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Nicolas Basse·7 avril 2020
Les scandales du foot 🇫🇷 4/5 : l'affaire VA-OM

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Nicolas Basse·7 avril 2020
Titres, légendes, gloire, épopées… et scandales. Malgré sa facette radieuse, l’histoire du football français est parsemée de zones d’ombre, de procès et d’événements honteux. Quatrième épisode de cette série : VA-OM.
19 mai 1993. J-7 avant la finale de Ligue des champions entre l’OM de Bernard Tapie et Milan. Alors que Marseille va affronter Valenciennes en première division le lendemain, Marie-Christine Robert arrive sur le parking de l’hôtel où logent les Phocéens. Jean-Jacques Eydelie, joueur de Marseille, lui remet une enveloppe contenant plusieurs dizaines de milliers de francs.
Marie-Christine Robert ? L’épouse de Christophe Robert, joueur essentiel de Valenciennes. Avec ses coéquipiers Jorge Burruchaga et Jacques Glassmann, ils ont reçu une proposition téléphonique facilitée par Eydelie et menée par Jean-Pierre Bernès, directeur général de l’OM. 200 000 francs chacun pour lever le pied contre l’OM.
Une victoire à Valenciennes assurerait quasiment le titre à Marseille et un match peu rugueux permettrait à l’équipe d’arriver fraîche et sans blessés en finale de LDC. Robert et Burruchaga acceptent, Glassmann refuse. Le lendemain, l’OM s’impose 1-0.
Avant la rencontre, Glassmann prévient son entraîneur Boro Primorac et, à la mi-temps, va voir la presse. Deux jours plus tard, c’est le club de Valenciennes qui confirme la tentative de corruption.
Il faut attendre le 8 juin pour que la Ligue nationale de football, présidée par Noël le Graët, dépose plainte contre X et que l’affaire prenne vraiment de l’ampleur. Bernès, Eydelie, Burruchaga et Robert sont mis en examen.
Après avoir nié les accusations, Robert avoue le 23 juin. Oui, Bernès, par l’intermédiaire d’Eydelie, lui a proposé une énorme somme pour lever le pied contre Marseille. Le lendemain, les inspecteurs déterrent 250 000 francs dans le jardin de sa tante.
Les langues se délient et Tapie est à son tour mis en examen, pour corruption et pour tentative de subornation de témoin. Tapie aurait tenté d’influencer le témoignage de l’entraîneur Boro Primorac.
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De nombreuses interrogations persistent dans cette affaire de corruption, mais deux sortent du lot. Qui était le véritable commanditaire des pots-de-vin ? Si Eydelie a joué un rôle d’intermédiaire et charge Bernès au procès, ce dernier assure que c’est bien Tapie à l’origine de la tentative de corruption. Qui dit vrai ?
Deuxième interrogation forte : événement unique ou partie émergée d’un iceberg de corruption ? Plusieurs joueurs évoluant en Ligue 1 à l’époque, à l’image d’Emmanuel Petit, ont à plusieurs reprises affirmé que les pressions et tentatives de corruptions d’ l’OM de Tapie étaient fréquentes.