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·25 février 2021

LDC : La France condamnée à l’exploit

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La retentissante victoire du PSG à Barcelone il y’a déjà 10 jours a une nouvelle fois donnée l’occasion aux médias Français d’employer ce fameux mot : « Exploit ». Vaincre un grand d’Europe raisonne toujours comme tel dans l’Hexagone, 10 ans après le rachat du club de la capitale par QSI, pour des Français se voyant comme d’éternels intrus à la table du Gotha Européen.

Il faut dire que depuis les années 90 et le titre de champion d’Europe de l’Olympique de Marseille, ou encore la Coupe des Coupes du PSG, l’écart n’a cessé de se creuser entre les clubs Français et leurs homologues Italiens, Espagnols, Anglais et Allemands. La première raison étant financière, nos clubs ne disposant pas (excepté le PSG) du même budget que les géants d’Europe. La difficulté d’attirer des joueurs de gros calibres dans la force de l’âge rend évidemment la tâche plus ardue, et parvenir à dominer le Bayern ou le Real Madrid sur un match relève donc de l’exploit.


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Ensuite, la suppression du quota de 3 joueurs étrangers ressortissants de l’Union Européenne au sein d’une équipe professionnelle, rendue possible par l’arrêt Bosman en 1995, a évidemment conduit à l’affaiblissement des clubs hexagonaux : armés de leurs budgets XXL, les grands d’Europe se sont ainsi fait un plaisir de venir se servir en France. Compliqué dès lors de rivaliser, tant le prestige et les salaires proposés semblent attrayants pour nos meilleurs joueurs, lesquels quittent leurs cocons de plus en plus jeunes. Dans un tel contexte, dominer Espagnols, Italiens et autres devient une mission à la limite de l’impossible.

Ce ne sont pas les exploits qui manquent

Et pourtant, les exemples sont légion. On ne peut évidemment aborder la question sans mentionner le grand Lyon des années 2000, qui sans un budget pharaonique pouvait se targuer d’avoir tenu tête au Bayern, au Real, à l’Inter ou encore au Barça. Un Lyon qui a pourtant dû attendre 2010 pour passer le cap des quarts de finale, balayé ensuite par le Bayern aux portes de la finale. Symbole de l’absence de régularité des clubs Français, qui s’ils se montrent capables de sortir le Real, à l’image des Gones en 2010, se montrent incapables de réitérer au tour suivant.

Et comment ne pas citer le PSG, tombeur du Real, du Barça, du Bayern ou Manchester en phase de poule, mais qui a eu toutes les peines du monde à reproduire la performance en phase d’élimination directe (deux fois tombeurs de Chelsea cependant). Monaco n’est pas en reste, demi-finaliste en 2017 (Dortmund, City) et finaliste en 2004 (Chelsea, Real) de même que l’OM tombeur de l’Inter (2010), et Bordeaux (Bayern, Juve en 2009). Des exploits il y’a eu donc. Mais le propre d’un exploit est son caractère exceptionnel. Que manque- t-il donc à nos Français pour briser le plafond de verre ?

Quelles solutions ?

En dehors du facteur financier qui demeure indéniable, la mentalité des footballeurs Français et souvent pointée du doigt, à l’image de ce que de nombreux joueurs et entraineurs étrangers ont relevés à leur arrivée ou à leur départ de France.

« Je me suis forcé à bosser, enfin on m’a plutôt forcé au début et après je m’y suis mis, j’étais obligé »

déclarait ainsi Blaise Matuidi au moment de comparer Paris et la Juve. Leonardo faisait lui remarquer que la dernière journée de L1 tombait le même jour que la finale de la Champions League lors de ses débuts à Paris en tant que directeur sportif. Quant à Zlatan, il n’a pas non plus mâché ses mots :

«Lors de ma première saison, certains joueurs n’étaient pas déçus après une défaite. Ils attendaient le match de la semaine suivante. Je ne trouvais pas cela normal. Perdre un match n’est pas acceptable pour moi. Quand je perds, j’ai envie d’être au prochain match au plus vite. Quand je perds un match, je deviens un monstre car je n’accepte pas ce résultat. »

Avec de tels constats, l’absence de moyens n’est donc pas l’unique obstacle à surmonter en Ligue 1, afin de transformer ces fameux exploits en habitude. Inspiré de la discipline et de l’éthique des plus grands, dotés de moyens financier supérieur lui permettant d’attirer et conserver de meilleurs joueurs à l’image du PSG, le football Français pourrait ainsi aborder les grands rendez-vous Européens comme une étape de plus, et non avec la mentalité d’un petit Poucet.

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