Le Rétro – France 3-0 Ukraine : Les Bleus au Brésil, Mamadou Sakho dans la légende | OneFootball

La France renversait l’Ukraine 3-0 lors du barrage retour des qualifications au Mondial 2014, au Stade de France, il y a dix ans, jour pour jour. Retour sur une nuit de folie à Saint-Denis, un 19 novembre, où les Bleus ont remporté leurs billets pour la Coupe du monde au Brésil.

Trois buts. C’est le minimum que la France doit inscrire, devant son public, pour être représentée au Brésil et à sa Coupe du Monde, à l’été 2014. Moins de deux ans après son arrivée sur le banc tricolore, Didier Deschamps joue déjà gros. Les Bleus – à la surprise générale – se sont inclinés deux buts à zéro en barrage aller face à l’Ukraine, faute de s’être hissés à la première place du groupe I, au détriment d’une Espagne championne en titre. Les Ukrainiens viennent dans l’Hexagone pour parachever leur succès, lors de la première manche.

45 minutes pour inverser la vapeur

Sur une pelouse gâtée d’un Stade de France qui avait vu les All Blacks défiler face au XV du Coq, quelques jours plus tôt, les Bleus dictent le tempo. Les premiers coups sont joués, forçant Andriy Pyatov à se déployer d’entrée sur une frappe de Mathieu Valbuena (2’). L’adversaire, tellement sous pression suite à l’imperturbable pressing des Bleus et au brouhaha des 77.098 supporters français, s’agace rapidement. Une Ukraine frustrée, à l’image de son capitaine Ruslan Rotan, vite averti (6′) après un tacle non-maîtrisé sur Franck Ribéry.

À la guerre comme à la guerre, au quart d’heure de jeu, les hommes de Didier Deschamps n’ont pas encore trouvé la faille. Omniprésent dans l’entrejeu, Paul Pogba subit un tacle par-derrière d’Edmark Galovskyi, qui – si la VAR existait à l’époque – aurait pu finir la rencontre au vestiaire. Cinq minutes plus tard, les Bleus obtiennent un coup franc aux abords des 30 mètres ukrainiens qui va faire mouche. À peine Valbuena envoie le ballon dans la boîte que les Ukrainiens dégagent le danger. Mais Ribéry s’empare du ballon à l’entrée de la surface puis frappe dans le cuire. Pyatov parade mais laisse filer un ballon qui trouvera preneur, en la personne de Mamadou Sakho.

Le défenseur ouvre le score et lance la révolte française. Les filets ukrainiens tremblent de nouveau juste avant la demi-heure de jeu. Cependant, l’arbitre de touche refuse le but de Karim Benzema, sur un hors jeu inexistant du numéro 9. La France pousse, et sollicite de nouveau le portier ukrainien, sur une demi-volée de Valbuena (31′) qui se dirigeait dans sa lucarne droite. C’est Benzema qui porte la deuxième estocade une minute plus tard, après une déviation de Valbuena, encore lui. Ironie du sort, l’attaquant du Real Madrid, tout seul derrière la défense, est cette fois en position illicite. La France fait le break.

Mamadou Sakho décroche la Lune, et les billets français pour le Brésil

Deux buts à zéro, à la pause. Bixente Lizarazu le souligne sur les antennes de TF1  : « les Bleus ont effacé en une mi-temps un barrage aller catastrophique ». C’est vrai, la France a rattrapé son retard et a son destin entre les mains. Les Ukrainiens, eux, sentent le Brésil s’échapper. Un sentiment qui se concrétise un peu plus dès la reprise, après que Yevhen Khacheridin recoive un deuxième carton jaune (49′). En retard, le défenseur fauche Ribéry lors de la première offensive française au retour des vestiaires. Il laisse ses coéquipiers à dix. Un but suffirait à la France, désormais en supériorité numérique, pour décrocher le Graal. Dominante, elle n’arrive cependant pas à de nouveau faire trembler les filets.

Benzema, trouvé seul dans la surface, vendange son ballon s’envole au-dessus de la barre (57′) .Les Bleus se font même peur à vingt minutes du terme, quand Sakho dévie un tir ukrainien, qui finit dans les gants d’un Hugo Lloris sur ses gardes. La délivrance arrive finalement quelques minutes plus tard. Pyatov se couche sur une frappe tricolore mais laisse encore filer le ballon. Comme s’il n’avait pas retenu la leçon, le gardien ukrainien sera encore puni. Cette fois encore une fois, Mamadou Sakho est dans les bons coups. Le défenseur qui évoluait à Liverpool dévie du genou dans le cadre un centre de Ribéry (72′). Le Stade de France exulte. Sakho, le groupe tricolore, et la France entière laissent exploser sa joie.

La joie de Mamadou Sakho, héros et double-buteur lors du barrage retour face à l’Ukraine. © Icon Sport

Malgré 3 minutes de temps additionnel, la France ne cède pas face aux quelques réactions ukrainiennes. Impuissante, elle voit d’ailleurs sa dernière chance – une demi-volée à 30 mètres de Konoplyanka- captée par Hugo Lloris. La France est au Brésil. Le revers administré à l’Ukraine marque le début d’une ère qui aurait pu se finir plus rapidement que prévu. Celle de Didier Deschamps. Ce soir-là, à Saint-Denis, c’est une sélection, plus une simple équipe, qui a eu une réaction d’orgueil. La presse française s’est accordée à mettre la note de dix à Mamadou Sakho. Dix ans plus tard, ce succès et son doublé sont toujours dans les mémoires.

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