Jessy Benet (Amiens SC) : « J’essaie de forcer un peu ma nature » | OneFootball

A l’image de l’Amiens SC, Jessy Benet donne le sentiment d’être encore bien loin de son potentiel maximal depuis le début de saison. Encore une fois utilisé un peu partout au milieu de terrain, l’ancien Grenoblois doit s’affirmer aussi bien sur le terrain qu’en dehors. Plutôt réservé de nature, le milieu de 27 ans se dit prêt à passer un cap dans ce domaine cette saison. Entretien.

Jessy, que pensez-vous de votre début de saison ?

Sur le plan collectif, on a perdu 3-0 c’est donc un peu difficile, même s’il y a eu de bonnes choses. Le deuxième match, on gagne 1-0 en souffrant un petit peu, avec un contenu pas forcément à la hauteur de ce qu’on voulait faire. Maintenant, on a les trois points au bout et c’est bien aussi de savoir gagner ce genre de match. Personnellement, je suis plutôt satisfait même si je ne suis pas content de moi quand on perd, j’ai le sentiment de ne pas en avoir fait assez. Il faut essayer d’apporter un peu plus de calme dans le jeu, parce qu’on a eu un peu de mal contre Annecy en première mi-temps. C’est à moi d’apporter cette touche technique pour qu’on s’en sorte mieux. Je dois être ce relais entre la défense et l’attaque.

Est-ce qu’on vous attend influent un peu plus haut cette saison, avec la capacité à faire la différence dans la moitié de terrain adverse ?

Bien sûr. Après, on n’a pas trop eu la maîtrise contre Metz. Et quand on est repassé à trois au milieu et que je suis repassé un peu plus haut, plus proche de la surface pour donner des bons ballons, c’était mieux. Contre Annecy, on avait du mal à nous trouver au milieu de terrain. C’était plus du jeu direct en première période. En seconde période, je suis plus redescendu d’un cran pour laisser Iron (Gomis) jouer un peu plus haut. Je m’adapte et les passes et les buts viendront. Tant qu’on gagne les matches, c’est l’essentiel.

En deux matches, vous avez encore occupé pas mal de positions déjà…

Exactement. Entre le premier match où j’étais milieu côté, puis dans mon poste (ndlr : relayeur) et un peu plus bas en seconde période contre Annecy. Tant que je suis sur le terrain, j’essaie de faire le maximum, de faire de mon mieux. Après quand on a deux attaquants qui pèsent, c’est plutôt pas mal. Après j’ai déjà joué en 4-2-3-1 avec un seul attaquant devant moi.

Philippe Hinschberger dit souvent que vous êtes un diesel. Vous avez pu prendre part à la préparation cette année, qu’est-ce que cela change-t-il ?

Physiquement, je me sens déjà mieux par rapport à l’an dernier. Même à l’entraînement, dans mes courses, l’intensité, je sens que j’ai une préparation dans les jambes. Je pense que ça va me permettre aussi d’être plus performant dans la durée.

Comment jugez-vous votre entente avec Jérémy Gélin ?

Je m’entends très bien avec lui, que ce soit sur ou en dehors du terrain. On a une complicité technique qui commence à se créer. En enchaînant les entraînements et les matches, ça va venir. C’est comme avec tous les autres milieux de terrain, même si je connais un peu mieux Iron (Gomis), Mathis (Lachuer) et Doums (Fofana), qui étaient déjà là l’an dernier et avec qui j’ai déjà joué.

Auriez-vous du mal à prendre plus de responsabilité et pourquoi pas à devenir capitaine de ce groupe ?

C’est sûr que ce n’est pas dans mon caractère. Après on a aussi un groupe assez jeune, je ne suis pas très vieux mais je commence à avoir un peu d’expérience. J’essaie donc de forcer un peu ma nature et de parler un peu plus. Dans le vestiaire, ce n’est pas moi qui vais faire les longs discours mais j’essaie de donner des conseils, que ce soit tactique ou parfois aller demander des choses au coach. A une époque, je ne l’aurais pas forcément fait. Avec l’expérience, j’essaie de grandir et d’aider les plus jeunes.

Propos recueillis par Romain PECHON

Philippe Hinschberger reconnaît « le Jessy Benet qu’il connait »

Aude Alcover/Icon Sport

A l’origine de sa venue à l’Amiens SC en septembre 2020, après l’avoir côtoyé à Grenoble, Philippe Hinschberger rappelle pour une énième fois que Jessy Benet « est un diesel« . « Les matches qu’il fait actuellement, je reconnais Jessy comme je l’ai connu par le passé, poursuit-il. C’est un joueur au milieu qui travaille pour l’équipe, qui est propre, qui ne perd pas les ballons. » Reste qu’après les départs d’Arnaud Lusamba et de Kader Bamba, le Bourguignon était programmé pour devenir le leader offensif de l’Amiens SC cette saison.

« J’attends maintenant avec son pied gauche, sa qualité de passe, qu’il mette dès que possible une priorité sur ce qu’il a à faire sur le terrain. Il faut qu’il soit capable de mettre des ballons comme celui de Gélin pour Chibozo contre Annecy, juge son entraîneur. A 27 ans, c’est l’objectif pour la deuxième partie de sa carrière. » Et déjà le grand défi de sa deuxième saison en Picardie.

R.P.