L’Atlético de Madrid en pleine offensive | OneFootball

Icon: Furia Liga

Furia Liga

·7 novembre 2021

L’Atlético de Madrid en pleine offensive

Image de l'article :L’Atlético de Madrid en pleine offensive

L’Atlético de Madrid affronte le Valencia CF, un club qui lui réussit et entraîné par José Bordalás, un coach qui n’a jamais réussi à inscrire un but à une équipe de Diego Simeone. Le moment parfait pour se rassurer en attaque, après une série de résultats en dents de scie.

Une attaque en peine de créativité

Une des raisons fondamentales du changement de style tactique de Diego Simeone, que l’on connaissait alors comme un entraîneur frileux à l’idée d’aligner plus de 2 attaquants dans ses XI de départs, est avant tout la stérilité de son Atlético après 11 journées de championnat. Parmi ces matches qui détonent avec ce que l’on peut attendre d’un champion en titre, on compte la défaite 1-0 contre Alavés, les nuls 0-0 contre Bilbao et Porto ou encore les victoires 1-2 dans le temps additionnel contre l’Espanyol, Getafe, et Milan.


Vidéos OneFootball


Après avoir essayé différentes compositions de départ en associant tour à tour à un Luis Suárez absolument indéboulonnable, les Ángel Correa, Antoine Griezmann et Joao Félix, il a fallu se rendre à l’évidence : le problème de l’Atlético lorsqu’il s’agit de marquer n’est pas uniquement un problème d’hommes mais aussi un problème tactique. En l’absence de ce 3e attaquant, tout dépendait des prestations bluffantes de Thomas Lemar et des inspirations de Yannick Carrasco et de Suarez dans les fins de matches. Lemar est blessé et Carrasco éteint 80% du temps, sans compter Suárez qui, malgré toute sa bonne volonté, n’a pas la forme physique pour tenir tous les matches 90 minutes sur le terrain.

La fameuse FSG, attaque très demandée entre les 3 stars de l’Atlético que sont Félix, Suárez et Griezmann a ainsi pu voir le jour même si l’on reste pour l’instant sur notre faim, le trio n’ayant cumulé qu’un seul match tous titulaires. On garde néanmoins l’espoir de la voir lors du retour de la trêve internationale pour lancer enfin une série de victoires pour l’Atlético de Madrid.

Une productivité offensive de retour ?

Avec pas moins de 9 buts en 5 matches joués dont 7 en Liga en 3 matches, l’attaque de l’Atlético semble clairement avoir retrouvé des couleurs, tout comme chacun des attaquants qui, mis à part Correa qui n’a pas trouvé les filets depuis les premiers matches de la saison, ont tous marqué un but, y compris la recrue Matheus Cunha. De là, on peut considérer que la productivité de l’Atlético est enfin de retour après des performances en dents de scie.

Mais cela, c’est oublier un élément aussi cher au cœur de Simeone que des supporters de l’Atlético : la quête de l’assurance défensive. Cette partie du contrat n’a quant à elle pas du tout été remplie avec 5 buts encaissés sur la double confrontation contre Liverpool en Ligue des Champions et 4 buts pris contre Levante et la Real Sociedad. Avec donc une balance positive de 2 buts sur les 5 derniers matches, il semblerait que la productivité offensive en hausse n’ait pas changé la différence de buts que l’Atlético avait déjà lorsqu’il encaissait moins et marquait moins. De quoi remettre en question un choix aux antipodes de la tradition de solidité défensive installée par Diego Simeone sur ses dix années de coaching dans le club colchonero.

À (RE)LIRE – Et si l’Atlético n’était plus sur la défensive ?

Le trident offensif, vraie cause de l’affaiblissement de l’Atlético ?

Avant de tirer des conclusions trop hâtives concernant l’effet d’une attaque à 3 sur les prestations défensives de l’Atlético et se refuser à un trident talentueux (quels que soient les joueurs le composant) et efficace, il faut regarder les faits tactiques.

Tout d‘abord il faut prendre en compte une chose. Si l’entraîneur et son staff ont fait ce choix, il n’est pas suffisant de l’expliquer par un besoin de marquer. Il s’explique aussi par l’absence de joueurs éminemment offensifs tels que Thomas Lemar et Marcos Llorente. Leur absence empêche Simeone d’aligner un milieu à 3 (d’autant plus en l’absence de Geoffrey Kondogbia, de retour contre Valence) tout en ayant du banc pour réaliser une rotation nécessaire. La conséquence d’une perte d’éléments offensifs et de profondeur au milieu doublée par une profusion de joueurs offensifs est l’alignement de 3 attaquants.

Image de l'article :L’Atlético de Madrid en pleine offensive

Darren Staples / Sportimage – Photo by Icon Sport

Cette décision, en partie subie, a des conséquences sur l’organisation défensive de l’équipe qui va perdre en efficacité puisque l’on passe d’une défense à 8 à une défense à 7. Quand bien même un attaquant redescende au niveau des milieux centraux afin de participer au bloc défensif, ceux-là n’ont pas la rigueur ni l’habitude de défendre (excepté Griezmann, très bon dans ce domaine). Plus de zones à couvrir, plus de joueurs à presser et des résultats clairs : 2 défaites face à Liverpool, 2 matches nuls en Liga.

On a cependant le contre-exemple parfait en l’image de la prestation de l’Atlético face au Betis, un des trouble-fêtes du haut de tableau en Liga. Un 3-0 net, sans partage et maîtrisé de bout en bout. Vrai motif d’espoir quant à la capacité du club a faire montre d’une domination totale sur le terrain, ce résultat est à nuancer à cause de la gestion curieuse de Manuel Pellegrini qui avait fait tourner une partie de ses titulaires en prévision d’un match d’Europa League (largement perdu aussi).

L’avenir de l’attaque de l’Atlético pour la saison

Le match de l’Atlético face à Valencia fait l’objet de beaucoup d’enjeux pour l’équilibre entre solidité défensive et efficacité offensive pour la suite de la compétition. En mettant de côté les matches contre Liverpool, qui est sûrement, avec le Bayern Munich et Manchester City, la meilleure équipe d’Europe, il s’agit pour l’Atlético d’enchaîner un 5e match sans défaite en Liga. Au vu du nombre égal de milieux et d’attaquants convoqués, on peut s’attendre à revoir un 3-4-3 et ainsi avoir un dernier moment avant la trêve pour définitivement montrer qu’il est possible d’être solide défensivement.

Le tout sera pour Simeone de trouver l’animation défensive à 8 qui fonctionne avec, par exemple, un retour du 4-4-2 en phase sans ballon, ce qui lui permettrait de retrouver ces phases de contre-attaque pleines d’une efficacité à toute épreuve que l’on a connu lors des saisons 2013 à 2017. Cette formation serait adapté à un Carrasco qui revient offensivement tout en n’y arrivant pas défensivement, ou un retour du joueur hybride qu’est Llorente. Simeone a la chance d’avoir un effectif suffisamment large et talentueux pour avoir l’embarras du choix, c’est sûrement le moment pour lui d’opérer définitivement ce mouvement vers un jeu offensif et spectaculaire.

François @vistafrou

À propos de Publisher