Le Real Madrid d’Ancelotti, une formation « Muhammad Ali-esque » | OneFootball

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Le Journal du Real

·26 septembre 2022

Le Real Madrid d’Ancelotti, une formation « Muhammad Ali-esque »

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Le Real Madrid est sur une série impressionnante depuis le début de saison. Neuf rencontres jouées, toutes remportées, mais la manière pose question en ce début de saison. Shuffle, Anchor Punch, et retour en grâce, décryptons ensemble les caractéristiques, et le style de combat (de jeu) de la maison blanche.

Le Shuffle : l’accélération

L’un des mouvements signature de Muhammad Ali est le Shuffle, ce jeu de jambes extrêmement rapide qui désoriente son adversaire, et attire son attention sur ses jambes au lieu des épaules. Si on transpose cela au Real Madrid, on pense automatiquement à ses quelques minutes dans un match où le Real Madrid presse le pas.


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Cette partie de la rencontre dans la mi-temps forte des Merengues dans laquelle Toni Kroos se met en ordre de bataille pour accélérer le jeu, que Federico Valverde devient cet avion de chasse inarrêtable, ou encore que Vinícius Júnior fini son échauffement pour proposer son meilleur pas de danse. On peut citer également le véloce Rodrygo, les percées d’Eduardo Camavinga, ou les montées d’Éder Militão.

L’approche footballistique du Real Madrid peut porter à discussion, toujours est-il que lorsqu’il se décide à enclencher la seconde, que ce soit dans les phases de transitions, ou de circulation rapide de balle dans la configuration où il conserve le ballon, la maison blanche est intraitable.

À l’image de ses secondes périodes (sauf pendant le derbi de dimanche passé), le boxeur madrilène gère parfaitement ses temps forts comme ses temps faibles. Semblable à des rounds, les deux mi-temps d’un match madridista épousent toujours le même schéma : une période de contrôle, un véritable round d’observation, et une période d’action, un autre round dans lequel le Real Madrid attaque, mais surtout prend à revers son adversaire.

The Anchor Punch : le revers assassin

Encore un mouvement signature du plus grand sportif de tous les temps. L’un des faits d’armes des plus célèbres de Muhammad Ali est son Anchor Punch contre Sonny Liston. Alors que ce dernier attaque le GOAT avec son jab du gauche, il tombe subitement. En réalité, Muhammad Ali le prend à revers, attendant l’offensive adverse pour esquiver, avant adresser un coup droit foudroyant, pendant que Sonny Liston avait encore le bras en extension. Un coup d’une exceptionnelle puissance, mais notamment d’une rapidité quasi-inhumaine.

Quel est le rapport avec le Real Madrid ? Tout simplement la physionomie de l’essentiel de ses matchs en ce début de saison. Les Merengues se font les spécialistes de la prise à revers de ses opposants. Peu importe le contexte, l’affiche, ou la réalité du match en cours, le Real Madrid s’en sort toujours, comme une issue inéluctable ou une conclusion écrite avant chaque rencontre.

Sur coup-franc (l’Espanyol de Barcelone), sur une attaque placée (l’Atlético de Madrid ou l’Eintracht Francfort), une inspiration individuelle de génie (Celta de Vigo), ou un miracle venu du banc (Almería ou Real Betis), le Real Madrid s’en sort systématiquement depuis le début de saison. Qu’importe la manière, ça passe toujours. Cette équipe dégaine à chaque fois au moment où on s’y attend le moins. L’exemple le plus édifiant n’est nul autre que le derbi.

En temps normal, la formation de Carlo Ancelotti trouve constamment le trou de souris en seconde période. Pourtant, lors de sa dernière sortie, la maison blanche prend les choses en main dès la première période, et pique une première fois juste après un temps fort de l’Atlético de Madrid. Désorientés, les Colchoneros subissent la foudre une seconde fois juste avant la pause. La suite, c’est une gestion sereine des Madridistes, en dépit du but encaissé à la fin. Un scénario qui prend à revers toutes les spéculations basées sur les huit sorties précédentes, dans lesquelles le Real Madrid subissait et observait d’abord, avant de répliquer avec de nouvelles intentions.

Dani Carvajal : le retour du champion

Toutes proportions gardées et toujours dans l’analogie entre le Real Madrid et Muhammad Ali, un joueur symbolise le retour en force de la légende après une traversée du désert : Dani Carvajal. Que de chemin parcouru pour notre Canterano. Longtemps sujet des inquiétudes Madridistas, Carvajal revient de loin, et affiche, à 30 ans, un excellent niveau. Régulier, il est un motif de satisfaction depuis le début de saison. Le quart de finale retour de la Ligue des champions contre Chelsea l’an passé semble avoir servi de déclic pour le latéral droit espagnol.

Serein défensivement, de nouveau pêchu offensivement, le natif de Leganés est notre meilleur élément défensif dans nos moments de tourmente. De retour à son tout meilleur niveau, avec en prime une expérience précieuse, et un leadership qui s’accroît avec son rôle de quatrième capitaine du Real Madrid, il est bon de revoir le défenseur espagnol enchaîner les prestations de haut niveau. Jamais épargné par les blessures, et dans une saison encore longue, il semble tenir le bon bout pour faire taire les critiques, et mettre tout le monde d’accord. Plus qu’un plaisir, un soulagement de le revoir ainsi.

Ce Real Madrid reste encore une énigme sur la provenance de ses ressources qui semblent inépuisables. Le style déplaît à beaucoup, mais en fin de compte, il est d’une légèreté et d’une souplesse autant admirable pour ses supporters qu’effrayante pour ses détracteurs. Les hommes d’Ancelotti sont un groupe de papillons capable de se protéger de ses prédateurs, et d’exploser comme un essaim d’abeilles pour piquer au meilleur et plus soudain des moments.

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