Le Portugal durcit sévèrement ses conditions pour la naturalisation | OneFootball

Ce lundi 23 juin, le gouvernement portugais a annoncé un durcissement des conditions menant à la naturalisation. Il sera désormais plus difficile — et surtout plus long — de devenir citoyen portugais. Ces nouvelles mesures pourraient avoir des répercussions majeures dans plusieurs domaines de la société, y compris dans le football professionnel.

De nouvelles mesures proposées au Portugal

L’idée du gouvernement est claire : allonger considérablement la durée de résidence des étrangers avant de leur permettre d’obtenir la nationalité portugaise. Ainsi, ces derniers devront, pour la grande majorité d’entre eux, passer pas moins de 10 ans pour être éligible, contre 5 jusque-là. La seule exception accordée concerne les ressortissants d’autres pays lusophones, comme le Brésil, l’Angola, le Cap Vert ou encore le Mozambique, qui pourront accéder à la naturalisation portugaise après « seulement » sept années passées au Portugal.

Une autre mesure a récemment été adoptée afin de limiter les naturalisations jugées trop massives : les enfants nés au Portugal de parents étrangers ne deviendront plus automatiquement des citoyens portugais. En effet, les parents devront justifier une résidence d’au moins trois années pour déposer une demande formelle.

Si cet ensemble de mesures vise à « moins naturaliser, mais à mieux intégrer », le gouvernement a également acté un nouveau test désormais nécessaire à passer pour obtenir la naturalisation. Celui-ci atteste notamment des connaissances linguistiques, culturelles, civiques, ainsi que l’adhésion aux principes démocratiques.

Pour l’heure, ces mesures restent soumises à l’approbation du Parlement. Pour autant, compte tenue des dernières tendances et des forces en présences au sein de l’institution, avec notamment l’influence croissante du parti d’extrême-droite Chega, elles ont de fortes chances d’être adoptées rapidement.

Des conséquences pour le football professionnel ?

Si tel est le cas, les footballeurs professionnels devraient logiquement être amenés à se plier à ces nouvelles contraintes. Pour rappel, plusieurs grands noms de l’histoire de la Seleção, comme Pepe ou encore Deco, ont pu profiter des conditions de naturalisation jusque-là plutôt accessibles pour intégrer l’équipe nationale portugaise plus rapidement. À l’avenir, les compatriotes brésiliens de ces deux légendes de l’équipe nationale portugaise devront être contraints d’attendre deux années de plus pour disposer du privilège de représenter la Seleção.

Et si ces mesures pourraient être amenées à toucher légèrement la sélection nationale, elles auront probablement des conséquences plus importantes pour les clubs. Une fois les conditions de naturalisation durcies, le Portugal pourrait perdre sa position stratégique vis-à-vis de certains joueurs étrangers, issus notamment des pays d’Amérique du Sud. En cas concret, celui de l’international mexicain Hector Herrera, qui a profité de son passage de cinq saisons à Porto pour obtenir la nationalité portugaise, et ainsi céder le statut d’extra-communautaire pour faciliter son transfert vers d’autres clubs européens. Une pratique potentiellement amenée à disparaître.