Levante / Avec Javier Pereira, les Granotas ont-ils trouvé leur prince charmant ? | OneFootball

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·16 octobre 2021

Levante / Avec Javier Pereira, les Granotas ont-ils trouvé leur prince charmant ?

Image de l'article :Levante / Avec Javier Pereira, les Granotas ont-ils trouvé leur prince charmant ?

Fort d’une grande expérience en tant qu’adjoint, Javier Pereira vient d’être intronisé entraîneur du Levante UD. Les Granotas ont très mal débuté la Liga et sont sur une série de 16 matches sans victoire en championnat qui a coûté son poste à Paco López. À 55 ans, Pereira n’a été que trois fois coach principal mais il connaît la maison et son CV est bien chargé. Suffisant pour sauver le club d’Oriolls ?

Un contrat court, un objectif clair : maintenir le club. Javier Pereira sait clairement là où il met les pieds. Il dispose d’un groupe de qualité mais aussi taillé pour un style de jeu. Il faut s’y accommoder, amener à le questionner tout en gardant ce qui a bien marché sous Paco López. Une situation loin d’être simple pour le nouveau venue qui n’a pas -encore- l’aura de son prédécesseur dont l’ombre pourrait s’avérer encombrante. Alors pige express façon Luis García Plaza à Villarreal entre deux mandats de Javi Calleja ou vraie prise de pouvoir ?  Le natif de Badajoz a des arguments à faire valoir.


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Une mission qu’il connaît bien

Quico Catalán, le président de Levante, a profité de la trêve internationale pour démettre Paco López de ses fonctions et nommer Javier Pereira, jusqu’alors en poste en Chinese Super League, au Henan Jianye. Arrivé en octobre 2020, le technicien estrémègne a d’abord été en mission maintien dans un club historique mais qui souffre du manque de joueurs étrangers pour disputer les premiers rôles. Grâce à des entretiens via Skype et des consignes, Pereira remobilise un effectif essentiellement chinois. Invaincu lors des 6 premiers matches, le format de la CSL lui permet de redresser sérieusement son équipe.

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En 2021, il dirige 14 journées et ne perd que 4 fois. Sous sa houlette, Henan est métamorphosé, très loin de l’image terne accolée jusqu’alors. Cette faculté à rebooster un effectif en perte de vitesse est une composante essentielle au vu du spleen granota. Car à Levante, le problème ne concerne pas le talent. C’est plutôt la tête qui flanche et apporte une pression supplémentaire. Si Pereira veut avoir un avenir à Oriolls, il devra être impactant très rapidement, comme en Chine.

Une maison qu’il retrouve

Après une carrière de joueur modeste, Javier Pereira trouve un boulot mais l’appel du ballon est trop fort. Il s’installe sur le banc de la B de Badajoz puis sur celui de Don Benito où il accède à la Segunda B. Une performance qui lui permet de devenir adjoint de Juan Ignacio Martînez, d’abord à l’UD Salamanca en 2007, puis à Albacete en 2008. Fort de cette expérience, il s’affranchit et s’engage avec le Deportivo Alavés qui végète en Segunda B. La greffe ne prend pas à Mendizorroza, il est licencié en cours de saison et retourne dans le staff de son mentor. Il ne le sait pas encore mais c’est certainement ça qui, une décennie plus tard, lui permettra de signer à Levante.

En effet, Martínez et Pereira guident les Granotas en Ligue Europa avec une 6e place au terme de la saison 2011-2012, avant d’atteindre les 1/8 en 2013, ce qui reste à ce jour la meilleure performance du club sur la scène continentale. L’aventure continue à Valladolid, avant de prendre le chemin de l’Angleterre, sans JIM cette fois-ci. À Watford, il sera l’adjoint Slavisa Jokanovic (qu’il retrouvera au Maccabi Tel Aviv et à Fulham), d’Óscar García et de Billy McKinlay. En 2018, il devient cette fois l’adjoint de Jordi Cruyff en Chine, au Chongqing.

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En 2020, il revient à Craven Cottage en tant que coordinateur sportif à Fulham, ce qui lui permet de toucher à la planification sportive et surtout de faire le lien entre l’académie et l’effectif professionnel. Son objectif est aussi méthodologique afin que le style Fulham se retrouve dans toutes les catégories. Son nom est cité plusieurs fois pour reprendre un banc en tant qu’entraîneur principal au pays des sandwiches à la gelée mais c’est finalement à Henan qu’il trouvera son bonheur.

Une méthode à confirmer

Il est difficile de faire le portrait clair de Javier Pereira en tant que coach principal car, même s’il a de la bouteille, qu’il s’est adapté à différentes cultures footballistiques, cela reste sa première expérience de numéro 1 en Liga.

« C’est un entraîneur qui est amplement préparé et qualifié pour être entraîneur numéro un. C’est une personne qui organise très bien le travail quotidien des entraîneurs. C’est un homme très méthodique, il a depuis longtemps une méthodologie très marquée et a intégré sa connaissance des autres ligues dans sa façon de travailler » Toni Astorgano, membre du staff de Jordi Cruyff à Chongqing

Avec Henan, il a par exemple fait le choix de ne pas jouer beaucoup avant la première rencontre de championnat qui était un match éliminatoire face à Wuhan.

« Nous avons joué le moins possible. Nous avons créé un climat de confiance et donné des références, un guide pour choisir ceux que nous voyions comme les meilleurs… Bref, faire simple » Javier Pereira dans Marca

Dans le jeu, il a souvent proposé un 5-4-1 assez rigide mais vertical pour bien occuper l’espace et offrir de la confiance à ses joueurs. L’idée était de ne pas être trop en difficulté à la perte. On dit de lui qu’il est très exigeant et qu’il s’est souvent occupé du travail sans ballon dans les différents staff où il a travaillé. Avec Don Benito, il a aussi montré son caractère un peu explosif : lors de la saison 2004-2005, il a été expulsé 3 fois !

Au vu de la construction de l’effectif de Levante, un jeu de transition rapide est envisageable, surtout que c’était déjà une des forces de Paco López par séquences, avec José Morales ou et Jorge De Frutos. Cependant, il sera difficile de concevoir un jeu où les Granotas ont de longues périodes sans le cuir tant Gonzalo Melero, José Campaña ou encore Enis Bardhi ne semblent pas taillé pour ce type de football. A voir donc, si dans la multitude d’expériences et de contextes qu’il a connu, Javier Pereira est en capacité d’adapter son projet de jeu avec son effectif pour faire émerger un modèle de jeu adapté. Nous ne sommes qu’à la 9e journée et pourtant le temps presse déjà.

Benjamin Chahine @BenjaminB_13

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