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·13 avril 2025
Le niveau en France, inspirations, jeunes et football féminin : Dudek dit tout

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·13 avril 2025
Paulina Dudek, défenseur de 27 ans des féminines du Paris Saint-Germain, s’est livré lors d’une interview de l’Arkema Premier League. Elle évoque le niveau ici en France, les jeunes, le Campus et celle qui l’inspire au quotidien (propos retranscrits par nos soins).
Après 7 ans en France, que penses-tu de l’Arkema Première League ?
Je viens de Pologne alors pour moi le niveau ici, c’est bien plus au niveau qu’en Pologne. Maintenant, durant toutes ces années, je trouve qu’il y a beaucoup de progrès au niveau du jeu, mais aussi par rapport à l’environnement de toutes les équipes par exemple, comme chez nous. Je me rappelle quand le PSG était à Bougival, et maintenant, on a des conditions parfaites ici au campus. Donc en général, je dirais un bon progrès.
L’arrivée de star internationale renforce-t-elle la notoriété du championnat à l’étranger ?
Je pense, oui. Par exemple, Mary Earps ou Crystal Dunn, ça veut dire qu’elle voit aussi les progrès ici. Elles voient les nouvelles possibilités aussi ici. C’est aussi pour ça qu’elles ont décidé de venir pour améliorer et pour augmenter leur niveau. Mais aussi bien sûr pour nous donner leurs qualités, leur expérience. Donc, je pense que ça va marcher des deux côtés.
As-tu le sentiment que l’écart de niveau entre les équipes du championnat diminue de plus en plus ?
Je pense, oui, bien sûr, on peut faire mieux, on peut faire beaucoup plus pour ça. Par contre, c’est vrai qu’il y a plus de matchs qui sont plus équilibrés, par exemple la première, deuxième ou troisième place peut perdre des points. Donc ça fait une ligue plus intéressante. C’est sûr qu’il y a beaucoup plus de supporters par rapport à ça qui vont regarder le foot féminin.
Parles-tu avec les plus jeunes joueurs au centre de formation ?
Moi, oui. Je pense que, en général, il y a cette relation entre joueuse pro et joueuses des U19 ou des jeunes qui ont déjà signé leur contrat. Donc c’est bien aussi parce que c’est ce que le campus nous offre aussi, de se croiser avec les jeunes joueuses.
Ça je pense que pour elle c’est aussi important d’avoir cette possibilité. Elles peuvent voir comment on travaille tous les jours, si elles ont des questions, si de temps en temps, elles veulent venir regarder notre entraînement, elles peuvent le voir, comme ça dans leurs têtes, un jour peut-être ce seront elles.
En tant que joueuse professionnelle, as-tu un rôle et une responsabilité envers la nouvelle génération de joueuses ?
Je pense que oui, parce qu’on est quand même les filles que les jeunes voient à la télé, même pendant un match. Donc il y a beaucoup de jeunes filles qui nous regardent, qui nous suivent sur les réseaux sociaux par exemple.
Donc, je pense qu’on est un peu responsable de ce qu’on représente, de ce qu’on fait, et je trouve que c’est aussi important pour nous de donner de temps en temps et de montrer le bon exemple.
Y a-t-il une femme qui est une source d’inspiration pour toi ?
Oui, mais je ne sais pas si vous allez la connaître, c’est Justyna Kowalczyk (Ski). Pour moi, c’est un exemple de femme qui était vraiment forte. Je me rappelle de quand je regardais ses vidéos d’entraînement.
Je me suis rendu compte qu’elle a fait l’effort énorme qui, pour moi, avant peut-être été connu comme juste « possible », pour les hommes. Si elle est capable de faire cet effort, ça veut dire que toutes les femmes sont capables de le faire. À chaque fois que je fais à l’entraînement compliqué, dans ma tête, c’est « si elle l’a fait, tu es capable de le faire aussi ».
Y a-t-il des joueuses qui t’ont marqué dans le championnat ?
Je dirais Mechie Dumornay de l’Olympique Lyonnais. Je me rappelle aussi comment elle a joué avec Reims. C’est une joueuse exceptionnelle avec le ballon et sans le ballon, elle va vite. Et en deuxième Formiga mais ça fait longtemps qu’elle a joué au PSG.
Mais j’avais cette possibilité de passer quelques années avec elle sur le terrain et je dois dire que sa force, sa constance de jouer les matchs à haut niveau, c’était exceptionnel. C’est un bon exemple pour les filles aussi.
Quel est le cliché qui t’agace le plus autour du football féminin ?
Ici, ça ne m’est jamais arrivé. Par contre, en Pologne, j’avais cette situation avec un homme qui m’a posé la question, si on joue sur le même terrain que les hommes, ça veut dire, s’il y a des buts qui font la même taille. C’est la même chose aussi avec la taille du terrain ou si le ballon pèse le même poids que chez les hommes.
Donc j’ai répondu une fois, mais après, j’ai arrêté parce que ce sont des questions, si je peux dire, un peu « bête ». Je ne vois pas la raison pour laquelle on devrait avoir des buts moins grands, le ballon qui pèserait différemment. Par contre, ici en France je n’ai jamais eu de situation comme ça.
Peux-tu décrire l’Arkéma Première ligue en trois mots ?
Physique. Intéressant. Suspense.