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·23 novembre 2024
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Le président de la DNCG n'a pas manqué de faire une révélation inquiétante sur l'avenir du football français.
Jean-Marc Mickeler s'est longuement confié dans les colonnes de L'Equipe. Après avoir répondu à John Textor, le président de la DNCG s'est penché plus globalement sur l'avenir du football français en général. Et ses révélations sont inquiétantes : "Elle reste compliquée (la situation nette des clubs français, ndlr). La perte d'exploitation est de l'ordre du milliard d'euros, compensée par de très bonnes ventes avec 830 millions d'euros de plus-value sur les cessions de joueurs. Ce qui génère une perte nette de l'ordre de 250 millions d'euros (150 en L1, 100 en L2). On est à la croisée des chemins. Les clubs ont bénéficié de 472 millions d'euros de revenus de CVC (le fonds d'investissement qui a acquis 13 % de la filiale commerciale de la LFP) en 2022-2023, puis 550 millions d'euros en 2023-2024. Cette saison, ils n'auront plus que le solde, soit 136 millions d'euros..."
Sans surprise, la baisse des droits TV n'a pas joué un rôle positif : "La baisse des droits télévisuels s'inscrit dans une tendance comparable à celle observée dans d'autres Championnats pour les droits domestiques ces 5 ou 6 dernières années, avec une diminution de 11 % sur la durée du contrat (5 ans). Dans ce contexte, cette baisse n'est ni surprenante, ni exceptionnelle (...) En définitive, le déficit net de droits s'élèvera à 96 millions pour la saison 2024-2025. Ce montant, bien que conséquent, ne devrait pas plonger le football français dans une crise existentielle si le modèle économique reste maîtrisé. Le problème réside dans la décision prise par les clubs lors de l'arrivée de CVC : ils ont choisi que le fonds ne percevrait aucun dividende durant les deux premières saisons, mais que ce montant serait intégralement reporté sur les saisons 2024-2025 à 2026-2027. Ainsi, pendant cette période, les droits des clubs seront amputés par le versement de ce dividende exceptionnel (...) À la DNCG, nous pensons que les chances de voir un média arriver et mettre davantage sur les droits domestiques de la L1 sont réduites. Un des principaux secteurs qui souffre en Europe est celui des médias. Quand les gens ont moins d'argent pour consommer, ils regardent leurs abonnements... Quel que soit le Championnat, surinvestir sur les droits domestiques n'est pas la tendance."
Le boss du gendarme financier du football français s'est ensuite prononcé sur la masse salariale : "En dépit des crises successives (Mediapro, Covid), les clubs français n'ont jamais travaillé sur la masse salariale. Au moment où le deal Mediapro a été annoncé, en 2018 (pour la période 2020-2024), les clubs ont augmenté leur masse salariale de 400 millions d'euros. Quand on regarde tous les clubs suivis par l'UEFA, il y a un ratio masse salariale/revenus de 53 %. En France, il est de 67 %. Le gros déséquilibre d'exploitation du football français tient à ce pic de 400 millions. Quand on ajoute à cela des droits domestiques moins élevés qu'ailleurs, et une capacité plus faible à générer des revenus complémentaires, on comprend que l'on touche la fin d'un modèle. Je dirais qu'ils (les clubs) ont additionné des hypothèses optimistes en pensant que tout ce qui arrivait était conjoncturel, que le marché des transferts allait repartir, que les droits télé allaient augmenter, qu'il y avait un appétit illimité des consommateurs pour le football. Tout ce que nous voyons démontre que ce n'est pas vrai."
Enfin, il a conclu en ne cachant pas de redouter de possibles faillites à l'avenir : "La DNCG est préoccupée. Elle partage cette préoccupation avec les dirigeants et les actionnaires des clubs. Le parcours de Brest illustre ce que nous disons depuis des années : l'argent ne fait pas tout. Il va falloir que tout le monde soit convaincu de ça. Le modèle économique tel qu'il existait est mort."
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