Kylian Kaïboue (Amiens SC) : « On ne perd pas confiance, on ne se décourage pas » | OneFootball

Unique cadre à avoir pris la parole après la déroute de l’Amiens SC contre Grenoble (1-4), vendredi à l’occasion de la 23e journée de Ligue 2, Kylian Kaïboue a tenu un discours mobilisateur. Pour le milieu de terrain, l’heure n’est pas encore aux inquiétudes. Entretien.

Kylian, vous avez vécu un véritable cauchemar…

Oui, tout s’est goupillé dans le mauvais sens pour nous. On démarre très bien le match. On les accule dans leur camp, on a beaucoup d’occasions. Malheureusement, on ne concrétise pas. Cela fait un peu mal. Sur un corner pour nous, on prend un contre et après ça s’enchaîne dans le mal. C’est difficile à expliquer.

Et derrière, c’est une avalanche…

C’est ça. En fait, c’est quand tout s’enchaîne, on rate des occasions franches. Ils nous mettent un contre de nulle part, ils avaient rien depuis le début. Après, un coup de pied arrêté enchaîné. Coup du sort, on arrive un peu à revenir au score, même si c’était mérité quand même dans l’ensemble. On reprend un autre but, directement après. Donc, même le peu d’espoir qu’on a eu, ils nous l’ont vite éteint. Après, en deuxième mi-temps, on est venu avec de bonnes intentions quand même, parce qu’on savait qu’il y avait quelque chose à faire. Deux buts d’écart, ce n’est pas la mort. Surtout qu’on a vu qu’en première mi-temps, il y a possibilité de mettre des buts. Et on n’a pas réussi à retourner le truc.

Elle fait forcément mal, cette défaite…

C’est chiant, mais on ne perd pas confiance, on ne se décourage pas. On sait qu’il reste beaucoup de matchs. On n’est pas mal placés. On va faire ce qu’il faut pour maintenir le club au plus vite.

On pourrait craindre l’inverse, voir des joueurs finir par lâcher…

Non, on n’a pas cette mentalité. On s’est parlé à la fin, on s’est réunis tous. On s’est dit les choses qu’il fallait se dire. Et aussi qu’on serait solidaires jusqu’au bout. On a un bon groupe, on s’entend tous bien. On sait qu’il y a une bonne mentalité. On va continuer à faire le boulot, l’entraînement et reproduire ça en match.

On craint que certains cadres comme vous, comme Antoine Leautey, finissent par se décourager face à une situation toujours plus délicate…

J’ai l’air découragé ? Il ne faut pas avoir peur de ça. On ne se décourage pas. C’est notre métier. On sait ce qu’on fait aussi. On essaie d’être le plus performant le week-end. Des fois, il y en a où certains, moi-même, ont fait des moins bonnes performances. Mais c’est la vie. Dans chaque métier, c’est comme ça. Mais par contre, le découragement, ce n’est pas notre mentalité. On est là pour maintenir un club entier, pour nous-mêmes, Ça sera bénéfique pour tout le monde. Et on va le faire très vite. Ne vous inquiétez pas.

Quels sont vos motifs d’espoir aujourd’hui ?

Je pense qu’on l’a vu ce soir. Même si on fait beaucoup d’erreurs, on prend des buts. On a eu beaucoup d’occasions. On s’est procuré beaucoup de choses. On les a mis à mal, je pense. Ça s’est vu, si on est honnête. Donc, je pense qu’il faut s’appuyer sur ça. Il faut s’appuyer sur les bonnes choses et corriger ce qu’on a fait de mal. Et redevenir solide comme on l’était à domicile. La semaine prochaine, on va à l’extérieur. On va essayer de faire le dos rond, être costaud. Et on va ramener des points de là-bas.

Cela devient une question d’orgueil et de fierté ?

Oui, ça nous touche personnellement. Ça nous fait chier, on va le dire. On est des hommes. Perdre des matchs comme ça, ça nous touche dans notre orgueil. Mais, comme je l’ai dit, nous, on ne se décourage pas. On a du caractère, on a cet orgueil. Donc, on va faire ce qu’il faut.

On a quand même vu beaucoup de naïveté défensive sur ce match. On a du mal à croire que ça peut tenir jusqu’à a fin de la saison…

Après, ce que vous croyez vous, nous, on s’en fout. C’est plus nous ce qu’on croit. Même s’il y a de la naïveté. On sait que c’était la même défense quand on a joué contre Bastia, contre Annecy. Je pense que c’étaient même des adversaires plus compliqués. Et pourtant, on est restés solides. Donc, nous, on croit en nous. On n’a pas besoin des autres. On sait ce qu’on fait. On connaît nos qualités, on croit en nous. Donc, ça va le faire. On va se reconcentrer et on va se remettre au niveau.

Le fait de n’avoir plus que quatre points d’avance sur le barragiste peut-il agir comme un électrochoc, vous mettre un petit coup de pression supplémentaire ?

Non, on n’a pas de pression. C’est notre métier, comme je l’ai dit. On a tous vécu des situations dans nos carrières différentes. Il y en a qui ont déjà joué la montée. Des mecs qui sont maintenus à une dernière journée de Ligue 2. Donc, je pense que ce n’est pas à 11 journées de la fin qu’on va tirer la sonnette d’alarme. On sait qu’il faut commencer à prendre des points. Parce que ça peut arriver vite dans les deux sens. On va le faire, on en est conscient.

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport