AllezPaillade.com
·28 mai 2024
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Cette saison 2023/2024 fut pénible à bien des égards : jet du pétard, points retirés, match à rejouer, suspension de tribune, embrouilles en interne, résultats médiocres, pauvreté du fond de jeu. Et si, pour ces deux dernières carences, la raison s’expliquait en partie par le nombre d’absents à déplorer chaque semaine ?
En effet, difficile de travailler les systèmes de jeu et les automatismes quand une partie du groupe est en permanence sur le flanc ; quand il faut aligner une défense différente une semaine sur deux ; quand les recrues arrivées en cours de saison ont besoin de trois à quatre mois pour atteindre un niveau athlétique suffisant ; etc.
Et s’il y a bien un classement des affluences où le Montpellier-Hérault n’a pas de rival en Ligue 1 cette saison, c’est celui du nombre de joueurs à l’infirmerie. Avec le chiffre proprement hallucinant de 25 joueurs touchés par au moins une blessure, au sein d’un effectif qui en compte 28 (en incluant Estève, Yeboah et Sakho), notre club caracole en tête, loin devant l’OM et Lorient (17 joueurs blessés), eux-mêmes talonnés par Lille (16 joueurs).
Pour être clair, seuls trois Pailladins ont échappé au pépin physique sur cet exercice : Téji Savanier, Kelvin Yeboah et Sacha Delaye.
En queue de classement, on retrouve le Stade Brestois, avec sept joueurs blessés sur la saison. Ceci explique certainement en grande partie pourquoi celle-ci a été exceptionnelle pour les Finistériens.
Crédits Iconsport
Autre statistique : le MHSC fait partie des cinq équipes à n’avoir jamais pu disposer de l’intégralité de son groupe, en compagnie de Monaco, Reims, Strasbourg et Lorient. À l’opposé, c’est Brest a pu travailler le plus souvent avec un effectif complet : cela leur est arrivé à 14 reprises.
Il est également intéressant de se pencher sur le nombre d’absences cumulées, c’est-à-dire le nombre total de défections les jours de matchs que l’on obtient en additionnant les absences de chaque joueur, par club. Du côté de Grammont, comme à Monaco, ce chiffre monte à 123. À ce jeu-là, seuls Lorient nous devance avec 130 absences cumulées. Toutefois, cette dernière statistique est à pondérer en la mettant en parallèle avec la première, à savoir le nombre de joueurs blessés dans les effectifs. En effet, du côté de Lorient, viennent peser lourd dans la balance les blessures très longue durée d’Igor Silva (28 absences) et de Bonke Innocent (23 absences). À Monaco, les cas Caio Henrique (23 absences) et Breel Embolo (27 absences) « permettent » au club de la Principauté de grimper sur le podium de ce classement peu reluisant. Classement que Brest, sans surprise, clôt avec 28 petites absences cumulées dont 16 pour le seul Jordan Amavi !
Et c’est bien là le côté complètement fou du surpeuplement de l’infirmerie de Grammont : il résulte d’une addition de blessures courtes, moyennes et longues durées qui concernent à peu près tout le monde, chacun à son niveau de gravité, avec Theo Sainte-Luce (21 matchs manqués) Arnaud Nordin et Axel Gueguin (14 matchs manqués chacun) qui ont dû renoncer le plus souvent à figurer sur les feuilles de matchs. Michel Der Zakarian a d’ailleurs lui-même publiquement déploré les longues absences, notamment celle de Nordin, le véritable dynamiteur de notre attaque quand il est à 100 %.
Photo by Anthony BibardFEPIcon Sport
Par conséquent, il faudrait être aveugle, idiot ou de mauvaise foi pour crier au simple coup du sort. Un proverbe dit que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit. Eh bien les blessures ne frappent pas 25 joueurs d’une même équipe par hasard non plus. Sans compter que certains membres de l’effectif ont été alignés épuisés ou blessés, faute d’alternatives crédibles ou… en état de jouer elles aussi. On pense notamment aux matchs où Akor Adams a foulé la pelouse en grande méforme ou, pire, où Mousa Tamari a joué handicapé par des lésions à l’épaule, au dos, à la cheville, parfois en piston ou sur l’aile gauche. La statistique aurait ainsi pu être plus impressionnante encore.
On l’aura compris : il y a un chantier sur lequel Laurent Nicollin et le staff vont devoir se pencher à l’intersaison qui est colossal. Ce n’est peut-être pas celui du stade, ni celui du retour d’un indésirable, mais bien celui de la compétence de l’encadrement médical et de la préparation physique. C’est une question vitale pour exister au haut niveau. Il est hors de question de repartir sur les mêmes bases pour la saison 2024/2025, si on espère celle-ci plus douce que la précédente pour nos Pailladins.
Détail des blessés Pailladins :
Tableau par clubs de Ligue 1, saison 2023/2024 :
Sources transfermarktfr ligue1fr fantasycoachfr presses locales