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·14 juin 2025

L'Euro Espoirs 2002, l'épopée moins connue des Bleuets

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Vainqueur de l'Euro à une seule reprise dans son histoire (en 1988), l'équipe de France Espoirs n'a disputé qu'une seule autre finale depuis. Ce fut en 2002, lors du tournoi disputé en Suisse sous les ordres d'un certain Raymond Domenech, doté d'une impressionnante armada.

On a désormais coutume de le rabâcher à chaque édition. Soit tous les deux ans, en somme. L'équipe de France Espoirs version Gérard Baticle, qui a débuté son Euro 2025 par un nul contre le Portugal le mercredi 11 juin (0-0), est sans aucun doute au fait que le dernier titre européen de la sélection remonte à 1988. Une éternité, en somme. Les glorieux aînés ? Éric Cantona, Alain Roche, Vincent Guérin, Franck Sauzée ou encore même Christophe Galtier. Une autre époque. Alors oui, tous les deux ans comme le veut la programmation de la compétition, on le rabâche, on le répète : les générations, aussi douées soit-elles, se succèdent sans pour autant ramener le trophée tant espéré. Mathys Tel, Wilson Odobert et leurs coéquipiers seront-ils les premiers à enfin décomplexer le football français ? Affaire à suivre ... En attendant, seule une génération s'est rapprochée des héros de 1988. Et là aussi, il faut remonter le temps ...


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Landreau, Govou, Frau, ...

En 2002, soit quatorze ans après le premier et unique sacre à l'Euro, une jeune garde tricolore se rend en Suisse pour prendre part à la 16e édition, la cinquième personnelle de Raymond Domenech. Aux commandes des Espoirs depuis 1993, l'ancien entraîneur de l'Olympique Lyonnais (1988-1993) a atteint à deux reprises (sur quatre participations donc) le dernier carré. Une première fois en France en 1994, une seconde deux ans plus tard en Espagne. 1998 et 2000 ? Des échecs, puisque les Bleuets n'atteignent même pas la phase finale. Alors qu'attendre véritablement de 2002 et de ce court voyage de l'autre côté des Alpes ? "Mes joueurs ont tous le même objectif : devenir champions d'Europe Espoirs", affirme le sélectionneur, qui peut s'appuyer sur des promesses déjà confirmées.

À commencer par le capitaine Mickaël Landreau. Le gardien de but aux plus de 40 sélections possède déjà un palmarès bien garni : deux Coupe de France et un titre de champion de France glanés avec le FC Nantes, et une Coupe des Confédérations avec l'équipe de France A remportée à l'été 2001. Sans compter son expérience sur la scène européenne, que ce soit en Coupe UEFA puis en Ligue des champions. Une valeur sûre sur laquelle s'appuie le staff tricolore. Mais pas que ! Le Lyonnais Sidney Govou commence sérieusement à faire parler de lui en compagnie de son coéquipier défensif Jérémie Bréchet, tout comme les Auxerrois Philippe Méxès ou Jean-Alain Boumsong et les Sochaliens Benoît Pedretti et Pierre-Alain Frau. On pourrait aussi citer les Anthony Reveillère, Julien Escudé, Steed Malbranque, Peguy Luyindula, Camel Meriem, ... Bref, un sacré matériel pour un groupe prêt à "vivre et mourir ensemble", dixit Raymond Domenech.

En favoris

Sortie d'un groupe composé notamment de l'Espagne puis d'un barrage face à la Roumanie (1-0 ; 4-0), l'équipe de France Espoirs débarque en Suisse en pleine confiance grâce à ses succès en préparation contre la Belgique (5-1), le Portugal (1-0) et l'Italie (3-2). D'autant plus que la poule proposée est largement à sa portée : la République Tchèque, puis la Grèce et de nouveau la Belgique sont au menu. "Il ne faut pas chanter victoire avant d'avoir joué", tempère le sélectionneur des Bleuets. Alors jouons ! Le 16 mai 2002, son équipe démarre son tournoi par un succès sur la République Tchèque de Milan Baros et Petr Cech à Genève (2-0). Sidney Govou (41e) et Olivier Sorlin (45e) bouclent l'affaire avant la pause et lancent les hostilités. Sans trop de problème, la Grèce (3-1) et la Belgique (2-0) sont aussi dominées. Direction donc le dernier carré, avec un duel face au pays-hôte à venir.

Au Saint-Jakob Park de Bâle, les Tricolores patientent après l'heure de jeu pour faire la différence grâce à Steed Malbranque (62e) et Olivier Sorlin (70e, 2-0) mais évitent le piège. Direction la finale, avec des retrouvailles contre ... la République Tchèque, tombeuse de l'Italie en demi-finale (3-2 a.p.). C'est alors en tant que favoris que les Espoirs français abordent la deuxième finale de leur histoire. Mais à Bâle, toujours, les choses ne se passent pas comme prévu. Petr Cech, futur gardien du Stade Rennais quelques semaines plus tard, ne laisse rien passer aux attaquants des Bleuets, en manque d'efficacité au pire des instants.

Une séance de tirs au but fatale

Incapables de trouver le chemin des filets, Sidney Govou et compagnie commencent à douter face à des Tchèques qui s'enhardissent, portés par leur dernier rempart. Et puis "ils nous ont usés physiquement. Ils ont mis la machine en route en douceur et la nôtre a donné l'impression de s'enrayer", concède Raymond Domenech. Tout ce petit monde, dos à dos, se dirige en prolongation. Puis aux tirs au but. Séance durant laquelle ses joueurs perdent pied. Camel Meriem a beau réussir la première tentative de la série, Pierre-Alain Frau, Julien Escudé et Jean-Alain Boumsong ne suivent pas. En face, les Tchèques réussisent un 3/3 fatal. Ils sont champions d'Europe, au nez et à la barbe des Espoirs français de la génération 1979. Pas celle dont le destin a choisi pour succéder aux champions de 1988, donc.

"Les Tchèques avaient plus de potentiel et d'énergie que nous. Sur les tirs au but, on n'y était plus", souffle Raymond Domenech, deux ans avant de prendre en main la sélection A avec la suite qu'on connaît. Pour ce qui est de celle des Espoirs français à l'Euro, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Deux nouveaux échecs en demi-finale (2006 et 2019), des absences à la phase finale à répétition durant les années 2010, des sélectionneurs (René Girard, Willy Sagnol, Sylvain Ripoll, ...) et des talents qui se succédent, sans jamais parvenir à se rapprocher réellement du sacre européen. Jusqu'à cette édition 2025 sous la houlette de Gérald Baticle ? Tous les espoirs sont permis !

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