L’Amiens SC a besoin « d’un rééquilibrage de son modèle » pour Oswald Tanchot | OneFootball

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·9 mai 2024

L’Amiens SC a besoin « d’un rééquilibrage de son modèle » pour Oswald Tanchot

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Aujourd’hui à la tête du FC Sochaux, qui a validé son maintien en National au terme d’une saison riche en rebondissements, Oswald Tanchot a donné un long et passionnant entretien à nos confrères du site MaLigue2.fr. L’occasion pour lui de revenir en détails sur son passage à l’Amiens SC et de donner sa vision sur l’évolution du projet du club picard.

Le passage de témoin avec Luka Elsner

« C’était une saison très particulière. Déjà, il y a eu une rétrogradation suite au Covid, confirmée très tardivement, après des recours. Cet épisode extrasportif a été un héritage difficile à porter pour tout le monde, alors que le club était en plein essor, avait fait des choses très marquantes par le passé. Luka (Elsner) a redémarré la saison. Quand j’arrive, il y avait une prolongation prévue pour tout le monde. Elle a tardé à arriver. Quand un entraîneur redémarre une saison après une relégation, si les résultats tardent à arriver, on sait qu’il y a toujours une crispation.


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J’ai refusé pendant très longtemps le poste. Je ne souhaitais pas prendre sa suite, ça me semblait trop prématuré et je n’étais pas venu pour ça. J’étais venu pour faire un bout de chemin avec Luka à Amiens et peut-être même ailleurs dans le futur. L’insistance du président et des joueurs ont fait que j’ai pris l’équipe. Je savais que j’allais faire ma saison, pour sauver le club, et qu’il faudrait changer d’optique. Je ne voulais pas passer pour celui qui prend la place d’un coach et qui reste derrière. »

La jeunesse à la rescousse

« Le problème de cette saison-là, c’est que l’effectif était pléthorique. Il y avait 42 joueurs, un nombre de nationalités important. On avait 3-4 vestiaires… Le mercato se terminait en octobre. Dans un contexte comme celui-ci, c’était très difficile de créer de la cohésion, un collectif. Des joueurs avaient envie de quitter le club, avec des salaires pas adaptés à la Ligue 2. Au milieu de ça, il y avait quelques jours qu’il fallait fédérer sur un projet. J’ai tout de suite pensé que notre salut passerait par la promotion de jeunes, avec quelques cadres qui avaient la mentalité pour rester en Ligue 2 comme Régis Gurtner, Alexis Blin, Arnaud Lusamba, Cheick Timité. Pour le reste, on a lancé beaucoup de jeunes, qui n’étaient même pas identifiés « groupe professionnel ». Je prends l’exemple de Valentin Gendrey, que le club avait proposé en prêt à tous les clubs de National, que personne n’avait voulu. Aujourd’hui, il est titulaire à Lecce en Série A. C’est un joueur sur lequel je me suis appuyé, parce que la mentalité était irréprochable. »

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Pierre Costabadie/Icon Sport

De la friture sur la ligne avec John Williams

« Finalement, on s’est presque maintenu trop vite. Cela a été insuffisamment mis en avant, car on se sauve à sept ou huit matches de la fin. On a eu un maintien sans trembler, alors que lorsque je prends l’équipe, le président Joannin avait vraiment peur de faire la double descente, au regard de la dynamique générale au sein du club. Si j’avais voulu rester à Amiens, le président est quelqu’un qui veut plutôt garder ses coaches, même si sur les dernières années on n’a pas l’impression. Il ne met pas de pression à ses entraîneurs, il les laisse travailler, il a vraiment du respect pour la fonction. Par contre, il y avait une incompatibilité de fonctionnement avec le directeur sportif. J’ai préféré être honnête. Il a choisi de continuer à travailler avec son directeur sportif, ce que je peux comprendre. Quand on dirige un club, on doit faire des choix. Si je passais sous silence ces dysfonctionnements, je pense que j’aurais pu rester 3-4 ou 5 ans au club. J’aurais pu faire du bon travail, le président me faisait confiance. »

L’évolution de l’Amiens SC depuis son départ

« Philippe (Hinschberger) est un ami, mais je dirais même qu’il a fait moins bien que moi. Si on reprend le contexte, il y a la première année en Ligue 2, celle de l’atterrissage. Quand on reprend les compositions d’équipe, les joueurs lancés, je n’ai pas eu les mêmes capacités pour préparer ma saison. Quand Philippe arrive, on se parle un peu au téléphone et pour moi ce n’est pas un club pour lui. Il aime la stabilité, les modèles comme à Grenoble, avec des joueurs d’expérience, un esprit. A Amiens, il faut être capable de s’adapter à des mouvements, des arrivées, des départs. On peut parfois avoir des joueurs de très haut niveau à Amiens, mais souvent à la relance. Les effectifs sont faits d’une autre façon. Chaque club a ses particularités et chaque entraîneur a des contextes dans lesquels il peut performer.

Il y a sans doute un rééquilibrage au niveau du modèle à avoir.Oswald Tanchot, ancien entraîneur de l’Amiens SC.

Quand tu prends Philippe, il faut réajuster ton fonctionnement pour que ça fonctionne, notamment la prise de décision sur le recrutement. Sincèrement, je suis un peu surpris de les voir stagner autour de la dixième place. Dans ce club, il y a vraiment tout pour bien fonctionner. Les conditions de travail sont très bonnes, l’environnement au quotidien est très bon. Après, il y a une instabilité sur l’effectif qui est problématique, même si la formation commence aussi à porter ses fruits. Il y a sans doute un rééquilibrage au niveau du modèle à avoir. A un moment où un autre, je pense que le club va repartir avec de l’ambition sur le haut de tableau. Il y a des choses à améliorer pour que ce soit efficace plus rapidement. »

Source : MaLigue2.fr

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport

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