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·25 juin 2024

L’Amiens SC va développer un « nouveau modèle économique »

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Après de longues années de trading, une stratégie qui consiste à recruter ou à miser sur de jeunes joueurs à potentiel dans l’optique de les (re)vendre beaucoup plus cher à court ou moyen terme, l’Amiens SC pourrait bien prendre « un virage important » lors de cette intersaison. Explications.

Une situation économique dégradée

En dépit des nombreuses ventes réalisées ces derniers mois, l’Amiens SC ayant récupéré près de 20 millions d’euros sur le marché des transferts en un an et demi, le déficit structurel du club picard est de plus ou moins 10 millions d’euros par an. La faute à un modèle instauré en Ligue 1, celui du trading, qui montre régulièrement ses limites depuis plusieurs saisons. A quelques exceptions près (Mendy, Tolu), John Williams ne parvient plus à flairer les bons coups et accumule même les joueurs très moyens disposant d’émoluments assez conséquents (Barry, Diakhaby, Bandé, Tapsoba, Ciss…).


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Ainsi, l’Amiens SC est devenu progressivement « esclave » d’une politique de recrutement qui n’a eu de cesse de faire gonfler sa masse salariale ou bien encore déborder un vestiaire devenu impossible à contrôler pour quelconque entraîneur, avec en moyenne une trentaine de joueurs à disposition. Le tout dans un contexte économique toujours plus alarmant pour le football français, qui n’a toujours pas trouvé de diffuseur pour la saison prochaine – alors que de nombreux clubs survivent grâce aux droits TV.

L’Amiens SC prêt à changer de paradigme ?

Face à cette réalité, Bernard Joannin a décidé de siffler la fin de la réaction. Au printemps dernier, le président de l’Amiens SC a présenté un vaste plan de réduction des dépenses touchant toutes les strates du club, de la formation à l’équipe première. Un temps fragilisé, John Williams a finalement été confirmé dans ses fonctions avec une mission principale : réduire drastiquement la masse salariale de l’équipe première en parvenant notamment à vendre les joueurs qui ne donnent pas satisfaction en Picardie.

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Christophe Saidi/FEP/Icon Sport

Un plan d’action qui a débuté avec la non-reconduction de la plupart des joueurs en fin de contrat, à l’instar de Nicholas Opoku, Jérémy Gélin, Jack Lahne ou encore Maxime Do Couto, soient certains lourds investissements n’ayant pas forcément donné satisfaction. Une porte de sortie est recherchée pour certains indésirables, à commencer par Abdourahmane Barry – en conflit ouvert avec le club depuis près d’un an et dont le salaire s’avère conséquent. Pour le reste, personne n’est intransférable, y compris Gaël Kakuta qui était pourtant censé incarner un retour des ambitions lors de son énième come-back en octobre 2022.

La formation, le salut de l’Amiens SC ?

Désireux de ramener son groupe professionnel à une vingtaine de joueurs, l’Amiens SC va devoir se montrer inspiré sur le marché des transferts, le tout avec des moyens financiers assez limités. Des clubs comme Pau, Rodez, Laval ou même Annecy ont montré que cela n’était pas mission impossible, en flairant les bons coups en National ou en Ligue 2, ou bien encore en se faisant prêter des joueurs à potentiel en provenance de la Ligue 1. Surtout en se montrant proactif, en n’attendant pas la dernière minute pour passer à l’action. En ce sens, le cas lavallois est sans doute le plus criant la saison dernière. Très longtemps, le club mayennais a profité de son temps d’avance, avec un groupe constitué très rapidement durant l’intersaison.

Ce groupe sera un sas, composé de jeunes joueurs de qualités, qui permettra de faire la liaison entre le Centre de Formation et le groupe professionnel.Patrice Descamps, directeur du centre de formation de l’Amiens SC.

En parallèle, Amiens compte miser encore davantage sur son centre de formation, qui vient tout juste de ramener le premier titre national de l’histoire du club. Comme révélé par le 11, cela s’est matérialisé par la création d’un groupe Pro 2. « Ce groupe sera un sas, composé de jeunes joueurs de qualités, qui permettra de faire la liaison entre le Centre de Formation et le groupe professionnel, précise Patrice Descamps, le directeur du centre de formation. L’idée est de mettre à disposition du Club un réservoir dans lequel le coach de l’équipe première, Omar Daf, va pourvoir venir puiser. Les joueurs continueront de donner leur maximum, continueront de prouver et continueront de progresser au quotidien avant d’intégrer le groupe professionnel. »

Composé d’une vingtaine de joueurs, ce groupe sera majoritairement composé de joueurs formés au club. Il pourra également être la passerelle idoine pour recruter des joueurs qui performent à un niveau intermédiaire (National, National 2…) et qui peuvent encore avoir besoin d’une étape avant d’intégrer à plein temps un groupe professionnel. Une stratégie qui a déjà fait ses preuves à Reims ou à Monaco, avec des joueurs à maturité peut-être plus tardive comme Yehvann Diouf, Hugo Ekitité et Boulaye Dia au sein du club champenois ou encore Maghnes Akliouche pour le club du Rocher.

L’Amiens SC est à la recherche du bon équilibre

« Aujourd’hui, le Club est dans un virage important. Le Président de l’Amiens SC, Bernard Joannin, s’est exprimé dernièrement. Il a renouvelé sa confiance au Centre de Formation et compte sur ce dernier pour aborder ce virage avec le plus de sérénité possible« , affirme Patrice Descamps. L’an passé, le centre de formation avait notamment joué son rôle sur le plan financier en rapportant entre 8 et 10 millions d’euros sur les transferts précoces de George Ilenikhena (Antwerp) et Kassoum Ouattara (Monaco). L’enjeu est désormais de savoir si les bons résultats chez les jeunes peuvent se transposer au plus haut niveau.

Bernard Joannin, a été clair : c’est un nouveau modèle économique qu’il convient de créer.Patrice Descamps, directeur du centre de formation de l’Amiens SC.

« Le projet Club doit être guidé par le mot « ÉQUILIBRE ». Équilibre de jeunes joueurs du Centre de Formation, équilibre de joueurs matures expérimentés et charismatiques pour les encadrer et les faire progresser et enfin équilibre des joueurs susceptibles d’apporter une plus value financière au Club, estime Patrice Descamps. Aujourd’hui, le Président, Bernard Joannin, a été clair : c’est un nouveau modèle économique qu’il convient de créer. Nous avons un important vivier d’excellents jeunes joueurs et le Centre de Formation aura sa place. On devient une brique importante de la maison ASC. » Quant à savoir si le chemin pris par la maison ASC est le bon, l’avenir nous le dira.

Romain PECHON

Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport

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