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·18 janvier 2022

Le FC Dallas et l’art de la formation en MLS !

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Située dans le Dallas/Fort Worth Metroplex qui est une des cinq plus grandes régions métropolitaines des États-Unis derrière entre autre New York (1er), Chicago (3ème) ou encore Philadelphie (4ème), la franchise de Major League Soccer du FC Dallas est l’une des dix équipes fondatrices du championnat nord-américain en 1996.

Pendant neuf saisons, ils avaient pour nomination “Dallas Burn” avant que le propriétaire Lamar Hunt ne change le nom pour FC Dallas. Et au-delà des résultats sportifs, le club texan s’est fait une réputation hors des frontières américaines comme un modèle pour former les jeunes pépites !

Une ville aux résultats sportifs en berne

La ville de Dallas n’est pas vraiment réputée pour ses performances sportives. L’exception est peut-être Dallas Cowboys en Football Américain (NFL) avec ses cinq Super Bowl qui en fait la 2ème équipe qui a remporté le plus de fois le trophée derrière les New England Patriots et Pittsburgh Steelers (six chacun). Dans les autres sports majeurs, en NHL (hockey sur glace) Dallas Stars a remporté le titre de champion uniquement en 1998-1999 tout comme Dallas Mavericks en 2011 en NBA (basket) tandis que Texas Rangers n’a rien gagné en MLB (baseball). Mais cela n’a pas empêché la Major League Soccer d’y implanter une franchise dès l’année de sa création en 1996 : Dallas Burn.


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Dans le sens des aiguilles d’une montre en partant d’en haut à droite : Texas Rangers, Dallas Stars, Dallas Mavericks, et Dallas Cowboys.

Comme pour l’immense majorité des clubs du championnat de soccer nord-américain, le FC Dallas fût la dernière équipe de la ville a apparaître dans la ville. Au départ, elle ne devait même pas intégrer les premières équipes du championnat mais a pris la place de Chicago Fire (première expansion en 1998) car ces derniers n’avaient alors pas de stade à ce moment-là pour intégrer la MLS. Au commencement de la Major League Soccer, le club a la particularité de ne pas avoir de propriétaire (comme Tampa Bay Mutiny NDLR).

C’est donc la Ligue qui possédait la franchise. Au début des années 2000, alors que Dallas Burn est en danger de disparition à cause du déficit engendré sur les premières années, le “Hunt Sports Group” géré par Lamar Hunt rachète la franchise. L’homme d’affaires local né à Dallas est connu pour avoir participé à la création de la NASL (North American Soccer League) puis de la Major League Soccer et était déjà le propriétaire de Kansas City Wiz (ancien nom de Sporting Kansas City) et de Columbus Crew avant d’acheter le club quelques années plus tard.

Cette acquisition d’un club de soccer à Dallas n’était d’ailleurs pas son coup d’essai car de 1967 à 1981, il avait déjà investi dans une franchise de soccer avec Dallas Tornado en NASL avec un certain succès en remportant quelques trophées avec l’une des équipes fondatrices de la Ligue de l’époque. La première chose que fait le nouveau propriétaire en arrivant en 2003, c’est de faire jouer le club dans un stade dédié au soccer comme il l’avait fait pour Columbus Crew en 1999. En 2005, s’en est donc terminé des matchs au Cotton Bowl pour laisser la place au Pizza Hut Park renommé en 2013 le Toyota Stadium.

Il devient alors le troisième stade dédié au soccer après celui de Columbus et Los Angeles Galaxy. Le club change aussi de nom et de logo l’année de l’entrée dans son nouveau stade en se renommant FC Dallas.

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En août 2010, une statue a été érigée en hommage à Lamar Hunt pour tout ce qu’il a fait pour le FC Dallas.

Au bout du compte, l’influence de la famille Hunt s’est arrêté à changer l’identité du club texan. En ce qui concerne le sportif, on ne peut pas dire qu’il soit le propriétaire qui a révolutionné le marché des transferts en mettant des moyens considérables dans le recrutement de joueurs. Depuis son arrivée, il n’a que peu investi dans de “grands” noms.

L’un des rares a été la star brésilienne Denílson en 2007, qui s’est avérée être un flop complet avec un unique but en neuf matchs disputés et encore heureusement, il est arrivé gratuitement. Autrement, Dan et Clark Hunt (les fils de Lamar qui ont pris sa succession en 2007 NDLR) comme leur père n’ont jamais vraiment dépensé dans le marché des transferts.

A l’heure où les clubs MLS réalisent des recrutements intéressants et pour la plupart payant (Gil et Bou à New England, Pozuelo et Insigne à Toronto, Zlatan et Chicharito à LA Galaxy, Vela à LAFC pour ne citer qu’eux), le FC Dallas se contente d’acheter en Amérique du Sud des joueurs qui ne brillent que très peu et se tourne surtout depuis quelques saisons vers la formation.

C’est d’ailleurs grâce à cette méthode qu’ils ont remporté leur 1er titre national en 2016 avec le Supporters Shield en réalisant même un doublé avec l’US Open Cup. Cette année-là, l’équipe était dans la continuité de la formation en faisant jouer beaucoup de jeunes. Ainsi, vingt-deux joueurs de l’effectif sur trente dont six « homegrown » qui ont joué ou découvert le monde professionnel avaient 25 ans ou moins comme Kellyn Acosta (19 ans), Jesse Gonzalez (20 ans), Carlos Gruezo (20 ans), Walker Zimmerman (22 ans) ou encore Fabian Castillo (22 ans).

Ces performances ont définitivement amorcé le changement que quasiment aucun autre club ne faisait à l’époque en MLS : faire jouer les jeunes et les former afin d’avoir le niveau pour évoluer au plus haut niveau.

Masqués par une formation exemplaire

Entre 2009 et janvier 2022, Dallas a enregistré trente-deux joueurs “homegrown“. Après la saison historique de 2016, le nombre de signatures s’est considérablement accéléré avec dix-sept nouveaux arrivants en seulement en cinq ans. Ce sont d’ailleurs eux qui ont la plus grosse valeur marchande de l’équipe en 2021, preuve qu’ils ne forment pas uniquement pour sortir des joueurs, mais qu’ils ont le niveau pour évoluer en MLS et au niveau supérieur pour certains. Lorsqu’un joueur de l’académie signe, le club estime que c’est parce qu’il a le niveau pour être professionnel.

C’est comme cela que des joueurs comme Bryan Reynolds, Reggie Cannon, Tanner Tessmann, Ricardo Pepi, respectivement partis à l’AS Rome, Boavista FC, Venise FC et Augsbourg FC, ou encore Jesus Ferreira et Paxton Pomykal pour ne citer qu’eux encore à Dallas fin 2021 ont réussi à faire leur trou en MLS et àdémontrer tout leur talent. La vente de ces joueurs en Europe coïncide d’ailleurs à la période où le club s’est fait une réputation de club formateur et vendeur plutôt qu’acheteur. Malheureusement, il peut arriver que certains joueurs passent en travers des mailles du filet et partir directement en Europe avant même qu’ils n’aient joué le moindre match avec le FC Dallas. L’exemple le plus célèbre est Weston McKennie qui a signé à Schalke 04 directement après l’académie de Dallas. Plus récemment Chris Richards a fait la même chose en rejoignant le Bayern Munich dans le cadre de l’accord entre ces clubs. Aucun de ces deux joueurs n’a alors porté le maillot de l’équipe première avant de partir en Bundesliga ! Mais ces cas restent rares car Dallas sait gérer ces situations en faisant jouer ses jeunes pépites très tôt afin qu’ils aient rapidement de l’expérience pour attirer la convoitise des clubs européens.

Pour faire jouer les jeunes, il n’existait pas réellement d’équipe réserve durant de nombreuses années mis à part de 2005 à 2014 une sorte d’équipe qui évoluait dans une division réserve de la MLS. Mais elle connaissait des résultats mitigés et l’écart de niveau était trop important avec le championnat professionnel. Même constat avec Energy d’Oklahoma City dont le partenariat en USL (2ème division américaine) courrait de 2016 à 2018. Cependant pour bien former, il faut une bonne équipe réserve compétitive afin de faire jouer ses jeunes de la meilleure façon possible dans le but qu’ils atteignent le niveau pour jouer professionnel.

Et ça, le club de Dallas et ses dirigeants l’ont compris en créant North Texas SC qui évoluait en USL League One de 2018 à 2021 avant de basculer à partir de 2022 dans le nouveau championnat de la MLS Next Pro. L’équipe sert alors de passerelle entre l’académie et la Major League Soccer. C’est grâce à ça que Ricardo Pepi a connu une ascension fulgurante de l’académie jusqu’au FC Dallas pour ensuite faire ses débuts en Bundesliga en janvier 2021 après un transfert record.

Ce bon filon de la formation nord-américaine, le Bayern Munich l’a parfaitement assimilé dès 2018. En février, le club officialise un partenariat avec le FC Dallas qui est l’un des meilleurs clubs formateurs de la MLS ! Ce partenariat permet à Dallas de faire partir des jeunes joueurs de l’académie de partir en prêt au Bayern ou dans l’équipe réserve afin de s’entraîner et de découvrir des infrastructures bien meilleures à ce qu’il peut se faire outre-Atlantique. Mais au-delà du prêt de joueurs, les échanges se font grâce au partage de connaissances tactiques et techniques, de leurs réseaux de recrutement, et même de la formation des entraîneurs. Cependant, en aucun cas le club Bavarois n’a une quelconque exclusivité sur les joueurs de celui de Frisco. Ils peuvent avoir une facilité de transfert mais ils sont libre de signer où ils veulent.

C’est grâce à ça que Chris Richards a pu être transféré des États-Unis au meilleur club allemand après y avoir été prêté comme le sont beaucoup de jeunes formés à Dallas. Ce partenariat est donc surtout utile sportivement pour le Bayern mais les jeunes de Dallas doivent d’abord briller avec Dallas et en MLS avant de penser du rêve allemand.

Puis en juillet 2018, Alphonso Davies n’a pas encore 18 ans quand le club le recrute en provenance de Vancouver Whitecaps après une saison incroyable en MLS. Il arrive donc au club en janvier à sa majorité alors que quelques mois auparavant, Manchester United et le FC Barcelone avaient refusé la pépite canadienne pour dix fois moins chère que le prix d’achat pour la Bundesliga.

En formant de plus en plus, quelques chiffres mettent en valeur le travail sur le moyen/long terme que réalise le club texan. En 2019, Dallas avait fait jouer six joueurs formés au club dans un même match de MLS ce qui constituait un record. Au niveau international lors de l’affiche de novembre 2021 entre les USA et le Mexique, sept joueurs ayant joué le match sont passé par le FC Dallas (MLS ou académie) : Kellyn Acosta (139 matchs), Walker Zimmermann (110 matchs), Jesus Ferreira (86 matchs), Ricardo Pepi (59 matchs), Weston Mckennie (académie), Chris Richards (académie) pour les USA et Funes Mori (académie) côté Mexique.

Mais se concentrer uniquement sur la formation a ses limites et Dallas en fait les frais en championnat avec peu de qualification pour les play-offs de la MLS ou lorsqu’elles arrivent ces dernières années, peu de tours sont passés par la jeunesse texane. L’idéal serait que les meilleures pépites locales restent dans leur équipe formatrice mais leur rêve à eux est d’ensuite partir briller en Europe pour suivre les traces de certains joueurs qui ont connus le même parcours les années précédentes !

Le rêve de Dan Hunt est d’un jour faire un XI de départ composé uniquement de joueurs formés au club. En attendant qu’il puisse réaliser cet exploit, voici mon équipe type des meilleures pépites sorties tout droit du FC Dallas. Mais une chose est sûre, on va continuer à voir des jeunes bons joueurs sortir de l’académie du club, briller en MLS avant de s’exporter en Europe pendant encore longtemps, et pas qu’à Dallas avec la Coupe du Monde 2026 en ligne de mire.

C’est ainsi que se développe le championnat nord-américain et ses équipes avec Dallas en tête d’affiche, imité par Real Salt Lake, New York Red Bulls, New York City FC, Seattle Sounders Philadelphia Union ou encore DC United pour ne citer que les plus performants ces dernières années. Et la tendance ne va faire que s’accentuer au fil du temps.

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