L’empire Red Bull à l’assaut du football | OneFootball

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·23 novembre 2019

L’empire Red Bull à l’assaut du football

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En plus du succès de leur écurie de Formule 1 qui leur appartient depuis 2004, Red Bull et son propriétaire Dietrich Mateschitz ont également investi dans le football. L’histoire débute en 2005 à la suite du rachat du SV Wüstenrot Salzburg que le néo-propriétaire autrichien renommera ensuite Red Bull Salzburg.

Le RB Salzburg, anciennement SV Wüstenrot Salzburg, est l’actuel plus gros club d’Autriche à l’indice UEFA (26ème avec 50 500 points). Il devance largement le Rapid Vienne, second club autrichien, qui pointe seulement à la 65ème place avec 22 000 points. Cet écart reflète parfaitement bien la situation actuelle du RB Salzburg, qui domine outrageusement son championnat : le club a été champion à 10 reprises depuis le rachat en 2005 alors qu’il ne l’avait été que 3 fois auparavant. Mais au-delà de cela, le club est aussi en réussite au niveau continental : son parcours en Europa League durant la saison 2017/2018 a notamment marqué les esprits puisqu’il a échoué en demi-finale face à l’Olympique de Marseille après avoir éliminé le Borussia Dortmund ainsi que la Lazio Rome.


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Sa réussite sportive est le produit de différents facteurs : tout d’abord, les résultats du club au niveau national et continental attirent les jeunes joueurs de tout le pays. Ces jeunes joueurs se voient alors offrir une formation dans des infrastructures d’une qualité rare, et représentent une énorme plus-value pour le club qui pourra réinvestir cet argent. Ensuite, les différents réseaux et bon recruteurs du club lui permettent de recruter des jeunes joueurs prometteurs à des prix moindres. Un exemple parfait de la qualité de ces recruteurs est l’achat du jeune Erling Haaland au club de Molde pour la somme de 5M€ tandis qu’il en vaudrait aujourd’hui 30M€ selon Transfermarkt et il sera sûrement vendu pour plus du double dans les prochains mois par le RB Salzburg.

En 2006, soit seulement 1 ans après le rachat du RB Salzburg, Red Bull décide d’investir dans le football allemand. Sur les conseils de son ami Franz Beckenbauer, Mateschitz s’intéresse à la ville de Leipzig pour un éventuel investissement. Cette ville a notamment la particularité d’avoir un stade de 44 000 places, le Zentralstadion. Cependant le rachat d’un club de Leipzig n’est pas une mince affaire. Les supporters du FC Saschen Leipzig refusent catégoriquement un rachat. L’investisseur autrichien va donc subtilement se rabattre sur le SSV Markranstädt, club situé à 13km de la ville de Leipzig. S’en suivront de nombreuses procédures, notamment pour s’inscrire dans les divisions allemandes, mais finalement en 2009 le club est officiellement fondé et inscrit pour la saison 2009/2010.

Alors qu’ils ne sont encore qu’en division régionale, Red Bull nomme Gérard Houllier en tant que directeur général de la branche football du groupe Red Bull donc du RB Leipzig et des autres clubs appartenant à la marque. Et c’est lors de leur première saison nationale (en 3. Liga) que le club commence à investir massivement sur des jeunes joueurs avec près de 2M€ dépensés notamment pour le prêt de Joshua Kimmich et le transfert de Yusuf Poulsen. Après la montée en 2. Bundesliga, le club devient de plus en plus ambitieux et investit 20M€ au mercato pour acheter de nombreux joueurs comme Marcel Halstenberg qui évolue toujours au RB Leipzig aujourd’hui au poste de latéral gauche.

Ces investissements vont s’avérer fructueux puisque le club saxon ne restera que 2 saisons en 2. Bundesliga. A l’issue de la saison 2015/2016, il termine 2ème et accède donc pour la première fois de son histoire à l’élite après seulement 7 ans de projet. Et cette première saison en Bundesliga va interpeller le monde du football : Leipzig se hisse à la 2ème place derrière le Bayern Munich et accède donc à la Ligue des Champions, grâce notamment au buteur Timo Werner acheté pour la somme de 10M€ à Stuttgart. Une première expérience européenne au plus haut niveau qui va aboutir à une 3ème place dans un groupe plutôt homogène puisqu’ils étaient opposés au Beskitas JK, au FC Porto et à l’AS Monaco. Cette 3ème place est synonyme de reversement en 1/16ème de finale de l’Europa League. Et le parcours du RB Leipzig est assez intéressant puisque les joueurs ont réussi à se hisser jusqu’en ¼ de finale en ayant éliminé Naples, puis le Zénith Saint-Pétersbourg avant de chuter face à l’Olympique de Marseille.

Les investissements de Red Bull ne se sont pas arrêtés à Leipzig et à Salzburg puisque la marque au taureau rachète en 2012 un deuxième club autrichien : l’USK Anif qui sera ensuite renommé FC Liefering. Un achat très malin puisque le FC Liefering fait office de réserve non officielle du RB Salzburg. En effet, chaque année de nombreux jeunes joueurs du centre de formation du RB Salzburg sont prêtés au FC Liefering afin de s’aguerrir en 2. Liga, deuxième division autrichienne, ce qui donne à ce club la particularité d’avoir un effectif âgé en moyenne de 18,4 ans. Trois joueurs se démarquent au FC Liefering : Karim Adeyemi (17 ans), Benjamin Sesko (16 ans) et Bryan Okoh (16 ans), tous prêtés par Salzburg. Karim Adeyemi est d’ailleurs suivi par de nombreuses grandes écuries d’après certaines rumeurs, notamment le FC Barcelone.

Red Bull s’exporte aussi sur d’autres continents : en Afrique et en Amérique. Le club a créé le Red Bull Ghana ainsi que le Red Bull Brasil afin probablement d’accroître les possibilités de découvrir de nouveaux jeunes en Afrique, au Ghana, en Amérique du Sud, au Brésil. Cependant, ces deux investissements à l’étranger n’ont pas été un réelle réussite : le Red Bull Ghana, club et académie de football créé en 2008 a été dissout en 2014, et le Red Bull Brasil créé en 2007 n’a jamais réussi à atteindre la Série A, première division brésilienne, mais a malgré tout fusionné avec le club de Bragantino qui sera appelé Red Bull Bragantino la saison prochaine lorsqu’il évoluera en Série A. Red Bull ne prend pas son investissement dans ce club à la légère puisque selon certaines rumeurs au Brésil, la marque autrichienne a prévu d’investir près de 200M€ pour la saison prochaine.

La relation entre ces clubs est la clé de la réussite du groupe Red Bull dans le football. Dire qu’il existe une interdépendance entre le RB Leipzig, le RB Salzburg et le FC Liefering serait un abus de langage, mais l’on s’en rapproche. En effet, le FC Liefering est presque totalement dépendant du RB Salbzurg puisque 25 des 28 joueurs de son effectif proviennent du RB Salzburg. Ces joueurs ont d’ailleurs la particularité de pouvoir jouer en Youth League avec l’équipe U19 de Salzburg tout en prenant de l’expérience au FC Liefering. Cette stratégie a fait ses preuves puisque c’est Salzburg qui avait remporté l’édition 2016/2017 de la Youth League. Duje Caleta-Car, Hwang Hee-Chan, Hannes Wolf, Amadou Haidara ou encore Diadié Samassekou, Dominik Szoboszlai et Konrad Laimer sont d’ailleurs des joueurs passés en prêt au FC Liefering.

Le RB Salzburg dépend également d’un certaine façon du FC Liefering qui lui sert donc de réel club satellite dans lequel il fait progresser ses jeunes bon joueurs. Le RB Leipzig entretient un lien particulièrement important avec le RB Salzburg puisque les meilleurs joueurs de Salzburg rejoignent parfois le club allemand pour poursuivre l’aventure du côté de la filiale Red Bull en passant un cap, en rejoignant un club qui joue le podium d’un championnat majeur, tout en continuant de jouer une compétition continentale, en l’occurrence la Ligue des Champions cette saison. Nombreux sont les joueurs ayant évolué dans les deux clubs : Marcel Sabitzer, Peter Gulácsi, Dayot Upamecano, Naby Keita (revendu 30M€ par le RB Salzburg au RB Leipzig avant d’être cédé à Liverpool pour 60M€), Konrad Laimer, et plus récemment Amadou Haidara et Hannes Wolf… Des futures arrivées au RB Leipzig des jeunes Erling Haaland, Dominik Szoboszlai, Maximilian Wober ou encore Patson Daka qui ont éclos et qui brillent au RB Salzburg sont-elles envisageables lors des prochains mercatos alors qu’ils sont courtisés par de nombreux cadors européens ? Affaire à suivre…

Elliot Lafois

Photo credits : Iconsport

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