Le Petit Lillois
·23 novembre 2024
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·23 novembre 2024
Ce dimanche, dans le cadre de la douzième journée de Ligue 1, le LOSC célébrera son 80e anniversaire. Pour y contribuer à sa manière, Le Petit Lillois fait un bref tour de son histoire en sélectionnant un match marquant par décennie. C’est parti !
80 ans de blason, de logos, de maillots ou encore de stades, la riche histoire du LOSC a déjà été analysée à la loupe et racontée par les meilleures plumes locales ces dernières semaines, mois et années. Cette fois-ci, c’est par le biais de parties qui représentent encore aujourd’hui de véritables épopées, que le récit lillois est décortiqué. Enfilez vos chaussures, serrez bien vos lacets, ajustez le tout et faites un saut dans le temps, un sacré bond en arrière qui vous fera revivre une rencontre marquante par décennie. Êtes-vous prêt ? On vous emmène !
En 1946, le LOSC s’apprête à réaliser son premier doublé coupe-championnat. Après avoir éliminé Clermont, le RC Paris et Rouen, les Lillois, menés par l’historique manager britannique George Berry (premier entraineur de l’histoire du club et ancien entraineur du SC Fives), retrouvent le Red Star à Colombes pour la finale de la Coupe de France. Le LOSC domine l’ensemble de la partie avec notamment des buts de Tempowski, Bihel et Vandooren. Le club gagne ainsi sa première Coupe de France, qui sera ensuite suivie par cinq autres plus tard (1947, 1948, 1953, 1955 et 2011). À cette époque, personne n’était cependant encore au courant.
Cette partie comptait pour la dernière journée du championnat lors de la saison 1953-1954 et, à cette occasion, près de 17 500 personnes étaient amassées dans les travées du Stade Henri-Jooris. Trois équipes peuvent encore être championnes : Reims, Bordeaux et le LOSC, mais les deux premières s’affrontent et font match nul. Le champ est alors libre pour les Lillois qui peuvent être champions en cas de victoire. Mais les Nancéiens défendent avec un bloc bas que ne renierait pas Pablo Corréa quelques décennies plus tard.
Cela n’embête pas suffisamment pas le LOSC qui trouve la faille : Jean Vincent ouvre le score dès le quart d’heure de jeu avant d’être suivi par Yvon Douis. Le légendaire buteur André Strappe conclut pour le 3-0 en faveur des hommes d’André Cheuva. Voilà comment le rédacteur en chef de la « Voix des Sports », Augustin Charlet, présente ce titre à l’époque : « Depuis la création du professionnalisme en football, qui remonte à la saison 1932-33, la capitale des Flandres a inscrit son nom à trois reprises au palmarès de la compétition nationale du football ; la première année avec l’Olympique lillois et les deux autres fois grâce au LOSC (1946 et 1954). Le football possède un chef de file au mérite incontestable ». Une affirmation encore valable aujourd’hui.
Au milieu de ses années 60, les heures de gloire du LOSC sont déjà loin. Cela fait désormais cinq ans que les Lillois sont en deuxième division, dans le purgatoire. Jules Bigot, ancien grand joueur du club et homme de caractère, finit par reprendre l’équipe et la saison est enfin réussie. A trois journées de la fin, le LOSC peut déjà être champion de L2 pour la première fois de son histoire. Et cela va de nouveau avoir lieu dans l’antre du stade Henri-Jooris. L’adversaire est un vieil ennemi bien connu du LOSC à cette époque : le Red Star. Les supporters viennent nombreux voir Le LOSC triompher sans difficulté 2-0 devant 12 000 personnes (record d’affluence depuis 1958). Une affluence qui se permet même d’envahir gaiement le terrain pour célébrer ce titre et cette renaissance.
Comme quoi, il y a des adversaires historiques que l’on recroise à travers les épopées d’un club. Après le match qui offre le titre de champions de L1 au milieu des années 50, voici le match du renouveau face aux Nancéiens au milieu des années 70. Lille sort d’une saison en Ligue 2 et s’appuie sur une nouvelle politique sportive qui pourrait rappeler l’actuelle : mise en avant du centre de formation, régionalisation, renforcement du département de communication. Et la recette marche. Pour ouvrir cette saison 1978-79 le LOSC affronte le grand Nancy de Platini, récent vainqueur de la Coupe de France. Avec six joueurs formés au club sur la feuille de match et, bien que menés 3-1 après 40 minutes de jeu, les Lillois arrivent à renverser le match. Sans les coups francs de Burak Yilmaz mais avec un autre formidable joueur : Pierre Pleimelding (6ème meilleur buteur de l’histoire du club).
Les années 80 sont difficiles pour le LOSC. La ville de Lille est devenue l’actionnaire majoritaire du club qui lutte le plus souvent pour son maintien. Alors, encore une fois, la Coupe de France est le théâtre de quelques exploits et des rêves nordistes. Cet exploit-ci est retentissant. Après avoir perdu 3-1 au match aller des 16èmes de finale face aux solides Girondins de Bordeaux de l’époque, le LOSC doit jouer le match retour dans son Stade de Grimonprez-Jooris. Les espoirs étaient maigres face aux Tigana, Dropsy, Battiston et consorts. De plus, les Bordelais ouvrent le score dès le début du match. Voilà trois buts à remonter pour les Lillois en moins d’une heure de jeu.
C’est donc juste avant la mi-temps que Pascal Plancque égalise d’un coup franc direct et redonne un peu espoir. Puis deux buts à l’heure de jeu permettent de pousser les Girondins, champions en titre, jusqu’aux prolongations. Et là, c’est l’euphorie quand, au début de cette période additionnelle, Primorac, défenseur bosnien peu habitué du fait, inscrit un deuxième but de la tête et qualifie le LOSC. Le club ira cette année-là jusqu’en en demi-finales de la Coupe de France, stade de la compétition que les Lillois n’atteindront plus avant le titre de 2011. Primorac quant à lui deviendra le futur adjoint historique d’un certain Arsène Wenger à Arsenal durant plus de 20 ans. Jean-Michel Vandamme, responsable actuel de la formation et entraineur adjoint à l’époque résumera ce match ainsi : « On a compris qu’on était capable de bousculer les gros. » Ce ne sont pas José Mourinho, Carlo Ancelotti ou Diego Simeone qui pourraient dire le contraire.
Lors du dernier match de la saison 1998-1999, le LOSC ratait de peu l’accession à la Ligue 1 face à Guingamp, et à sa différence de buts. Alors la saison suivante, en novembre, tandis que le club est sur le point d’être privatisé, la revanche face aux mêmes Guingampais se prépare. Toutefois ces derniers sont deuxièmes du championnat et particulièrement dangereux. Même coach, Vahid le confirme : « J’estime que sur le papier il y a meilleur que nous. Guingamp par exemple », lançait-il. Il faut donc toute la ruse de Lillois bientôt réduits à 10 avec l’exclusion du gardien Grégory Wimbée, pour triompher. Landrin prend place au but tandis que Fernando D’Amico vient se frotter à un adversaire durant un coup-franc pour ensuite s’effondrer de lui-même et provoquer une exclusion. Il remet ainsi les équipes à nombre égal. Djezon Boutoille en profite pour doubler la marque en fin de match et conclure une victoire finale 2-0 au Stade Grimonprez-Jooris. Jean-Louis Valois célèbre même en se faisant exclure lui aussi. C’est un énième match du renouveau pour le LOSC qui est vendu au duo Dayan-Graille le mois suivant et accède à la première division à la fin de cette saison et pour ne plus la quitter depuis.
Ce fameux Stade Ennio Tardini de Parme… Il y a deux ans, le LOSC était en Ligue 2 tandis que le Parma Calcio gagnait la Coupe UEFA face à Marseille, la Coupe et la Supercoupe d’Italie dans la même saison. Forcément, sur le papier, l’affiche semble peu équilibrée. Grégory Wimbée, gardien du LOSC de l’époque, se souvient : « Il n’y avait pas grand monde dans le stade et dès la poignée de main, on sent qu’ils se foutent de notre gueule. Forcément, on ne devait pas faire très peur. » Mais coach Vahid a un plan en tête. Il sait que les Italiens sont au début de leur préparation, soit pas encore au point physiquement. Il innove donc avec une défense à trois pour ce barrage, à l’image d’un certain Bruno Genesio cette saison.
La défense lilloise est impossible à percer et le score à la mi-temps est donc nul et vierge. Au retour des vestiaires un centre dévissé offre un but improbable au LOSC, grâce à Bassir, tient le score jusqu’à dix minutes de la fin et un célèbre coup franc à plus de trente mètres du but. Bruno Cheyrou s’apprête à le tirer quand il entend la voix de Johnny Ecker derrière lui : « Laisse Bruno, c’est ma seule chance de signer en Italie la saison prochaine. »
Ecker ne signera jamais en Italie mais, ce soir-là, il marquait ce fameux coup-franc à Sebastien Frey. Il permettait au LOSC de vivre la première de ses belles épopées européennes.
C’était la 26ème journée de Ligue 1. Comme lors de la saison 2020/2021, plusieurs clubs peuvent êtres champions dont les Dogues. Ils se déplacent face à leurs rivaux Marseillais au Stade Vélodrome et ses 52.960 spectateurs. On joue la dixième minute de jeu quand Eden Hazard décide de faire l’impensable et de frapper de 40 mètres. Grégoire Margotton, commentateur pour Canal + à l’époque, se remémore : « Ça surprend tout le monde, il n’est pas sur son pied droit. Pas sûr non plus qu’il se dise que Mandanda est avancé. Je me souviens de sa réaction, le génie se surprend lui-même, je me souviens du geste de la main qu’il fait juste après. Je n’ai jamais hurlé comme ça de ma vie… »
Hazard lui-même avoue après coup : « C’est mon plus beau but. Aussi parce que je l’ai inscrit dans un stade pareil ». Et les supporters du LOSC d’être d’accord avec lui puisqu’il fut élu « but du siècle » en 2020. Mais, plus qu’un but magnifique, cette réalisation, couplée à celle de Frau dans le temps additionnel, permettait au LOSC de gagner le match et de se diriger vers le titre cette année-là.
Même situation dix ans plus tard… Plusieurs clubs se tiennent à quelques points d’intervalle pour obtenir le titre, dont l’Olympique Lyonnais chez qui le LOSC se déplace en ce mois d’avril. Les Lillois sont obligés de gagner s’ils veulent jouer la première place. Mais, dans cette partie, ils sont rapidement menés par deux buts et le monde semble s’écrouler. C’est sans compter sur un certain turc. Burak Yilmaz, premier du nom, prend un coup franc juste avant la mi-temps qu’il expédie au-dessus du mur d’Anthony Lopes. 2-1. Puis à l’heure de jeu Lucas Paqueta rate sa passe en retrait. Qui traine dans le coin pour la récupérer et servir Jonathan David ? Burak. 2-2. Puis tandis qu’il reste cinq minutes à jouer, Yuzuf Yazici n’a pas peur de se décoiffer pour dévier la balle de la tête et offrir le but de victoire au même Burak Yilmaz. 2-3. Le LOSC est lancé en tête du championnat. Et, comme on le sait tous, il finira par obtenir ce fameux quatrième titre de champion de France.
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