La Supercoupe d’Espagne a-t-elle clos le débat du gardien n°1 ? | OneFootball

Alors que Lunin avait pris part aux 2 premières rencontres de LaLiga avec des prestations satisfaisantes, Kepa lui avait été préféré par la suite. La blessure de ce dernier lors de l’échauffement face à Braga en novembre dernier avait changé la donne. Le gardien ukrainien en avait profité pour démontrer l’étendue de son talent en arrêtant un pénalty et en dégageant beaucoup de sérénité.

Une sortie de la rotation injustifiée

D’aucuns pensaient que Lunin conserverait la titularité dès le retour de Kepa. Pourtant, les prestations de l’Ukrainien ont réussi à convaincre Ancelotti qu’il devait compter sur lui. Plus sûr dans le domaine aérien que le gardien espagnol et plus rassurant pour sa défense (élément très important pour cette dernière), Lunin a su inverser la tendance alors qu’avant son retour dans les cages, il se murmurait qu’un départ en janvier n’était pas à exclure.

Cet état de fait est à notre sens un juste retour des choses. En effet, sur les 2 rencontres de Liga qu’il avait disputé face à l’Athletic Club et Alméría, Lunin n’avait pas été à un niveau inférieur à celui de Kepa. Dès lors, le fait qu’il sorte de la rotation sans concurrence nous paraissaient profondément injuste.

D’autant plus que l’Espagnol s’est montré quelques fois emprunté comme lors du match de Ligue des champions à Naples où il avait coûté le but de l’ouverture du score napolitaine sur une sortie aérienne manquée. Même s’il a progressé depuis le début de saison avec l’entraîneur des gardiens Llopis et qu’il a été quelques fois intéressant sur sa ligne comme face à Gérone, Kepa a dégagé moins d’assurance que son concurrent sur les rencontres auxquelles il a pris part.

Quand bien même Lunin était devenu titulaire au détriment de Kepa suite à la blessure de ce dernier, l’Espagnol avait tout de même été titularisé en Liga face à Alavés, contre l’Union Berlin en Ligue des champions et face à Arandina en Coupe du Roi. Ces titularisations ont laissé persister des interrogations sur l’identité du réel titulaire au poste de gardien.

Le débat sur le gardien de but titulaire fait rage.

Une Supercoupe qui donne des indications

Pour la Supercoupe d’Espagne, le premier titre de la saison, Ancelotti a fait le choix de titulariser Kepa lors de la demi-finale face à l’Atlético de Madrid. Hélas pour le portier espagnol, sa mauvaise prestation lors du derby risque vraisemblablement de lui fermer les portes de la titularité pour les prochaines rencontres importantes et même d’inciter le Real Madrid à ne pas émettre de velléités d’achat du portier basque à la fin de son prêt.

Face à l’Atlético Madrid, Kepa n’a pas été en mesure de toucher la balle sur la frappe de Griezmann qui, en sus de ne pas se diriger vers le petit filet, était dotée d’une force qui la rendait accessible. En outre, alors que le score affichait 2-2, le Basque s’est une nouvelle fois troué sur une sortie aérienne, permettant à l’Atlético Madrid de prendre l’avantage au score à 10 minutes de la fin de la rencontre.

Cette bévue n’a pas été suivie de conséquence pour l’équipe, mais il apparaît vraisemblable qu’elle en aura pour Kepa. Il convient de se souvenir que l’erreur de Navas en 2018 contre la Juventus Turin face à Matuidi avait été rédhibitoire au portier costaricien quant à son avenir au Real Madrid. Le club de la capitale avait ni plus ni moins recruté 2 gardiens durant l’été : Lunin et Courtois.

Cette contre-performance a poussé Ancelotti à titulariser Lunin pour la finale et malgré quelques approximations sur des sorties aériennes, l’Ukrainien a rendu une bonne copie. L’Italien a d’ores et déjà confirmé que Lunin serait de nouveau titularisé jeudi en 8ᵉ de finales de Coupe du Roi face à l’Atletico. Même si Kepa sera probablement encore amené à disputer des rencontres d’ici à la fin de la saison, notamment en Liga, il apparaît que ce ne sera celles qui seront les plus importantes.

Le cas des gardiens au Real Madrid démontre que rien n’est figé et que tout peut aller vite dans le football. Le destin a donné une chance à Lunin et celui-ci a su la saisir. Dans un marché des transferts où les bons gardiens de moins de 25 ans ne sont pas légion, le Real Madrid a peut-être trouvé le successeur de Courtois lorsque ce dernier s’en ira dans quelques années.

Avant ce départ, on peut imaginer par-exemple Lunin partir en prêt quelques années où 50% de ses droits seraient vendus dans l’optique d’un rachat étant donné qu’il lui sera impossible d’aspirer à la titularité si le Belge revient ne serait-ce que proche de son niveau d’avant sa blessure. Dans tous les cas, l’Ukrainien sera l’objet de convoitises cet été étant donné que son contrat s’achève en 2025.

Gjon H.