« L’Amiens SC respire » et a peut-être bien entamé sa « guérison » face à Bastia | OneFootball

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·20 janvier 2025

« L’Amiens SC respire » et a peut-être bien entamé sa « guérison » face à Bastia

Image de l'article :« L’Amiens SC respire » et a peut-être bien entamé sa « guérison » face à Bastia

Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune ici PicardieBruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce lundi, retour sur la victoire synonyme de relance face à Bastia (1-0), vendredi à l’occasion de la 19e journée de Ligue 2.

Bruno, y a-t-il un vrai soulagement de voir la série négative de l’Amiens SC prendre fin ?

Oui. Dès lundi dernier, j’avais dit que cette victoire était impérative. Je pense ne pas m’être trompé, Omar Daf pensait de la même façon. C’est certainement dû à une prise de conscience collective, à la fois de tout le groupe mais aussi des dirigeants. On peut imaginer qu’ils ont parlé un peu de football au lieu de parler finances. Ce que j’ai vu, c’est une équipe organisée, motivée vers le même objectif : défendre en première mi-temps, plus que jamais. C’est un plan de jeu qui va bien à beaucoup de joueurs de cet effectif. En défense centrale, Mohamed Jaouab a rassuré, (Osaze) Urhoghide a attiré l’attention, (Sébastien) Corchia a fait un bon match et Vita a arrêté l’hémorragie avec un match très correct.


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C’était un peu plus compliqué au milieu, du fait du dispositif extra-défensif mis en place par Omar Daf. Devant, seul (Louis) Mafouta était présent. Par moments, il y avait dix Bastiais et onze Amiénois aux abords de la surface. Ce n’est pas la tasse de thé de tous, comme (Nordine) Kandil qui était en grande difficulté dans cette première mi-temps, dans un bloc bas. (Rayan) Lutin était aussi en difficulté. Omar Daf avait appelé à la patience, ses joueurs l’ont été mais aussi le public. Dans ce froid glacial, c’était compliqué de se réchauffer à la Licorne vendredi soir.

Les décisions arbitrales ont cette fois tourné en faveur de l’Amiens SC. Êtes-vous d’accord ?

Pour dire qu’Amiens s’en sort bien sur la première mi-temps, je parlerais simplement du jeu. Les faits de jeu appartiennent à la décision de l’arbitre. C’était plutôt en faveur d’Amiens sur l’action d’Urhoghide puis sur le penalty obtenu. Mais je préfère parler du jeu où on a vu une équipe de Bastia beaucoup plus entreprenante que celle d’Amiens, qui leur a laissé le ballon. C’était certainement ce que Omar Daf voulait.

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Emilian Baldow/Icon Sport

Bastia nous a rappelé qu’un 16e de finale de Coupe de France contre une Ligue 1 (Nice) était plus exigeant physiquement qu’un entraînement du mardi. On l’a vu à l’heure de jeu, où ils ont nettement baissé en régime. Sur tout le match, ils avaient le monopole du ballon mais étaient d’une lenteur extrême devant. C’était l’inverse de ce qu’ils avaient proposé contre Ajaccio. Les Bastiais voulaient faire une performance en Coupe de France, ont failli réussir, et n’avaient pas la tête à Amiens. Amiens s’est montré peu à peu plus présent dans le camp bastiais en les privant de relance. D’ailleurs, c’est sûr un coup de pied arrêté qu’on obtient le penalty.

Bastia peut-il s’estimer lésé ?

Les Amiénois ne vont pas s’en plaindre. Ils ont crié au scandale la semaine dernière. Il faut dire que ce penalty est un peu heureux. Mais ce sont des faits de jeu. Un coup de pied arrêté tiré par Corchia amène toujours le danger. La balle touche la main, l’arbitre applique le règlement. Je n’ai pas vu de Bastiais grimper sur le dos de l’arbitre, qui était bien placé et a signalé penalty. Tant mieux pour Amiens. Les Bastias sont grimpés au rideau sur l’action d’Urhoghide, dont on connaît parfois l’excès d’engagement.  Là, ça se décide en une fraction de seconde, l’arbitre a pensé qu’il n’y avait pas faute. C’est encore quelque chose qui appartient au corps arbitral. Sur ce coup-là, ça se passe très bien pour les Amiénois.

Qu’avez-vous pensé de Louis Mafouta ?

D’un côté, je lui tire mon chapeau. Aborder cette première mi-temps à domicile dans une équipe d’Amiens que je ne me rappelle pas avoir vue aussi repliée à domicile, même pas l’année dernière… Omar (Daf) est revenu à ses fondamentaux : laisser le ballon à l’adversaire, être patient, et profiter des quelques errements bastiais – qui n’ont pas eu lieu d’ailleurs. Si on constate qu’Amiens n’a pas eu beaucoup d’occasions, il en est de même pour les Bastiais. Bastia était un peu émoussée. Un 16e de finale, ce n’est pas la grosse séance du mardi.

Louis Mafouta ? Je lui trouve une abnégation modèle dans cette équipe d’Amiens, au contraire de la coupable désinvolture de (Kylian) Kaïboue.

Pour en revenir à Louis Mafouta, il s’est libéré sur ce penalty. Je lui trouve une abnégation modèle dans cette équipe d’Amiens, au contraire de la coupable désinvolture de (Kylian) Kaïboue sur toute la durée du match. Franchement, chapeau Louis ! Il a été esseulé en première mi-temps, il n’a pas rechigné à la tâche et a pris ses responsabilités sur le penalty. J’aurais bien aimé connaître la vitesse de la frappe dans la lucarne (rires). Son but sauve son match. Tout en étant très appliqué et solidaire, il ne s’est pas créé grand-chose, mais comme tout le monde. On ne peut se créer d’occasions dans ce dispositif, à part sur coup de pied arrêté.

Cette victoire est-elle suffisante pour dire qu’Amiens est sur la voie de la guérison ?

Le plan comptable permet la guérison. Avec trois points de plus, au vu des autres résultats, j’avais raison de demander une victoire impérative. Sinon, même un match nul nous mettait en grande difficulté. L’Amiens SC respire. On a un match qui, à priori, s’annonce abordable sans être facile (à Martigues, ndlr). On s’est rassuré, on a fait preuve de valeurs qui avaient un peu disparu depuis quelque temps. On ne prend pas de buts, on a retrouvé un Regis Gurtner performant après une prise de parole dans la semaine. Des cadres qui ont montré l’exemple. Une défense centrale qui a rassuré. Quand on regarde le classement, je pense qu’il y a de quoi être rassuré. »

Propos recueillis par Romain PECHON, avec Enzo PAILOT

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport

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