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Arnaud Leyer·10 juin 2023

Les plus grosses surprises en finale de Ligue des Champions đŸ˜±

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Retournements de situations, surprises, tout peut arriver, mĂȘme en finale europĂ©enne !

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Il est rare qu’un immense favori se dĂ©gage d’une finale de Ligue des Champions, qui met aux prises les deux survivants d’une compĂ©tition remplie du gratin europĂ©en. Les trois derniĂšres finales se sont d’ailleurs soldĂ©es par un petit 1-0, alors qu’une seule des 18 derniĂšres a Ă©tĂ© remportĂ©e par plus de deux buts d’écart au bout des 90 minutes.


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Cette annĂ©e pourtant l’ogre Manchester City se prĂ©sente en favori, bien que l’Inter soit tout sauf une proie facile. Les hommes de Pep Guardiola, toujours aussi impressionnants, sont Ă  une victoire de la premiĂšre C1 du club et d’un triplĂ© (championnat-coupe-LDC) historique. Rien n’est fait pour autant, la preuve avec ces trois finales dans l’ùre de la LDC (depuis 1993) qui ont accouchĂ© d’un vainqueur surprise :

2012 : Chelsea crucifie le Bayern

Ce Chelsea là était béni, miraculé, ou juste capable de tout. Car au-delà de la finale, le parcours du club londonien sur la campagne 2011-2012 est incroyable. TroisiÚme avant la derniÚre journée de la phase de poules, Chelsea devait impérativement gagner : mission accomplie, premier sauvetage.

Les joueurs d’AndrĂ© Villas-Boas se sont ensuite retrouvĂ©s bien mal embarquĂ©s en huitiĂšmes contre Naples (dĂ©faite 3-1 Ă  l’aller), causant d’ailleurs le limogeage de l’entraĂźneur portugais. Son adjoint, Di Matteo, prend alors le relais et mĂšne l’équipe Ă  une qualification en prolongations au match retour.

Le quart contre le Benfica est plus facilement gĂ©rĂ©, mais Chelsea rĂ©alise ensuite l’exploit d’éliminer le mythique Barcelone de Pep Guardiola en demi-finales (Ă  10 contre 11 pendant une heure au retour et grĂące Ă  un but de Fernando Torres dans le temps additionnel). SixiĂšme de Premier League cette saison lĂ , ce parcours de Chelsea relevait dĂ©jĂ  de l’exploit, mais le plus dur restait Ă  faire : battre le Bayern Munich, chez lui, Ă  l’Allianz Arena, oĂč se dĂ©roulait le finale, le tout sans trois joueurs majeurs (John Terry, Branislav Ivanovic et Ramires, suspendus).

Comme prĂ©vu, Chelsea a Ă©tĂ© dominĂ©. Outrageusement mĂȘme : 35 tirs Ă  9, prolongations comprises puisque Didier Drogba avait arrachĂ© l’égalisation Ă  la 88e minute sur le seul corner de Chelsea de la partie (le Bayern en a eu 20). Une sĂ©ance de tirs au but mieux maĂźtrisĂ©e et pleine de suspense aura permis au Chelsea de Di Matteo de remporter la premiĂšre coupe aux grandes oreilles du club et marquer l’histoire avec cet exploit monumental.

2005 : Liverpool renverse les All-Stars de l’AC Milan

LĂ  aussi les spectateurs du stade olympique AtatĂŒrk d’Istanbul, oĂč se tient la finale cette annĂ©e, ont eu droit Ă  une sĂ©ance de tirs aux buts. Mais aprĂšs un scĂ©nario totalement diffĂ©rent. Car un peu plus tĂŽt dans la soirĂ©e, personne ne croyait Ă  cette issue, Ă  part peut-ĂȘtre les joueurs de Liverpool (et encore
), auteurs du comeback le plus connu de l’histoire de la Ligue des Champions.

Shevchenko, Kaka, Pirlo, Gattuso, Seedorf, Maldini, Nesta
ces noms te disent sans doute quelque chose. L’AC Milan Ă©tait l’une des Ă©quipes les plus effrayantes du monde Ă  l’époque, une Ă©quipe « all-time », remplie de grands joueurs, championne d’Italie en titre et vainqueur de la Ligue des Champions deux ans plus tĂŽt.

Face Ă  eux, le Liverpool de Steven Gerrard, cinquiĂšme de Premier League cette saison lĂ , passĂ© par les barrages de la Ligue des Champions et deuxiĂšme de son groupe derriĂšre Monaco (Ă  la diffĂ©rence de buts devant l’Olympiakos). Autant dire que sur le papier il n’y avait pas match. Et ça s’est rapidement confirmĂ© : dĂšs la premiĂšre minute Maldini marque, avant qu’un doublĂ© de Crespo ne confirme l’archi-domination milanaise.

Pour tout le monde, c’était pliĂ©. « Je commençais presque Ă  regretter d’ĂȘtre arrivĂ© jusqu’en finale » dira le dĂ©fenseur Jamie Carragher plus tard. Et pourtant, alors que Milan n’avait encaissĂ© qu’un seul but sur les six matchs de la phase Ă  Ă©limination directe (trois sur toute la compĂ©tition jusque-lĂ ), Liverpool marquait trois buts en six minutes. Avant de tenir, puis de faire plier les Italiens aux tirs au but grĂące Ă  un Jerzy Dudek hĂ©roĂŻque dans les buts. Un exploit impensable et lĂ©gendaire.

1997 : Dortmund fait tomber l’imposante Juventus

Cette fois pas de renversement, de hold-up, ou autre. Mais une vraie surprise tout de mĂȘme, car cette Juventus lĂ , emmenĂ©e par Zinedine Zidane, Christian Vieri, Didier Deschamps et Alessandro Del Piero, Ă©tait un monstre. Une Ă©quipe tenante du titre aprĂšs avoir battu le grand Ajax en finale l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente (Ă©trillĂ© 6-2 en demi-finale de cette Ă©dition), et qui faisait logiquement office de grand favori.

De son cĂŽtĂ© Dortmund, tout de mĂȘme double champion d’Allemagne en titre (1995, 1996), s’avançait avec un milieu composĂ© de Paulo Sousa – parti de la Juve l’étĂ© prĂ©cĂ©dent car il sentait « qu’ils voulaient avancer sans moi » – et Paul Lambert, un Ă©cossais peu connu arrivĂ© gratuitement de Motherwell. A deux, ils ont parfaitement muselĂ© Zidane.

Un doublĂ© de Karl-Heinz Riedle en premiĂšre pĂ©riode, et un but de Lars Ricken (71e) pour doucher les espoirs crĂ©Ă©s par le but de Del Piero Ă  l’heure de jeu, ont permis Ă  Dortmund d’empocher une victoire que personne n’avait vu venir.

Photo Getty