Leicester City : quand un Srivaddhanapraba en cache un autre | OneFootball

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·22 septembre 2019

Leicester City : quand un Srivaddhanapraba en cache un autre

Image de l'article :Leicester City : quand un Srivaddhanapraba en cache un autre

Le 27 octobre 2018, un drame sans précédent secoue le club des Foxes. L’hélicoptère transportant le président du club s’écrase sur le parking du stade. Les cinq passagers trouvent la mort dont celui qui a été l’un des principaux acteurs du titre de 2015/2016.

Un an plus tard, Leicester reste encore une belle équipe de Premier League. Neuvième du championnat la saison dernière, le club est aujourd’hui un prétendant légitime pour le Top 7. Quelle a été l’importance de Vichai Srivaddhanapraba dans la politique de Leicester ? Comment le club est-il parvenu à rester sur la même tendance malgré la tragédie ? Eléments de réponse ici.


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Vichai, discret mais incontournable

C’est en 2010 que l’histoire d’amour entre Vichai Srivaddhanapraba et Leicester commence. L’équipe vient seulement de quitter l’EFL League One (D3) et squatte alors le top 10 de Championship. Seuls quarante millions de livres seront suffisants pour que l’homme d’affaire thaïlandais achète le club. En 2011, il devient président des Foxes.

Vichai est patient et dispose d’une stratégie qui portera ses fruits à long terme. Il privilégie donc l’acquisition de jeunes pépites pour les faire progresser à Leicester. Jamie Vardy débarque de Fleetwood Town (D4 anglaise) en 2012. Made in France, Riyad Mahrez (Le Havre) et N’Golo Kanté (SM Caen) arrivent en 2014 et 2015.

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Par ailleurs, le président thaïlandais souhaite créer un collectif soudé afin d’être armé en Premier League. De 2010 à 2014, l’effectif est rempli par Kasper Schmeichel, Wes Morgan, Danny Simpson, Danny Drinkwater, Marc Albrighton ou encore Tom Lawrence.

La patience se voit récompensée. Après avoir écrasé la concurrence en étant premier de Championship lors de la saison 2013/2014, le club finit quatorzième de Premier League. En 2015, l’entraîneur Claudio Ranieri fait son apparition dans le club pour une saison 2015/2016 dans les annales.

Riyad Mahrez et N’Golo Kanté explosent au grand jour, Jamie Vardy devient l’un des meilleurs buteurs du championnat. Et Leicester remporte miraculeusement le championnat. Srivaddhanapraba est alors vénéré. Et pour cause, en dehors du cadre purement sportif, le président est devenu un personnage incontournable.

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En 2011, l’entreprise du milliardaire, « King Power », devient le sponsor principal de Leicester. La même année, le stade prend son nom et devient le King Power Stadium. Vichai garantit un prix très bas pour les places du stade, même quand Leicester devient une grande équipe de Premier League. Pour ses 60 bougies, le milliardaire offre des bières gratuites aux supporters à l’occasion d’un match face à Newcastle United.

Une disparition cruelle

Les années qui suivent le triomphe sont moins fabuleuses. En même temps, l’euphorie ne pouvait que redescendre après une saison parfaite. Lors de la saison 2016/2017, Leicester parviendra tout de même à aller jusqu’en quart de finale de Ligue des Champions. Douzième en 2016/2017, neuvième en 2017/2018, Leicester devient un club de milieu de tableau. Mais cela se révèle logique au regard des départs de Kanté et de Kramarić en 2016, de l’entraîneur Ranieri en 2017, et de Mahrez qui a rejoint les rangs de Manchester City a l’été 2018.

Pour autant, il est assez clair que le mercato 2016/2017 a été beaucoup moins bien géré par Vichai. Laissant partir les meilleurs éléments comme des petits pains, il surenchérit avec des joueurs qui ne comblent pas ces départs. Islam Slimani est acheté 35 000 000€ au Sporting, Nampalys Mendy est ciblé pour 15 000 000€ de l’OGC Nice et Ahmed Musa débarque du CSKA Moscou pour la somme d’environ 16 000 000€.

Lors de la même période, le président s’exporte dans un autre club. Il reprend en main OH Louvain, club de D2 belge.

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Mais Leicester reste une belle équipe en octobre 2018, quand le drame survient. À la suite du crash de l’hélicoptère, le club se trouve en deuil total. Une pétition cumule : plus de 20 000 signatures pour ériger une statue à l’effigie du milliardaire thaïlandais. Les hommages se multiplient de la part du monde entier du football. C’est alors le fils de Vichai Srivaddhanapraba, Aiyawatt, 33 ans alors, qui prend la relève.

Aiyawatt, la relève des Foxes

Surnommé « Top », le nouveau président du club gère parfaitement le passage de flambeau. Sur les six premiers matchs suivant la tragédie, Leicester n’en perd aucun. Le stade devient une forteresse jusqu’au 8 décembre contre Tottenham. Pour autant, les prestations sont loin d’être constantes. Si Leicester bat notamment Manchester City, Chelsea et Everton pendant le Boxing Day, le club subit ensuite six défaites d’affilées. La bonne fin de saison permet tout de même au club de finir sur une neuvième place très convaincante derrière les Wolves et les Toffees.

Au niveau des transferts, Aiyawatt marche sur les pas de son père. Faisant une excellente affaire avec les 80 000 000€ de Manchester United pour Harry Maguire, le club mise sur les jeunes pépites en s’offrant James Justin pour 6 000 000£, tout droit sorti de D3 avec Luton Town. Par ailleurs, Leicester a acquis six joueurs pour l’équipe U23. Parmi eux, George Hirst vient de Louvain. Aiyawatt Srivaddhanapraba opère ainsi une jonction parfaite entre ses deux clubs. Enfin, Ayoze Pérez, l’attaquant de Newcastle, a également rejoint Leicester tout comme Youri Tielemans, acheté définitivement de Monaco pour 45 000 000€.

C’est également la folie des prêts à Leicester. On retrouve ainsi cinq joueurs de l’équipe U23 prêtés dans les divisions inférieures. Des joueurs importants du club en difficulté les saisons passées ont également été prêtés : Islam Slimani et Adrien Silva (AS Monaco), Rachid Ghezzal (Fiorentina), Andrew King (Glasgow Rangers), Fousseni Diabaté (Amiens).

Le début de saison de Leicester est très encourageant. Vainqueur contre Sheffield United, Bournemouth et Tottenham hier, le club a arraché le nul contre les Wolves et les Blues de Chelsea, tombant seulement contre Manchester United. Si le top 6 semble être une marche encore trop haute (quoique), Leicester peut très bien envisager une place européenne. Pour cela, il faudra batailler avec Everton, West Ham ou encore Norwich notamment.

Leicester ne doit sa renommée actuelle qu’à une seule personne : Vichai Srivaddhanapraba. Certes, le club du nord de l’Angleterre n’est pas monté tout de suite en Premier League, mais la patience du président et ses stratégies se sont révélées plus que payantes. Très certainement, sa disparition a laissé un vide dans le King Power Stadium mais tel père tel fils, Aiyawatt, vice-président depuis 2011, a parfaitement su prendre la relève avec un mercato très probant et un début de saison 2019/2020 encourageant.

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