer, dribbler, tirer… Y a-t-il une meilleure option ? Je dois apprendre tactiquement et me renseigner sur le style de jeu de mes coéquipières et sur leurs habitudes. Avoir une vision nouvelle ne peut faire que du bien pour le développement personnel.

Vous parlez comme une entraîneure. Est-ce que le coaching serait quelque chose qui pourrait vous intéresser plus tard ?

Oui, mais je dois y réfléchir, car le métier d’entraineur demande beaucoup de travail et ça n’a pas l’air amusant. On doit rester au bureau toute la journée (rires). Mais c'est vrai que j'aime transmettre aux autres. J’adore aider les jeunes joueuses, que ce soit à l'OL ou en sélection. Donc oui, ça peut être quelque chose qui m'intéresse. Je commence à me renseigner un peu, je dois passer mes diplômes, mais j'y pense.

L’ambiance a l’air détendue dans le groupe. Est-ce quelque chose qui est dans la continuité de l’année dernière, ou bien le nouveau staff apporte de la joie de vivre ?

Parmi toutes mes équipes, l’OL a toujours été le club avec la meilleure ambiance, et ce, depuis mon arrivée. Tout le monde est si accueillant et ce sont de bonnes coéquipières. C’est une très belle sensation, car on a tous envie de jouer dans cette équipe, composée de très bonnes personnes. Je suis revenue depuis quelques jours mais j'ai encore l'impression d'être en vacances avec ces filles. Quand tu n'as pas eu de repos, ça aide à revenir (sourires).

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