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·25 août 2021

Le Stadtderby Zurich : Quand les rivaux doivent cohabiter

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Zurich, plus grande ville Suisse, est le poumon économique et financier du pays. Une ville multiculturelle où se trouve la rue la plus chère d’Europe. Une belle ville attirant plus de 2 millions de touristes par année, remplie de banques et bordée par un lac. Sans oublier le siège de la FIFA ou le stade du Letzigrund et sa fameuse piste d’athlétisme. Cette enceinte justement, se partage entre les deux clubs professionnels de la ville, le FC Zurich et les Grasshoppers. Retour sur l’histoire de cette cohabitation difficile entre deux grands rivaux.

Nés pour être rivaux

Le FC Zurich nait le 1er août 1896 à la suite de la fusion de trois clubs de la ville. Un des protagonistes de cette fusion se nomme Hans Gamper, le fondateur du FC Barcelone. Un mois jour pour jour plus tard, un étudiant anglais, Tom E. Griffith donne naissance à Grasshopper le 1er septembre 1896. Il attribue les couleurs bleues et blanches de la ville au club qu’il vient de fonder. Les deux clubs de Zurich deviennent très rapidement les meilleures équipes du pays. GC remporte le premier championnat national de l’histoire en 1898. 4 ans plus tard, c’est au tour du FCZ d’inscrire son nom au palmarès. A cette époque, Grasshopper avait déjà soulevé trois fois le trophée national.


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En 1909, alors que GC décide de quitter la Fédération Suisse de Football, le FC Zurich change les couleurs du club. Terminés les maillots rouges et blancs. Le club choisit d’utiliser le bleu et le blanc, les couleurs traditionnelles du club voisin. Ce changement provoque des désaccords et l’anecdote est même considérée comme le début des rivalités entre les deux équipes. Celles-ci sont renforcées par la réintégration de Grasshopper au sein de la Fédération quelques années plus tard. Elles s’intensifient aussi par la fait que les supporter du FC Zurich soient en majorité issus du monde ouvrier et agricole alors que les supporters de GC se trouvent dans le milieu bourgeois.

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Le derby de Zurich au Letzigrund en 1964. En blanc, un certain Köbi Kuhn, futur entraîneur de la Suisse

Aujourd’hui cette frontière sociale s’est plus ou moins stabilisée. Cependant, les supporters du FCZ sont majoritaires au sein de la ville. Les fans de Grasshopper sont plus nombreux dans l’agglomération et dans les différentes villes bordant le Lac de Zurich.

Une cohabitation compliquée

Cette rivalité perdure au fil du temps. Malgré quelques relégations vécues par les deux équipes, ce match reste un incontournable dans le championnat suisse. Jusqu’en 2007 les deux clubs vivent séparés. Ils possèdent chacun leur propre stade. GC évolue au Hardturm, un stade à l’ancienne d’un peu moins de 18 000 places tandis que le FCZ réside au Letzigrund, enceinte accueillant du football et de l’athlétisme.

Le Hardturm est prêt à être rénové en vue de l’Euro 2008, organisé conjointement entre la Suisse et l’Autriche, lorsque les riverains refusent la rénovation du stade pour éviter de subir trop de nuisances sonores. La consternation est grande du côté de Grasshopper et le projet tombe à l’eau. L’enceinte est même détruite. Le FC Zurich se retrouve alors dans l’obligation de partager son stade avec son ennemi qui se retrouve sans terrain. C’est un comble pour deux clubs ennemis de se retrouver du jour au lendemain dans le même stade.

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Le Letzigrund de Zurich

Le Letzigrund est, quant à lui, rénové pour l’Euro 2008. Malgré les travaux, le stade est très critiqué notamment en raison de sa piste d’athlétisme qui éloigne les spectateurs de la pelouse. Certains supporters de GC refusent même d’y s’y rendre sous prétexte qu’il s’agit du terrain du rival. La cohabitation est difficile, et les confrontations entre les deux clubs amènent fréquemment des affrontements violents en tribunes. En 2011, une rencontre de championnat entre les deux clubs s’était notamment soldée par un arrêt du match dès le quart d’heure de jeu, après de graves incidents en tribunes. Les hooligans des deux camps envoyaient en effet des engins pyrotechniques dans les tribunes qui leur faisaient face. Après ces incidents, des grillages séparant les supporters des deux clubs avaient été érigées dans le stade.

“Je veux dialoguer le plus vite possible avec les responsables des deux clubs de football et réfléchir avec eux à des mesures. Les clubs doivent soutenir la tolérance zéro face à ces incidents commis par d’idiots criminels”Gerold Lauber, directeur des sports de Zurich en 2011

Le 27 septembre 2020, après quatre votations populaires, les Zurichois acceptent la construction d’une nouvelle arène de football. Elle se situera sur le site de l’ancien Hardturm et pourra accueillir 18 500 personnes. Le projet à pour but d’abriter les deux clubs. Le Letzigrund serait donc délaissé par le football, ce qui sera certainement une bonne nouvelle, mais qui ne règlera pas le problème d’une cohabitation difficile entre les deux clubs de la ville, qui risquent de devoir se supporter encore de nombreuses années…

Crédits photos : IMAGO

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