José Mourinho : "Manchester United ? Les problèmes sont encore là" | OneFootball

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·15 mai 2019

José Mourinho : "Manchester United ? Les problèmes sont encore là"

Image de l'article :José Mourinho : "Manchester United ? Les problèmes sont encore là"

Sans club depuis son départ de Manchester United en décembre dernier, José Mourinho ambitionne de trouver un nouveau challenge la saison prochaine. Il a accordé un entretien à L'Equipe , dans lequel il évoque la Ligue 1, Manchester United, mais aussi ses méthodes d'entraîneur.

Sur Lille et Galtier


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"C'est un bon exemple de ce qu'on cherche dans tous les clubs : cette 'empathie'  dans la structure du club (...). C'est un club très, très bien organisé. Après les difficultés de la saison passée, finir deuxième, c'est fantastique. Galtier ? Peut-être que les autres sont meilleurs, je ne sais pas. Mais je pense qu'il est l'entraîneur de l'année. Emmener l'équipe en Ligue des champions, la qualité du football, du développement des jeunes joueurs... Je pense que les propriétaires sont ravis parce qu'ils ont des joueurs à vendre et à bien vendre. S'ils ont l'ambition de concurrencer Marseille, Lyon, les habituelles grandes équipes de L1, c'est l'entraîneur top."

Sur Pépé, Mbappé et Neymar

"Il a joué presque tous les matches, a été décisif pour son équipe. Mais parler de Mbappé et Neymar, c'est parler de deux des meilleurs joueurs du monde. S'il n'y avait pas eu cette suspension de trois matches, Mbappé aurait été le meilleur buteur européen, je pense. Neymar, avec sa blessure, a fait une demi-saison. Mais ce sont des joueurs d'une autre dimension. Luis [Campos], quand il me parle de Kylian, il a les yeux qui brillent. Ce n'est pas le diamant dont on dit : 'Il peut faire ça ou ça.' Non, il l'a déjà fait. La question, c'est jusqu'où il peut aller, tellement il est jeune et la marge de progression, importante."

Sur le PSG et l'élimination contre Manchester United

"[Entraîner le PSG] est impossible. Tu ne peux pas entraîner un club qui a un entraîneur . [L'élimination en C1], je ne veux pas expliquer. Je pense que je connais les raisons, mais je ne fais pas toujours mes analyses publiquement. Manchester United, je ne veux pas en parler. Et j'ai la sensation que je n'ai pas besoin de parler, que le temps donne des explications : pas besoin que l'ancien entraîneur en parle. Pour MU, cette victoire est un peu "hors contexte", même si nous avions gagné à Turin en phase de groupes. Pour Paris, je pense que je connais un peu les raisons, tactiques et mentales."

Sur Manchester United

"De Manchester United, je veux dire seulement deux choses. Un, c'est que le temps a parlé. Deux, c'est que les problèmes sont encore là. Vous pouvez imaginer que ce sont les joueurs, l'organisation, l'ambition, je dis seulement que je ne peux pas dire oui quand vous demandez si Paul était l'unique responsable."

Sur sa conception de son rôle d'entraîneur

"La vraie innovation, ce n'est pas la technologie. Tu peux avoir le dernier drone, les derniers GPS, ce qui fait la vraie différence, c'est ce qu'on appelle le 'know how' ['savoir comment faire']. Beaucoup d'entraîneurs se cachent derrière la technologie, l'innovation, mais le vrai secret n'est pas là. Quand je travaille, tous les jours je pense : entraînement de qualité. Avoir un entraînement de haut niveau, c'est un droit que les joueurs ont. C'est mon devoir envers les joueurs de le leur donner tous les jours. Une règle d'or. Il y a quelques jours, j'ai entendu un joueur parler de son coach : 'Mon entraîneur, c'est un bon mec, un mec sympa, il a un grand coeur, c'est un homme fantastique.' Mais il ne dit jamais que son entraîneur est un grand entraîneur. Mais que veux-tu que les joueurs disent de toi ? Que tu es un grand entraîneur. La base, c'est ce que tu fais sur le terrain. L'essence de notre métier, la passion, elle est là, sur le terrain. C'est là que tu dois faire la différence. C'est la magie de ce terme : qu'est-ce que fait un entraîneur ? Il entraîne."

Sur le syndrome de la troisième année

"À Chelsea, la troisième année, j'ai été deuxième du Championnat, j'ai perdu la demi-finale de C1 aux tirs au but, on a gagné la Cup et la Coupe de la Ligue. Ce n'est pas mal pour une troisième année. Au Real, la troisième année, on perd en demi-finales de C1, on perd en finale de Coupe du Roi et on finit deuxièmes du Championnat. Ce n'est pas mal. D'une façon générale, les joueurs peuvent ressentir une certaine érosion. Spécialement quand tu leur demandes beaucoup (...). Quand tu as un profil de groupe très professionnel, très ambitieux, travailleur, talentueux, un club structuré, tu n'as pas cette érosion-là. Quand tu es presque seul, que tu n'as pas le soutien d'un club dans son ensemble, alors certains joueurs vont un peu vers l'opposé de l'entraîneur, qui est le mec sympa. Je ne veux pas être le mec sympa, parce que le mec sympa, après trois mois, c'est une marionnette et ça ne se finit pas bien. Mais il ne faut pas être non plus l'entraîneur qui est tout le temps négatif. Il faut chercher cet équilibre (...). Le mec sympa, ce n'est pas un entraîneur. Mais on ne peut pas être l'homme du conflit permanent. Il faut trouver un positionnement, celui que j'ai pu avoir avec les groupes très matures. Quand tu n'es pas le patron, tu n'es pas celui qui a le pouvoir. Tu dois être le leader."

Sur la Ligue des champions

"C'est une Ligue des champions atypique. La surprise, c'était l'Ajax. Mais quand Amsterdam a joué contre le Real (1-2, 4-1) et ensuite contre la Juventus (1-1, 2-1), j'ai dit : 'Ce n'est pas difficile de gagner contre l'Ajax.' Ils ont réussi une performance incroyable, avec une mentalité jeune, ouverte. Mais pour gagner une compétition comme la Ligue des champions, il faut avoir aussi la qualité stratégique. Tu peux avoir une équipe phénoménale mais arrive le moment de la stratégie qui porte ton équipe plus haut, et elle a un nom : c'est celui de l'entraîneur. Cette vision stratégique, certains entraîneurs ne l'ont pas. La saison passée, après cinq minutes de finale de Ligue Europa contre l'Ajax (2-0), j'ai dit à mon adjoint : 'Tranquille, cette finale, elle va à Manchester. Facile.' Parce que cette équipe n'a pas cette capacité de s'adapter. Ce n'était pas une équipe qui pouvait gagner, mais elle s'est imposée à Londres, à Madrid, à Turin avec ce jeu, et je dis chapeau. La déception, ce sont toutes les équipes éliminées rapidement, et surtout Barcelone, éliminé après le 3-0 de l'aller."