La DFL publie les chiffres financiers des clubs professionnels Allemands pour la saison 2023/24 | OneFootball

Ce mercredi 28 mai 2025, la Deutsche Fußball Liga (DFL) a publié les données financières officielles des 36 clubs de Bundesliga et 2. Bundesliga pour la saison écoulée. Un exercice de transparence qui permet d’évaluer la santé économique des clubs allemands à l’approche de la saison 2025/26.

📊 Une transparence volontaire au service du football allemand

Depuis 2018, les clubs allemands professionnels ont pris l’engagement de rendre leurs chiffres publics : bilans comptables, comptes de résultat et même les sommes versées aux agents. Une démarche unique en Europe, et surtout plus exigeante que les normes UEFA, qui ne concernent que les clubs européens. Ici, tous les participants au football professionnel y sont soumis. C’est à la fois un outil de contrôle interne, dans le cadre du processus de licence, et un signal clair envoyé à l’extérieur : la rigueur économique fait partie de l’identité du football allemand.

💼 Un aperçu de la solidité financière… à relativiser

Mais attention aux lectures hâtives. Tous les clubs ne clôturent pas leurs comptes au même moment (juin ou décembre), certains sont intégrés dans des structures de groupe, d’autres sont juridiquement indépendants. Et surtout, les chiffres sont toujours le reflet d’un contexte : blessures, relégations, promotions, investissements ciblés, effets de crise ou de mercato.

En clair, un résultat négatif ponctuel n’est pas forcément un drame, tout comme un bénéfice net ne garantit pas une santé à long terme. C’est la tendance qui compte, pas l’instantané.

💸 Bundesliga : les puissants confirment, quelques signaux d’alerte

Sans surprise, le FC Bayern München caracole en tête, avec un total de bilan dépassant le milliard d’euros et un bénéfice net de 43 M€. Le Borussia Dortmund suit, avec 44,3 M€ de bénéfice et une base financière solide (près de 590 M€ d’actifs).

Mais dans le ventre mou et le bas du tableau, la situation est plus tendue : l’Union Berlin, après une saison sans européenne, affiche une perte de 23,1 M€. Wolfsburg (-15 M€) ou Augsburg (-7,2 M€) ne sont pas épargnés non plus.

À l’inverse, le FC Sankt Pauli, promu en Bundesliga, a presque bouclé un exercice à l’équilibre (+188 000 €). Preuve qu’on peut monter tout en gardant une gestion saine, même sans excès de dépenses.

📉 2. Bundesliga : l’alerte rouge pour certains

En 2.Bundesliga, les contrastes sont encore plus flagrants. Schalke 04, malgré son statut et ses actifs (plus de 100 M€), affiche une perte de 959 000 €. Mais ce n’est rien comparé au gouffre du Hertha BSC : -33,3 M€. Le HSV suit avec -5 M€, soit une nouvelle saison dans le rouge, malgré un soutien populaire toujours massif.

À l’opposé, des clubs comme Kaiserslautern (+4,5 M€), Paderborn (+5,4 M€) ou Elversberg (+1,6 M€) montrent qu’une gestion prudente et une structuration cohérente peuvent porter leurs fruits, même sans moyens démesurés.

Ce déséquilibre économique dans l’antichambre de l’élite reste l’un des points sensibles du système : dépendance aux droits TV, peu de recettes de transfert, pression sportive permanente… La 2. Bundesliga est parfois un piège plus qu’un tremplin.

💡 Un outil de confiance dans un modèle à défendre

Ce rapport annuel n’est pas qu’un exercice comptable : c’est une boussole. Il permet de détecter les dérives, de mesurer la viabilité des projets, de récompenser la cohérence. Il reflète aussi le sérieux d’un modèle économique encore largement envié en Europe. À une époque où plusieurs clubs de Serie A, de Premier League ou de Liga sont en permanence dans la zone rouge, l’Allemagne continue de cultiver l’idée d’un football responsable, ancré dans le réel.

📅 En route vers 2025/26

La saison 2025/26 approche avec son lot d’ambitions, d’espoirs et d’incertitudes. Mais à la lumière de ces chiffres, un constat s’impose : la stabilité financière ne s’improvise pas. Elle se construit, année après année, avec des choix clairs, parfois impopulaires, mais nécessaires. Le football allemand avance.

Le rapport complet est à retrouver ici.

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Crédit photo : Simon Hofmann/Bongarts/Getty Images