Le Journal du Real
·10 décembre 2024
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·10 décembre 2024
Une édition synonyme de renouveau sur le sol du Vieux Continent qui, jusqu’ici, ne réussit au tenant en titre. Au sein de cette néo-formule, le Real Madrid compte, tout simplement, davantage de défaites que de victoires dans la compétition, une statistique presque unique en son genre. Au sommet de sa petite vingt-quatrième place, à savoir au bord de l’élimination, ce match face à l’Atalanta Bergame se manifeste déjà comme une finale avant l’heure pour les Merengue. Opposé à ce dispositif si atypique, s’identifiant comme un 3-2-1-4 offensif et 5-2-1-2 défensif, Ancelotti aura du fil à retordre contre son homologue Gasperini. Deux tacticiens italiens expérimentés, cela promet.
Difficile de croire… Difficile de croire que l’outsider du jour ne s’avère vêtu de noir et bleu, cependant, c’est bien le cas. Néanmoins, les cinquièmes de ce championnat européen ne se manifestent injouables, comme ce pu être le cas des Reds, il y a désormais deux semaines. Des carences bien réelles dans lesquelles les Madrilènes peuvent s’engouffrer.
Ce zéro pointé concernant les cleen-sheets au sein de ce tournoi, comme révélateur du talon d’Achille du Real Madrid. Toutefois, ces schémas offensifs Orobici ont tout pour déroger à cette tendance. Contrairement à la grande majorité des autres écuries, les hommes de Gasperini privilégient les attaques placées aux transitions rapides, à l’exception d’un certain Lookman. Une attaque n’excellant dans sa vélocité face à une défense partageant cette même lacune, un point commun qui profite, de fait, aux Madrilènes.
Un cran plus haut, si balle aux pieds leur technique parle pour eux, l’on ne peut en dire autant à la récupération. Comme généralement dans tout système alignant pour simple milieu un double pivot, en l’occurrence ici le duo De Roon-Ederson, la protection axiale ne se révèle des plus efficaces. Une zone régulièrement délestée de tout marquage où le caractère agressif de cette équipe souffre d’un manque cruel de densité physique.
Ajoutez à cela des phases de pressing souvent à contre-courant de ce que demande le jeu, et nos milieux détiennent largement les capacités pour briller. Un volume de jeu à l’instar des Bellingham ou encore une qualité de frappes lointaines tel Valverde qui, bien utilisé, s’identifiera comme des armes redoutables.
De surcroît, pressing mal organisé rime avec espace dans le dos. Cela tombe bien, les flèches Mbappé, mais aussi Rodrygo, apprécient tout particulièrement ces prises de profondeur, contrairement aux coéquipiers de Djimsiti. D’ailleurs, si en phase de défense placée, ces derniers passent en mode « marquage en zone », nombreux se révèlent les espaces entre les lignes ou encore au niveau des demi-espaces.
Cependant, les hommes de Gasperini ne trônent pas en tête de la Serie A par pur hasard, bien au contraire. Si jusqu’ici décrite comme fragile, la défense bleue réside en un bloc dense protégeant à merveille sa surface. Un véritable gout de catenaccio remis au gout du jour. De plus, si Madrid compte envoyer de longs ballons verticaux en profondeur, elle devra être d’une précision clinique. Un manque de rapidité compensé par une domination sans partage dans le domaine aérien, à l’image des deux tours d’un mètre quatre-vingt-dix Djimsiti-Hien.
Des failles là aussi compensées au cœur du jeu par une qualité avec ballon qui passe largement en dessous des radars. Des Pasalic, De Ketelaere ou encore De Roon capables de conserver la possession même face aux plus importantes vagues de pressions. Ainsi, après avoir tranquillement remonté la balle, ces derniers ôtent leur tunique de relanceur afin de revêtir celle de distributeur.
Un jeu essentiellement horizontal, traversant le terrain d’une ligne à l’autre, le bloc défensif ayant du mal à suivre le tempo. Par conséquent, le passage à une défense à cinq avec Valverde en piston droit, éviterait à cette dernière ligne de se fatiguer en coulissant sans arrêts. Et si ce n’était pas assez, les milieux Orobici concluent ces périodes d’attaques par des projections aux bords de la surface, dans le but de réceptionner les centres généralement en retrait. Les milieux madrilènes sont prévenus : ils doivent supprimer cette fâcheuse habitude de déserter l’axe.
Enfin, qui dit attaque placée, insinue une qualité de percussion dans les espaces resserrés mêlée à des mouvements sans ballon incessants. Si Bergame s’avère spécialiste quand il s’agit d’accélérer le jeu à l’aide de triangles appui-profondeur dans le demi-espace, les Italiens ne délaissent les côtés. Dans ce dispositif contenant deux pistons de métier, les dédoublements viendront attaquer des latéraux Merengues, habituellement rapidement pris de vitesse.
Un Madrid à double visage ces derniers temps, capable du meilleur comme du pire. Dorénavant, il n’y a plus qu’à espérer que Don Carlo fasse basculer la pièce du bon côté.