La leçon tactique de Genesio à Carlo Ancelotti | OneFootball

Bruno Genesio vient d’obtenir un nouveau succès de prestige. Après Guardiola et Mourinho, l’entraîneur français a ajouté Ancelotti à son tableau de chasse.

Face au Real Madrid, en conférence de presse déjà, Genesio a effectué un geste qui a fortement aidé ses joueurs pour la rencontre d’hier soir. En annonçant d’emblée qu’une défaite relèverait de la normalité, le Français a enlevé toute pression à ses hommes et cette manœuvre nous paraît très opportune.

D’un point de vue tactique, le 5-3-2 sur le papier de Genesio n’a pas seulement gêné le Real Madrid, il a totalement annihilé ses velléités offensives. À aucun moment Bellingham et Valverde n’ont été capables de se projeter et d’amener le danger vers l’avant. Les deux actions des Madrilènes à la 5e et à la 18e ont été le fruit de récupérations de Bellingham et Camavinga et non d’actions construites.

L’ingéniosité de Genesio a également résidée dans l’adaptabilité et la malléabilité de sa formation de base. Suivant les circonstances, cette dernière pouvait se commuer en 3-5-2, 5-4-1 ou en 4-4-2. En phase défensive, le LOSC proposait un bloc médian avec des lignes très resserrées et un pressing agressif sur le porteur.

Face à ce plan de jeu, le Real Madrid s’est montré impuissant. Même si l’on peut déplorer les performances individuelles de Vinicius Jr. et d’Endrick, il convient de souligner que les deux Brésiliens n’ont été que trop peu alimentés en ballons. entre la 18e et 79e minute, le Real Madrid n’a pas été à même de tirer entre les 3 poteaux.

Ancelotti et son fils ont été très clairement surpassés par Genesio (Photo by Gonzalo Arroyo Moreno/Getty Images)

L’approche tactique de Genesio paralyse le milieu du Real Madrid

Cet état de fait ne peut pas qu’être imputé aux offensifs, tant s’en faut. Le milieu de terrain du Real Madrid, bien que séduisant sur le papier, a offert une partition insuffisante hier soir. Ancelotti a effectué une erreur en alignant Valverde d’entrée. L’Uruguayen a disputé l’intégralité des minutes depuis le début de la saison et le match contre le LOSC était la rencontre idéale pour lui donner au minimum 45 minutes de repos.

En outre, la question du positionnement des milieux, avec le retour de Camavinga, doit désormais être posée. Le Français, avait été étincelant lors de son dernier match officiel en tant que titulaire (avant celui d’hier soir) face au Portugal lors de l’Euro en tant que milieu intérieur droit. À contrario, Valverde, depuis le début de saison a été le meilleur joueur du Real Madrid dans un double pivot ou dans un milieu à trois.

Avec 4 milieux de terrain, l’Uruguayen, presque collé à la ligne, ne peut pas exploiter son plein potentiel et est trop bridé. Dès lors, un replacement dans l’axe du jeu, comme avec l’Uruguay, est plus que recommandé. Pedja Mijatovic, légende du Real Madrid, a également pointé du doigt le rendement du milieu de terrain : « Sincèrement, ce milieu de terrain ne me convainc pas, Il a été le problème de cette soirée, avec trop de physique et sans créativité. »

L’incapacité du milieu de terrain à amener le danger vers le but adverses et à déjouer celui de Genesio a effectivement été le gros point noir de la rencontre d’hier soir. À ce titre, Arda Güler gagnerait à obtenir plus de protagonisme.

Ancelotti doit apprendre à réagir durant les mi-temps et à effectuer des modifications notables durant celles-ci. Sa rigidité à s’entêter dans des schémas de jeu dont on peut rapidement remarquer qu’ils sont infructueux contraste, et c’est un euphémisme, avec la capacité d’adaptation qu’a démontrée Genesio hier soir.

Tout n’est pas à jeter du côté du Real Madrid. Depuis le retour à 4 milieux, ce dernier a retrouvé une assise défensive qui l’avait quittée depuis le début de la saison. Alors que Stuttgart avait effectué pas moins de 17 tirs au Bernabéu, Lille n’a pu en adresser que 3 hier soir, dont le pénalty.

Cependant, le natif de Reggiolo doit remobiliser ses troupes qui, outre leur suffisance, paraissent cruellement manquer d’envie et de volonté de se surpasser dans les moments difficiles.

Gjon Haskaj.